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Couverture pour Les Fleurs du Mal

Les Fleurs du Mal Charles Baudelaire 5 sujets de dissertation possibles au bac de français

Carlos Schwabe, Spleen et Idéal, 1906.

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⇨ *  🎞️ Diaporama présentant le 5 sujets de dissertation sur Baudelaire *

Correction de la dissertation

Baudelaire écrit dans le projet d’épilogue des Fleurs du mal  : « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or ». Dans quelle mesure ce vers s’applique-t-il à ce recueil poétique ?

Dissertation

Introduction.

Au mois de mai 1860, Charles Baudelaire travaille à un épilogue qu’il doit terminer comme il l’indique à son éditeur Poulet-Malassis : « Je travaille aux Fleurs du Mal . Dans très peu de jours, vous aurez votre paquet, et le dernier morceau ou épilogue, adressé à la ville de Paris, vous étonnera vous-même, si toutefois je le mène à bonne fin (en tercets ronflants) ». On sait ce qu’il en est et le poète n’a jamais achevé ce qui est resté un projet dans lequel Baudelaire déclare son amour pour la ville de Paris (« Je t’aime, ô capitale infâme !) et énumère (lupanar, débauches, vice...) ce qu’il résume à la fin par le terme « boue » : « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or ». Le substantif fait donc métaphoriquement référence à tout ce qui est vil, sans valeur voire moralement condamnable puisqu’au mot sont associées des connotations péjoratives se rapportant à l’abjection, à l’infamie (que l’on songe à des expressions comme « traîner dans la boue »). Alchimiste, le poète opère ainsi une transmutation de la boue d’un réel fort prosaïque en un or poétique. Cette citation de l’épilogue signifie-t-elle que le poète s’est rué dans la fange pour en faire le sujet de sa poésie ? Ce serait donner raison à ses détracteurs et, entre autres, à la critique du Figaro qui publiait ces lignes le 5 juillet 1857 : « L'odieux y coudoie l'ignoble, le repoussant s'y allie à l'infect. Jamais on ne vit mordre et même mâcher autant de seins dans si peu de pages ; jamais on n'assista à une semblable revue de démons, de fœtus, de diables, de chloroses, de chats et de vermine. » Peut-on donc affirmer que la poésie de Baudelaire est celle de l’ odieux , de l’ ignoble , en un mot de la boue ? Et si oui, faut-il voir dans l’ouvrage de Baudelaire un amoncellement fangeux moralement condamnable qui ne trouverait aucune justification sinon celle d’une boue qui ferait l'objet d’une transformation ? Nous verrons dans quelle mesure la citation de l’épilogue s’applique au recueil des Fleurs du mal , puis nous montrerons de quel nature est cet « or » poétique, et enfin quels sont les enjeux esthétiques d’une telle conception de la poésie.

Développement

1re partie : les fleurs du mal , œuvre alchimique , baudelaire, le poète de la boue.

Dans le projet d’épilogue, deux vers avant le vers « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or. À l’autre bout du recueil, dès l’adresse « Au lecteur », cette opération de transmutation était — quoique pour des raisons très différentes — déjà évoquée dans la troisième strophe à travers les termes « Satan Trismégiste », « riche métal », « ce savant chimiste ». On trouve même une mention du « chemin bourbeux » emprunté par le poète et nous-même, l ‘« hypocrite lecteur ». La notion de « chimie » poétique voire d’ « alchimie » (que l’on songe à « Alchimie de la douleur ») traverse donc le recueil de part en part, du début à la fin. Le thème de la boue n’est pas moins omniprésent dans le recueil des Fleurs du mal . Qu’on pense au « Sept Vieillards » (« Dans la neige et la boue il allait s’empêtrant »), au « Vin des chiffonniers » (« Au cœur d’un vieux faubourg, labyrinthe fangeux » ) ou encore à « Brumes et pluies » (« Ô fin d’automne, hivers, printemps trempés de boue,/ Endormeuses saisons ! Je vous aime vous loue. »).

Ce ne sont que quelques exemples et l’on pourrait les multiplier (on retrouve le terme dans « Le Cygne », « Le Monstre »...). La boue est manifestement un thème que l’on ne peut manquer dans la poésie de Baudelaire. C’est que littéralement, dans le Paris du XIX e siècle, on marche dans la boue. On en a la preuve chez Baudelaire lui-même dans les Petits poèmes en prose  :

« — Mon cher, vous connaissez ma terreur des chevaux et des voitures. Tout à l’heure, comme je traversais le boulevard, en grande hâte, et que je sautillais dans la boue, à travers ce chaos mouvant où la mort arrive au galop de tous les côtés à la fois, mon auréole, dans un mouvement brusque, a glissé de ma tête dans la fange du macadam. Je n’ai pas eu le courage de la ramasser. »

Mais est-ce à dire que c’est là un simple thème traité par le poète en raison d’une familiarité certes bien ennuyeuse mais inévitable pour le Parisien du Second Empire ? En fait, on a vu et on verra que cette boue était l’objet d’une transmutation, d’une transformation poétique faisant de la laideur quelque chose de beau.

Transformation de la boue en or

Nous l’avons dit, la boue est une métaphore désignant aussi bien ce qui est sale physiquement (le Paris du XIX e siècle) que moralement (ceux qui habitent cette ville). Ainsi, la boue a partie liée avec le mal, avec la misère sociale dans « Le Vin des Chiffonniers » par exemple ou encore ans les deux « Crépuscules » où l’on croise « catins » et « escrocs » (« Le Crépuscule du soir ») et où s’expriment les « rêves malfaisants », « la lésine » (« Le Crépuscule du matin »). En somme, Paris devient chez Baudelaire le lieu allégorique du théâtre du mal dans la section des Tableaux parisiens ou du Vin . Ici, le temps, la vieillesse et la Mort sont omniprésents.

Il appartient toutefois au poète de sublimer cette matière, ce que montre le poème « Le Soleil » dans lequel l’astre transforme le réel :

Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes, Il ennoblit le sort des choses les plus viles, Et s'introduit en roi, sans bruit et sans valets, Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

Mais précisément, comme le soleil, la mission poétique consiste à faire la lumière sur ce qui est caché, à le montrer, à le révéler en somme, à non seulement l’exposer poétiquement, mais par la même occasion à l’embellir. Le laid devient donc beau comme dans « Une Charogne ». Plus précisément, c’est la représentation du laid qui devient belle. À qui s’interrogerait sur un tel choix esthétique, il conviendra de montrer qu’il y a là une dualité (comme le suggère la section Spleen et Idéal ). Le poète ne saurait choisir entre la boue et l’or. Ce ne peut être l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre. La femme n‘est-elle pas à la fois muse et vampire (« Les Métamorphoses du vampire »), le poète n’est-il pas à la fois béni et maudit (voir, par exemple « Bénédiction »), etc. ?

2e partie : L’or poétique ou l’unité du dualisme

Correspondance.

L'impossibilité de ce choix se trouve dès le poème « Correspondances », dans lequel Baudelaire exprime l’idée d’un lien entre les contraires : « Dans une ténébreuse et profonde unité, / Vaste comme la nuit et comme la clarté, / Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». Dans ces vers, les opposés (la nuit et la clarté) sont donc indissociables (le poète parle bien d’ unité ). On pourrait multiplier les exemples qui soulignent l'entrelacs de la boue et de l’or, du beau et du laid. Que l’on songe aux nombreux oxymores tels que la « superbe carcasse » dans « Une Charogne », à leur coordination (« [...] noire et pourtant lumineuse » dans « Un Fantôme »), ou encore au titre qui fait de la beauté une fleur du mal. Le projet poétique est inscrit dès le titre dans l’alliance de ce nom (« fleurs » connoté méliorativement) et de ce complément (« du mal » connoté péjorativement). etc. Dans « Une charogne », on a une comparaison du cadavre avec une fleur ! Hypotypose de l'objet pour qu’on voie la charogne. Le poète nous met la mort devant les yeux. Excès de réalisme ? Non, rappel philosophique.

Non seulement les contraires sont indissociables, mais ils « se répondent ». Ils sont même constitutifs de la nature humaine. Rappelons-nous de la désormais célèbre double postulation dans Mon cœur mis à nu : « Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan. L'invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade ; celle de Satan, ou animalité, est une joie de descendre. » Ainsi, la nature humaine est complexe. Un Guy de Maupassant ne dira pas autre chose (voir par exemple la nouvelle « Sur l’eau ») et Charcot ou Freud ne sont pas si loin.

Mais on aurait tort de croire, comme le journaliste du Figaro, que le poète se complait dans une fange immorale. D’une part, on l’a vu, le sujet est inéluctable, c’est une réalité topographique, mais surtout il s’inscrit dans un objectif poétique de transformation qui renvoie à un désir d’ailleurs, autre grand thème baudelairien. Le poème « Mœsta et errabunda » ne dit pas autre chose : « Emporte-moi, wagon ! enlève-moi frégate ! / Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs ! » Baudelaire y évoque au vers 2 « l’immonde cité » qui dit assez par ailleurs la condamnation morale dont elle fait l’objet. Désir d’un ailleurs qui s’exprime tout au long des Fleurs du mal et conclut d’ailleurs le recueil dans « Le Voyage ».

L’art pour échapper à l’ici-bas

En effet, dans « Mœsta et errabunda », l’enjeu consiste bien à quitter cette boue. L’homme qui a les deux pieds dans la boue perçoit, dans un mouvement vertical, les cieux et, de la noirceur, contemple la lumière : « Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, / Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ; » (« Le Voyage ») Somme toute, on a ici l’idée très platonicienne d’une transcendance perçue à travers le rêve.

Ainsi, les poèmes des Fleurs font valoir l’irrémédiable distance qu’il y a entre le monde et un ailleurs qui s’exprime dans un platonisme évident (remarquer le mot « Idée » avec une majuscule) dans « L’Irrémédiable » :

« Une Idée, une Forme, un Être Parti de l’azur et tombé Dans un Styx bourbeux et plombé Où nul œil du Ciel ne pénètre »

Mais ce qui prédomine alors, c’est l’idée d’une chute de l’humanité tombée dans le péché (la boue) d’où le vocabulaire très religieux qui abonde dans le recueil. Dès lors, seul l’art permet de rendre supportable la laideur du monde et le spleen qu’elle engendre. En somme, l’art, le beau rendent la boue supportable, ils rendent « L’univers moins hideux et les instants moins lourds ». (« Hymne à la beauté »)

On a vu que la boue et l’or étaient indissociables (voir encore à ce sujet « Hymne à la Beauté »). L’un ne va pas sans l’autre. Si la boue du réel est transformée en or de la poésie, y a-t-il là quelque chose de nouveau ? Eh bien, les poètes du XVI e ne faisaient pas autre chose. L’écriture a souvent eu pour objectif de transformer ce qui est douloureux en chant poétique. Que l’on songe au lyrisme d’Orphée ou à Joachim du Bellay qui dans Les Regrets (sonnet XII) écrit :

Je ne chante, Magny, je pleure mes ennuis, Ou, pour le dire mieux, en pleurant je les chante, Si bien qu’en les chantant, souvent je les enchante : Voilà pourquoi, Magny, je chante jours et nuits.

En somme, l'œuvre de Baudelaire s’inscrit dans une tradition poétique que l’on pourrait qualifier de classique, et ce sera l’un des premiers poncifs de la grande réhabilitation de Baudelaire notamment lors du cinquantième anniversaire de sa mort : Baudelaire est un classique. Seulement, ce serait aller un peu vite en besogne et omettre ce qui fait la spécificité de son œuvre.

3e partie : Modernité poétique de Baudelaire : vers une nouvelle définition de l’art

La muse malade de baudelaire.

Le poème « La Muse malade » souligne l’opposition entre un passé grec rayonnant et un présent défini par la maladie et le péché. Dès lors, le poète s’interroge et se demande si sa muse (l’inspiration poétique) n’est pas perdue dans « un fabuleux Minturnes » (terme désignant un marécage romain), ce qui renvoie sinon à la boue du moins au bourbier.

Par ailleurs, dans Les Épaves , le poème « Le coucher du soleil romantique » propose une réflexion sur l’état de la poésie française en 1862. Ce soleil se couchant métaphorise le crépuscule de la poésie romantique et l’émergence de la poésie moderne qui est la poésie de la nuit, de la laideur et de l’angoisse :

L'irrésistible Nuit établit son empire, Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons.

On notera que le poète n’a pas d’autre choix que de subir cette disparition du soleil, pas plus qu’un Musset ne pourra échapper au mal du siècle .

Le désenchantement comme sujet poétique

Que restait-il à Baudelaire une fois que le soleil s’était retiré ? Une poésie de la nuit, de la boue, du péché. Mais alors la poésie devient œuvre alchimique et entreprend de transformer cette matière vile en or poétique. Le projet d’épilogue est une conclusion (inachevée voire inachevable ?) qui souligne que l’activité poétique consiste à transformer le mal en fleurs. Baudelaire s’est fait le poète du mal. Cf. projet de préface de la deuxième édition : « Des poètes illustres s'étaient partagé depuis longtemps les provinces les plus fleuries du domaine poétique. Il m'a paru plaisant, et d'autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d'extraire la beauté du Mal. »

C’est donc aussi un défi poétique que le poète exprime dans L’Art romantique :

« Celui qui n’est pas capable de tout peindre, les palais et les masures, les sentiments de tendresse et ceux de cruauté, les affections limitées de la famille et la charité universelle, la grâce du végétal et les miracles de l’architecture, tout ce qu’il y a de plus doux et tout ce qui existe de plus horrible, le sens intime et la beauté extérieure de chaque religion, la physionomie morale et physique de chaque nation, tout enfin, depuis le visible jusqu’à l’invisible, depuis le ciel jusqu’à l’enfer, celui-là, dis-je, n’est vraiment pas poëte dans l’immense étendue du mot et selon le cœur de Dieu. »

Et il ajoute plus loin qu’en restreignant le champ poétique, « Vous infirmez ainsi le sens universel du mot poésie. » En somme, Baudelaire redéfinit la mission poétique traçant la voie (voix ?) à suivre. Que l’on songe à Rimbaud :

« Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. — Et je l’ai trouvée amère. — Et je l’ai injuriée. »

Mais surtout il brise le lien tout classique entre art et beau. Le vrai, le beau et le bien, au XIX e , vont encore ensemble (persistance de la philosophie néo-platonicienne). Le titre Les Fleurs du mal liant le beau (fleurs) et le mal (laid) sonne comme une provocation. Baudelaire brise ce lien entre le beau et le bien et affirme que le mal peut être beau, suivant en ceci les préceptes romantiques (voir par exemple la préface de Cromwell ou le poème « J’aime l'araignée et j’aime l’ortie » de Victor Hugo dans Les Contemplations ).

On peut enfin citer le projet de préface des Fleurs du mal dans lequel Baudelaire refuse de confondre « les bonnes actions avec le beau langage » et de confondre « l’encre avec la vertu ». Rompant avec la tradition poétique, refusant les sujets faciles (« les provinces les plus fleuries du domaine poétique »), Baudelaire entreprend un défi poétique : « Il m’a paru plaisant, et d’autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d’extraire la beauté du Mal ». En somme, le vrai, le bien et le beau ne s’impliquent plus. C’est « une invention de la philosophaillerie moderne » dit Baudelaire. Le vrai a son domaine : la science. Le bon, la morale. Le beau, l’art. Toute une esthétique moderne vient de naître : de la décadence au surréalisme en passant par le symbolisme.

Les mots de l'épilogue peuvent apparaître comme une réponse au Figaro et il est vrai que le recueil peut se lire comme un douloureux parcours de réussir l'entreprise alchimique mais il serait faux de l’y réduire tant il est vrai que le recueil des Fleurs du mal abonde en poèmes qui illustrent la beauté des choses, les trésors de la mémoire, le temps retrouvé... On peut encore évoquer la dimension sociale de certains poèmes de factures anciennes comme « Le vin des chiffonniers » (voir aussi la préface du livre de poche.) En fait, le recueil de Baudelaire est d’une richesse qui donnerait raison au poète quand il écrit « je me suis arrêté devant l’épouvantable inutilité d’expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit » (projet de préface). Il n’en reste pas moins que les Fleurs du mal si mal accueillies du vivant de l’auteur ont marqué leur siècle et redéfini l’enjeu poétique. Baudelaire bouleverse une France romantique néo-classique, baroque par certains aspects, gothique par d’autres mais fidèle à l’esprit de Raphaël. C’est la France de David et d’Ingres. Si Baudelaire est classique par certains côtés, il est sensible à d’autres conceptions de la beauté qu’il trouve notamment dans la peinture, chez Delacroix, chez Manet ensuite. Voir « Les Phares » (peintres qui ne sont pas classiques et qui ont un autre rapport de la beauté). Ne s’agit-il pas de trouver du nouveau absolument ?

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Charles Baudelaire : Les Fleurs du mal

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Les Fleurs du mal

– Charles Baudelaire –

Introduction

La composition d’un enfer, vers une rhétorique de la transgression, henry frichet : préface des fleurs du mal, 📽 15 citations choisies de charles baudelaire.

Portrait de Charles Baudelaire par Étienne Carjat, vers 1862.

L es Fleurs du mal est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire , publié pour la première fois en juin 1857, puis en février 1861 augmenté de trente-cinq pièces et en décembre 1868 (posthume) augmenté de vingt-cinq pièces.

Commencés sans doute dès 1843, la plupart des poèmes paraissent d’abord dans des revues. Après avoir pensé intituler le recueil les Lesbiennes puis les Limbes , Baudelaire se décide pour les Fleurs du mal . Le titre antithétique suggère que, grâce à l’alchimie poétique, les fleurs naissent du mal, esthétiquement fécond. Ces « fleurs maladives », nées de la souffrance du poète sont dédiées à Théophile Gautier . En août 1857, l’ouvrage condamné pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs » est expurgé de six pièces.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, France-Édition, non daté. In-8 Carré. Broché. Illustrations pleine page de L. Cartault. Préface de Henry Frichet.

L’ édition de 1857 est composée de cinq parties de longueur très inégale. Baudelaire a toujours insisté sur la rigoureuse architecture du recueil, qui doit être considéré comme un tout dont on ne peut supprimer une partie. Les pièces sont classées en fonction d’un itinéraire esthétique et spirituel qui retrace le destin du poète, sa « passion » au sens religieux, de sa naissance (« Bénédiction ») à sa mort (« la Mort des artistes »). « Au lecteur » sert d’avertissement : Baudelaire y affirme l’omniprésence de Satan et l’irrémédiable perversité de la condition humaine. La première partie, « Spleen et Idéal », met en scène les « deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan » qui se partagent le cœur de l’homme, dualité fatale qui n’est résolue par aucune dialectique. Loin de la mélancolie romantique, le spleen est un malaise existentiel : écrasé par l’Ennui, le corps et l’esprit s’enlisent dans une impuissance chronique et une torpeur insurmontable que traduisent des images de paralysie, de pétrification et d’étouffement.

Les dix-neuf premières pièces constituent une méditation sur l’art, la condition et la fonction du poète  : c’est un « déchiffreur » des signes confus que l’univers vivant adresse à l’homme ; son imagination (capacité à produire des images) a pour fonction de sceller à nouveau les réalités éparses dont la « ténébreuse unité » semblait perdue au profane (« Correspondances »). Les pièces suivantes sont consacrées aux cycles amoureux. Jeanne Duval (XX à XXXV) est inséparable du paysage exotique que le poète retrouve grâce à son odeur, mais elle est aussi un instrument du diable et le vampire qui aspire les facultés créatrices de l’artiste. Aux plaisirs et aux tourments de l’érotisme s’oppose en diptyque l’amour mystique dont Mme Sabatier est le prétexte (XXXVI à XLIV). Les pièces XLVI à LI sont consacrées à Marie Daubrun. À son mal de vivre, Baudelaire propose ensuite divers palliatifs tous voués à l’échec. La partie « Fleurs du mal » présente la tentation des amours interdites, « Révolte » celle du blasphème, « le Vin » celle de l’ivresse. « La Mort » s’offre comme l’ultime tentation.

Dans l’édition de 1861, Baudelaire crée une nouvelle section intitulée « Tableaux parisiens ». La grande ville est le lieu magique où « tout, même l’horreur, tourne aux enchantements » (« les Petites Vieilles »). Elle suscite une esthétique de l’esquisse et de l’instantané ; le poète flâneur s’y perd et rencontre des passants insolites qui lui renvoient l’image multipliée de la misère. Par ailleurs, les poèmes ajoutés aux autres sections donnent au recueil une tonalité nettement plus sombre en affirmant le triomphe définitif du spleen. Le dernier poème, « le Voyage », rassemble les thèmes essentiels et présente, sur le mode du pari, la mort comme la seule possibilité de trouver « du nouveau ».

R imbaud , qui salue en Baudelaire le « premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu », déplore son conservatisme : « la forme si vantée en lui est mesquine, les inventions d’inconnu réclament des formes nouvelles ». En effet, près de la moitié des Fleurs du mal sont des sonnets et Baudelaire reste fidèle à l’alexandrin, au quatrain à rimes plates ou aux figures de style usées comme l’allégorie. Cette prudence s’explique par le classicisme de sa formation et de ses goûts personnels ; méfiant à l’égard de l’inspiration et des débordements du sentiment, il ne cesse de faire l’apologie des contraintes, du travail et de la rigueur qui imposent une forme et une technique maîtrisée.

L’originalité de Baudelaire est ailleurs, dans le contraste entre cette forme stricte et la modernité de son inspiration : c’est ainsi qu’il s’amuse à faire rimer « rhétorique » avec « hystérique » ! (« Épigraphe pour un livre condamné »). S’il reste fidèle à la traditionnelle comparaison, il y associe des éléments si inattendus que l’image fait explosion : « La jarretière, ainsi qu’un œil secret qui flambe… » (« Une martyre »). Son vocabulaire souvent banal est aussi parfaitement hétéroclite et mêle les mots rares et précieux au lexique de la modernité industrielle et urbaine. En poète, Pierre Jean Jouve souligne cette originalité et lui rend cet hommage : « La poétique est absolument traditionnelle ; elle est, comme toute la pensée de Baudelaire ,  » rituelle  » […] C’est intérieurement au vers qu’éclate la puissance nouvelle. C’est dans la substance des mots que Baudelaire est Baudelaire . Les rapports syllabiques, les sonorités, la tension entre les termes, la tension dans la succession des vers, voilà la « rhétorique profonde » dont il a eu la volonté ».

L a sottise, l’erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ; Nous nous faisons payer grassement nos aveux, Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux, Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste Qui berce longuement notre esprit enchanté, Et le riche métal de notre volonté Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent ! Aux objets répugnants nous trouvons des appas ; Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas, Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange Le sein martyrisé d’une antique catin, Nous volons au passage un plaisir clandestin Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes, Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons, Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

Si le viol, le poison, le poignard, l’incendie, N’ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins Le canevas banal de nos piteux destins, C’est que notre âme, hélas ! n’est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices, Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents, Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants, Dans la ménagerie infâme de nos vices,

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde ! Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris, Il ferait volontiers de la terre un débris Et dans un bâillement avalerait le monde ;

C’est l’Ennui ! – l’œil chargé d’un pleur involontaire, Il rêve d’échafauds en fumant son houka. Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat, – Hypocrite lecteur, – mon semblable, – mon frère !

C harles Baudelaire avait un ami, Auguste Poulet-Malassis, ancien élève de l’école des Chartes, qui s’était fait éditeur par goût pour les raffinements typographiques et pour la littérature qu’il jugeait en érudit et en artiste beaucoup plus qu’en commerçant ; aussi bien ne fit-il jamais fortune, mais ses livres devenus assez rares sont depuis longtemps très recherchés des bibliophiles.

Les poésies de Baudelaire disséminées un peu partout dans les petits journaux d’avant-garde comme le Corsaire et jusque dans la grave Revue des Deux-Mondes, n’avaient point encore, en 1857, été réunies en volume. Poulet-Malassis, que le génie original de Baudelaire enthousiasmait, s’offrit de les publier sous le titre de Fleurs du Mal, titre neuf, audacieux, longtemps cherché et trouvé enfin non point par Baudelaire ni par l’éditeur, mais par Hippolyte Babou.

Les Fleurs du Mal se présentaient comme un bouquet poétique composé de fleurs rares et vénéneuses d’un parfum encore ignoré. Ce fut un succès — succès d’ailleurs préparé par la Revue des Deux-Mondes qui, en accueillant un an auparavant quelques poésies de Baudelaire , avait mis sa responsabilité à couvert par une note singulièrement prudente. De nos jours une pareille note ressemblerait fort à une réclame déguisée :

Ce qui nous paraît ici mériter l’intérêt, disait-elle, c’est l’expression vive, curieuse, même dans sa violence, de quelques défaillances, de quelques douleurs morales, que, sans les partager ni les discuter, on doit tenir à connaître comme un des signes de notre temps. Il nous semble, d’ailleurs, qu’il est des cas où la publicité n’est pas seulement un encouragement, où elle peut avoir l’influence d’un conseil utile et appeler le vrai talent à se dégager, à se fortifier, en élargissant ses voies, en étendant son horizon.

C’était se méprendre étrangement que de compter sur la publicité pour amener Baudelaire à résipiscence ; le parquet impérial ne prit pas tant de ménagements. Le livre à peine paru, fut déféré aux tribunaux. Tandis que Baudelaire se hâtait de recueillir en brochure les articles justificatifs d’Edmond Thierry, Barbey d’Aurevilly , Charles Asselineau, etc., il sollicitait l’amitié de Sainte-Beuve et de Flaubert (tout récemment poursuivi pour avoir écrit Madame Bovary ), des moyens de défense dont les minutes ont été conservées et dont il transmettait la teneur à son avocat, Me Chaix d’Est-Ange. Sur le réquisitoire de M. Pinard (alors avocat général et plus tard ministre de l’Intérieur), le délit d’offense à la morale religieuse fut écarté, mais en raison de la prévention d’outrage à la morale publiques et aux bonnes mœurs, la Cour prononça la suppression de six pièces : Lesbos, Femmes damnées, le Lethé, À celle qui est trop gaie, les Bijoux et les Métamorphoses du Vampire, et la condamnation à une amende de l’auteur et de l’éditeur (21 août 1857).

Le dommage matériel ne fut pas considérable pour Malassis ; l’édition était presque épuisée lors de la saisie.

Tout d’abord, Baudelaire voulut protester. On a retrouvé dans ses papiers le brouillon de divers projets de préfaces qu’il abandonna lors de la réimpression à la fois diminuée et augmentée des Fleurs du Mal en 1861. Cette mutilation de sa pensée par autorité de justice avait eu pour résultat de rendre les directeurs de journaux et de revues très méfiants à son égard, lorsqu’il leur présentait quelques pages de prose ou des poésies nouvelles ; sa situation pécuniaire s’en ressentit. Il travaillait lentement, à ses heures, toujours préoccupé d’atteindre l’idéale perfection et ne traitant d’ailleurs que des sujets auxquels le grand public était alors (encore plus qu’aujourd’hui) complètement étranger.

Lorsque Baudelaire posa en 1862 sa candidature aux fauteuils académiques laissés vacants par la mort de Scribe et du Père Lacordaire, il était, dans sa pensée, de protester ainsi contre la condamnation des Fleurs du Mal. L’insuccès de Baudelaire à l’Académie n’était pas douteux. Ses amis, ses vrais amis, Alfred de Vigny et Sainte-Beuve , lui conseillèrent de se désister, ce qu’il fit d’ailleurs en des termes dont on apprécia la modestie et la convenance.

On a beaucoup parlé de la vie douloureuse de Baudelaire  : manque d’argent, santé précaire, absence de tendresse féminine, car sa maîtresse Jeanne Duval, une jolie fille de couleur qu’il appelait son « vase de tristesse », n’était qu’une sotte dont le cœur et la pensée étaient loin de lui. Son seul esprit, son méchant esprit était de tourner en ridicule les manies de son ami. Cependant elle était charmante, nous dit Théodore de Banville , « elle portait bien sa brune tête ingénue et superbe, couronnée d’une chevelure violemment crespelée et dont la démarche de reine pleine d’une grâce farouche, avait à la fois quelque chose de divin et de bestial ». Et Banville ajoute :

Baudelaire faisait parfois asseoir Jeanne devant lui dans un grand fauteuil ; il la regardait avec amour et l’admirait longuement; il lui disait des vers dans une langue qu’elle ne savait pas. Certes, c’est là peut-être le meilleur moyen de causer avec une femme dont les paroles détonneraient, sans doute, dans l’ardente symphonie que chante sa beauté ; mais il est naturel aussi que la femme n’en convienne pas et s’étonne d’être adorée au même titre qu’une belle chatte.

Baudelaire n’aima qu’elle et il l’aima exclusivement pour sa beauté, car depuis longtemps, peut-être depuis toujours, il avait senti qu’il était seul auprès d’elle, que les hommes sont irrévocablement seuls. Personne ne comprend personne. Nous n’avons d’autre demeure que nous-mêmes. Tout son dandysme fut fait de ce splendide isolement. Toutefois sa sensibilité était d’autant plus profonde qu’elle semblait moins apparente. Rien ne la révélait. Il avait l’air froid, quelque peu distant, mais il subjuguait. Ses yeux couleur de tabac d’Espagne, son épaisse chevelure sombre, son élégance, son intelligence, l’enchantement de sa voix chaude et bien timbrée, plus encore que son éloquence naturelle qui lui faisait développer des paradoxes avec une magnifique intelligence et on ne saurait dire quel magnétisme personnel qui se dégageait de toutes les impressions refoulées au-dedans de lui, le rendaient extrêmement séduisant. Hélas ! toutes ces belles qualités ne le servirent point — du moins financièrement — il ignorait l’art de monnayer son génie. Ainsi, pratiquement du moins, comme tant d’autres, il se trouva desservi par sa fierté, sa délicatesse, par le meilleur de lui-même.

Baudelaire habitait dans l’île Saint-Louis, sur le quai d’Anjou, en ce vieil et triste hôtel Pimodan plein de souvenirs somptueux et nostalgiques. Il avait choisi là un appartement composé de plusieurs pièces très hautes de plafond et dont les fenêtres s’ouvraient sur le fleuve qui roule ses eaux glauques et indifférentes au milieu de la vie morbide et fiévreuse. Les pièces étaient tapissées d’un papier aux larges rayures rouges et noires, couleurs diaboliques, qui s’accordaient avec les draperies d’un lourd damas. Les meubles étaient antiques, voluptueux. De larges fauteuils, de paresseux divans invitaient à la rêverie. Aux murs des lithographies et des tableaux signés de son ami Delacroix, pures merveilles presque sans importance alors, mais que se disputeraient aujourd’hui à coups de millions les princes de la finance américaine.

Au temps de Baudelaire , c’est-à-dire vers le milieu du dix-neuvième siècle, l’île Saint-Louis ressemblait par la paix silencieuse qui régnait à travers ses rues et ses quais à certaines villes de province où l’on va nu-tête chez le voisin, où l’on s’attarde à bavarder au seuil des maisons et à y prendre le frais par les beaux soirs d’été à l’heure où la nuit tombe. Artistes et écrivains allaient se dire bonjour sans quitter leur costume d’intérieur et flânaient en négligé sur le quai Bourbon et sur le quai d’Anjou, si parfaitement déserts que c’était une joie d’y regarder couler l’eau et d’y boire la lumière.

Un jour, Baudelaire , coiffé uniquement de sa noire chevelure, prenait un bain de soleil sur le quai d’Anjou, tout en croquant de délicieuses pommes de terre frites qu’il prenait une à une dans un cornet de papier, lorsque vinrent à passer en calèche découverte de très grandes dames amies de sa mère, l’ambassadrice, et qui s’amusèrent beaucoup à voir ainsi le poète picorer une nourriture aussi démocratique. L’une d’elles, une duchesse, fit arrêter la voiture et appela Baudelaire .

— « C’est donc bien bon, demanda-t-elle ce que vous mangez là ? — Goûtez, madame, dit le poète en faisant les honneurs de son cornet de pommes de terre frites avec une grâce suprême. »

Et il les amusa si bien par ce régal inattendu et par sa conversation qu’elles seraient restées là jusqu’à la fin du monde.

Quelques jours plus tard, la duchesse rencontrant Baudelaire dans le salon d’une vieille parente à elle, lui demanda si elle n’aurait pas l’occasion de manger encore des pommes de terre frites.

— « Non, madame, répondit finement le poète, car elles sont, en effet, très bonnes, mais seulement la première fois qu’on en mange. »

Cette petite anecdote racontée par les historiens du poète est devenue classique ; mais nous n’avons pu résister au plaisir de la répéter ici.

Baudelaire , plus ou moins pauvre, car la fortune laissée par son père avait été dévorée rapidement, fut toujours plein de délicatesse et doué de cet esprit de finesse fait de belle humeur et d’ironie souriante. Cependant ses embarras d’argent devenus chroniques, aussi bien que son état maladif, rendirent lamentables les dernières années du poète. Frappé de paralysie générale, ayant perdu la mémoire des mots, après une longue agonie, il s’éteignit à quarante-six ans. Sa mère et son ami Charles Asselineau étaient à son chevet. Ses œuvres lui ont survécu, mais la place d’honneur qu’il méritait par son génie parmi les romantiques ne lui fut vraiment accordée qu’à l’aube de ce siècle. On l’avait tenu jusqu’alors pour un très habile ciseleur de phrases, le Benvenuto Cellini des vers, mais c’était presque un incompris, un névrosé.

Il commença, dit-on, par étonner les sots, mais il devait étonner bien davantage les gens d’esprit en laissant à la postérité ce livre immortel : les Fleurs du Mal.

Henry FRICHET

Articles connexes

  • Biographie de Charles Baudelaire .
  • Charles Baudelaire : Le Spleen de Paris .
  • Auteurs cités : Théophile Gautier – Arthur Rimbaud – Alfred de Vigny – Barbey d’Aurevilly .
  • Les figures de style .
  • Le Symbolisme . – Le Surréalisme . – Le Parnasse . –  Le dandysme et le décadentisme .
  • La poésie : repères historiques .
  • Le genre poétique .
  • La versification .
  • Genre littéraire : la poésie .
  • Les genres littéraires .
  • Autres pages liées : Le sonnet . – L’ode . – La ballade . – Le rondeau . – L’épigramme .

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Commentaire et dissertation

Commentaire et dissertation

Baudelaire dissertation.

Baudelaire dissertation. Le sujet traité ci-dessous porte su r Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire dans la perspective du parcours associé «  Alchimie poétique: la boue et l’or.  » Le sujet de dissertation est intégralement traité sous forme de plan détaillé. Il peut également permettre de faire une synthèse, une révision dans la perspective de la dissertation.

Sujet de dissertation: Peut-on dire que, dans Les Fleurs du mal , Baudelaire apparaît comme un alchimiste?

Mais en préambule: Qu’est-ce que l’alchimie? Nous nous appuyons sur les définitions proposées par le CNRTL:

  • Définition étymologique: Pratique de recherche en vogue notamment au Moyen Âge, ayant pour objet principal la composition d’élixir de longue vie et de la panacée universelle, et la découverte de la pierre philosophale en vue de la transmutation des métaux vils en métaux précieux.
  • En partic.  [En parlant de création poétique ou du langage] Transformation de la réalité banale en fiction hallucinatoire ou/et poétique.  Alchimie du verbe .

Problématique: Quelle est la fonction de la poésie baudelairienne?

1. La poésie baudelairienne et le lyrisme

Baudelaire, comme nombre de poètes au milieu du XIXème siècle, traite de sujets lyriques.

A. L’amour

A l’instar des poètes depuis l’Antiquité, Baudelaire traite avant tout de la question amoureuse. Citons « L’invitation au voyage » dans laquelle il propose une rêverie amoureuse. Il s’inscrit dans l’évocation de sentiments personnels et utilise la première personne du singulier.

B. Le voyage

Ensuite, Baudelaire a très tôt été forcé de voyager lorsque son beau-père militaire, le général Aupick, a voulu tenter de le mettre dans le droit chemin. Mais cette expérience lui a donné le goût de la découverte de l’exotisme, très en vogue au XIXème siècle.

C. Le spleen

Enfin, les Romantiques traitaient le thème de la nostalgie. Baudelaire va aller plus loin et traiter du spleen . (voir fiche sur le spleen ) Il propose un cycle composé de plusieurs poèmes du même titre afin de mettre en évidence la bataille qui se livre en lui entre l’Idéal et le Spleen . Nous pouvons par exemple renvoyer à «  Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle « .

Lorsque Baudelaire fait oeuvre de lyrisme, il s’inscrit souvent dans la lignée des Romantiques qui l’ont précédé.

2. La poésie dans Les Fleurs du mal : l’alchimie

A. de la banalité à la poésie.

Ainsi, dans « A une passante », Baudelaire donne à lire un poème qui repose sur un instant fugace, la rencontre d’une séduisante inconnue dans la rue.

B. De la laideur à la beauté

En effet, si Baudelaire crée un poème dans la lignée de l’Art pour l’Art avec « La beauté » qui renvoie à la beauté idéale et glacée de la statue, il parvient également et c’est exceptionnel à créer du Beau à partir de la plus grande laideur. Ainsi, dans «  Une charogne » , il décrit avec une grande poésie un cadavre en putréfaction croisé le long d’un chemin de promenade.

C. La beauté dans le mal

  • D’abord, le titre du recueil poétique, Les fleurs du mal , donne à penser grâce à l’oxymore (« fleurs » et « du mal ») la synthèse dont la poésie est capable.
  • Effectivement, Baudelaire se propose d’aborder des thèmes sulfureux tels que le vampirisme ou encore l’homosexualité féminine. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la première édition est interdite et fait l’objet d’un procès . Dans les six poèmes interdits, Baudelaire valorise par la poésie des situations qui sont décriées par la société de son époque.

3. La poésie Baudelairienne: une poésie qui réfléchit sur la poésie

A. la situation du poète.

Or, Baudelaire découvre très vite que le poète est différent du reste de la société. En effet, sa capacité à voir et à dire le monde fait de lui un être d’exception. Il l’explique dans « L’albatros » . Ainsi, cet oiseau est doté de grandes ailes, ce qui apparaît comme un atout en vol mais qui s’avère une grande difficulté sur terre lorsqu’il s’agit de marcher. Dans la morale de cet apologue, Baudelaire explique qu’il faut voir une comparaison entre la situation ambivalente du poète et celle de l’ albatros.

B. Le poète l’alchimiste

Puis, Baudelaire montre à plusieurs reprises dans le recueil que le poète est capable de transfigurer le réel. Effectivement, la beauté de la poésie lui permet de changer l’éclairage que l’on porte sur le réel. Ainsi, dans « Soleil », il compare l’oeuvre du soleil et celle du poète. Car tous deux sont capables de changer la vision que l’on a des choses et tous deux sont nécessaires à la vie.

C. Le voyant

Enfin, dans ses poèmes, Baudelaire va plus loin encore et fait du poète un être capable de déchiffrer des signes que le commun des mortels ne peut voir. Ainsi dans «  Correspondances « , le poète est celui qui déambule dans une forêt de symboles et qui est capable de leur donner du sens.

Merci de ta lecture. N’hésite pas à poster tes remarques et commentaires, il est important pour nous de savoir si le contenu correspond à tes besoins.

En complément de la fiche « Baudelaire dissertation », tu apprécieras certainement d’autres cours. Nous te proposons avant tout ceux ci-dessous:

– Procès des Fleurs du mal

– Analyse du recueil des Fleurs du mal

– Biographie de Charles Baudelaire

– Texte intégral « Une charogne »

– Explication linéaire « une charogne »

– Recuei l Les fleurs du mal en PDF

4 réflexions sur « BAUDELAIRE DISSERTATION »

d’un point de vue méthodologique, ce type de question (question fermée) appelle un plan dialectique

Bonjour, Merci de votre commentaire. En effet, ce type de question permet de recourir au plan dialectique mais il est parfaitement envisageable de construire sa réflexion sur un autre découpage.

Bonjour, je ne comprends pas bien La poésie Baudelairienne: une poésie qui réfléchit sur la poésie, pourquoi la poésie reflechirait-elle sur la poésie ? Merci d’avance pour votre reponse

Bonjour Philippe, Merci de cette question, elle nous permet de clarifier notre propos. La poésie qui réfléchit sur la poésie est en fait un métalangage. Autrement dit, c’est le même processus de réflexion sur soi-même que l’on peut retrouver dans un film qui traite du cinéma, de la façon de produire, de tourner…

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  • Cours : Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire

Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire Cours

Parcours : réflexions sur « alchimie poétique : la boue et l'or ».

L'alchimie est une science du Moyen Âge, tandis que l'expression « boue et or » est un extrait d'un poème de Baudelaire. Le parcours invite à réfléchir sur une idée importante pour Baudelaire et de nombreux poètes du XIX e siècle : comment créer de la beauté à partir de la laideur.

L'alchimie est une science ésotérique qui s'est développée au Moyen Âge. Le processus a pour but de percer les secrets de la matière pour transformer un métal vil en métal précieux. Dans une perspective métaphorique, l'alchimie permet au poète de déchiffrer les secrets de l'Univers grâce au pouvoir des mots et du langage.

La deuxième partie de l'intitulé du parcours « la boue et l'or » vient d'un vers de Baudelaire. En 1857, il écrit dans l'esquisse d'un poème : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or » (« Orgueil », Les Fleurs du Mal ). Puis, dans un projet d'épilogue pour la deuxième édition du recueil Les Fleurs du Mal en 1861, le poète s'adresse ainsi à Paris : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or ».

Transformer d'ignobles déchets en métal précieux, tel est l'ambition du poète : « Il m'a paru plaisant, et d'autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d'extraire la beauté du Mal. » (projet de préface pour la deuxième édition des Fleurs du Mal ). Baudelaire s'intéresse au mal sous toutes ses formes :

  • le mal moral car le vice et le sadisme hantent les hommes ;
  • le mal physique car le corps et les nerfs du poète souffrent des douleurs insupportables ;
  • le mal métaphysique car l'âme est angoissée par l'absence de Dieu mais elle est pourtant assaillie par le tourment du péché.

Pour métamorphoser cette boue en or, Baudelaire en fait un sujet de poésie. La sensibilité du poète et sa volonté créatrice l'amènent à porter un nouveau regard sur les objets les plus abjects.

L'intitulé du parcours invite à se poser diverses questions :

  • Faire œuvre de création, est-ce porter un nouveau regard sur un sujet ?
  • Comment la voix du poète invite-t-elle le lecteur à porter un nouveau regard sur un sujet ?
  • Y a-t-il une beauté propre au mal ?
  • Comment la métaphore de la boue et de l'or explique-t-elle le principe de création poétique ?

L'auteur : Charles Baudelaire (1821-1867)

Charles Baudelaire est né en 1821 et mort en 1867. C'est un poète à part, inclassable : il peut à la fois être associé au romantisme, au Parnasse ou au symbolisme. Son recueil Les Fleurs du Mal a eu un fort retentissement au moment de sa publication.

Portrait du poète Charles Baudelaire

Après une jeunesse tumultueuse, marquée par la mort de son père et le remariage de sa mère avec un homme pour lequel Baudelaire n'a guère d'affection, le poète dilapide l'héritage familial en menant une vie de bohème à Paris. Il fréquente les cercles littéraires, lit beaucoup et devient disciple de Théophile Gautier. Sa famille décide de le mettre sous tutelle pour l'arracher à cette vie qu'elle juge scandaleuse. Baudelaire est donc condamné à une existence miséreuse. Il rencontre le peintre Manet et se consacre à la critique d'art. Il découvre également Edgar Allan Poe, écrivain américain alcoolique et indigent, et entreprend de traduire ses œuvres. Comme Poe, Baudelaire préfère rester en marge de la société. Il rejoint ainsi les nombreux artistes qui refusent d'adhérer aux valeurs d'une société bourgeoise et conformiste.

Sous le Second Empire (1851-1870), époque du règne de Napoléon III, le gouvernement impose un retour à l'ordre moral. Le recueil des Fleurs du Mal paraît en juin 1857. Les critiques à son propos sont élogieuses mais le procureur impérial intente un procès à Baudelaire. Ce procès contribue à la malédiction baudelairienne : le poète se sent humilié et incompris. Le procureur, M. Pinard, incrimine treize poèmes du recueil. Ces pièces sont accusées d'outrage aux bonnes mœurs, à la morale religieuse et à la morale publique. Pour les magistrats, parler du corps, de nudité, de volupté, de sexualité et d'homosexualité est condamnable. Les Fleurs du Mal sont considérées comme un livre dangereux. Le poète est condamné à payer une lourde amende et doit retirer six poèmes de son recueil s'il veut le faire paraître. Le texte est modifié et réédité en 1861. Il faut attendre 1949 pour que sa version intégrale soit enfin autorisée.

Dès 1855, Baudelaire commence à rédiger un nouveau recueil : Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris . Il prévoit d'écrire cent poèmes mais n'en rédige que cinquante. En effet, la fin de sa vie est marquée par la maladie. Atteint de syphilis, il meurt en 1867. Son dernier recueil est publié à titre posthume en 1869. En 1897 sont également publiées les notes, pensées et anecdotes de l'auteur sous le titre Mon cœur mis à nu .

L'œuvre : Les Fleurs du Mal , 1857 (1re édition) ; 1861 (2e édition)

Baudelaire voulait retracer la tragédie de l'être humain, cette alternance constante qui le pousse tantôt vers Dieu, tantôt vers Satan. On retrouve cette idée d'opposition dès le titre du recueil et dans la structure en six parties de l'œuvre.

« Dans ce livre atroce, j'ai mis toute ma pensée, tout mon cœur, toute ma religion (travestie), toute ma haine. »

Charles Baudelaire

Lettre à Maître Ancelle

Le recueil s'appelle d'abord Les Lesbiennes en référence aux habitantes de Lesbos, île de la mer Égée, capitale de la poésie lyrique. Puis Baudelaire choisit Les Limbes , titre plus mystérieux. La perspective est plus mystique puisque les limbes sont une sorte d'espace intermédiaire, le lieu où séjournent les enfants morts sans baptême. Mais un autre poète utilise ce titre et Baudelaire doit l'abandonner.

Les Fleurs du Mal est le titre définitif choisi par Baudelaire, troublante alliance que l'on pourrait considérer comme une provocation, une envie de choquer les bien-pensants. En effet, fleur et mal sont deux substantifs que la tradition poétique oppose. En poésie, le terme fleur connote l'innocence, la pureté, et symbolise souvent la jeune fille désirée. Au mal sont associés l'obscurité et l'informe. Baudelaire semble pourtant affirmer qu'il existe une beauté propre au mal.

« Le seul éloge que je sollicite pour ce livre est qu'on reconnaisse qu'il n'est pas un pur album mais qu'il a un commencement et une fin. »

Lettre à Alfred de Vigny

Baudelaire considère que les textes de son recueil forment un tout cohérent. Chaque pièce n'a de signification que mise en regard par rapport aux autres.

Les critiques se sont acharnés à trouver un sens à la structure du recueil mais il est plus prudent de proposer des hypothèses : dans la seconde édition, 126 poèmes sont regroupés en six sections de longueurs très inégales. Ces sections peuvent être considérées comme les étapes d'un voyage explorant la misère de l'homme. Les deux premières sections posent un constat et les quatre suivantes proposent des solutions pour combattre le spleen.

Les six sections de l'édition de 1861 sont les suivantes :

1) « Spleen et Idéal » : 85 poèmes

Si l'être est envahi par l'angoisse, c'est parce qu'il aspire au bonheur mais que rien ici-bas ne peut le contenter. Le poète est donc partagé entre un sentiment de spleen, d'ennui, de mélancolie, et son aspiration à l'idéal.

2) « Tableaux parisiens » : 18 poèmes

C'est une section que Baudelaire a ajoutée entre la 1 re et la 2 de édition. Baudelaire y peint ses errances dans un Paris en pleine mutation. Il y croise des figures insolites et des êtres déchus. Ses flâneries lui font découvrir la modernité urbaine mais accentuent aussi son sentiment de solitude.

3) « Le Vin » : 5 poèmes

L'alcool est présenté comme une échappatoire sombre et dangereuse : il procure un oubli bienfaiteur qui n'est que temporaire.

4) « Fleurs du Mal » : 9 poèmes

La luxure et les amours interdites sont les thèmes majeurs de cette section. Baudelaire les présente comme une autre forme d'évasion. Cependant, cette démarche est vaine. Il s'abandonne à la débauche mais n'échappe pas à son existence misérable.

5) «Révolte » : 3 poèmes

Les tentations charnelles étant illusoires, le poète se révolte contre Dieu en se tournant vers Satan, prince des déchus.

6) « La Mort » : 6 poèmes

Les échappatoires ayant été des échecs, la mort reste le seul espoir de l'homme. Elle est une promesse de voyage qui peut soulager les maux.

Textes-clés

« l'albatros », 1861.

« Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros , vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents 1 compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur , maladroits et honteux , Laissent piteusement 2 leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule 3 ! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid ! L'un agace son bec avec un brûle-gueule 4 , L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées 5 Qui hante la tempête et se rit de l'archer 6 ; Exilé sur le sol au milieu des huées , Ses ailes de géant l'empêchent de marcher . »

1 Indolents : insensibles, indifférents. 2 Piteusement : d'une manière qui inspire la pitié. 3 Veule : qui n'a aucune volonté ou aucune force. 4 Brûle-gueule : pipe de marin à tuyau très court. 5 Nuées : gros nuages. 6 Archer : soldat tirant avec un arc.

  • Cruauté et sadisme des marins
  • Valorisation de l'albatros : oiseau majestueux
  • Vision pathétique de l'albatros
  • Déchéance de l'oiseau
  • Comparaison oiseau-poète

Mouvements du texte :

  • Premier mouvement, récit d'une anecdote, des marins torturent un albatros pour se divertir : de « Souvent, pour s'amuser » à « qui volait ! ».
  • Second mouvement, la portée symbolique de l'anecdote : de « Le Poète est semblable » à la fin.

L'essentiel du texte à retenir :

  • La valeur symbolique de l'albatros : « L'Albatros » n'est pas un sonnet mais sa composition y ressemble dans sa progression. Baudelaire raconte une anecdote et explique sa portée symbolique dans la dernière strophe. L'albatros est d'abord décrit comme un oiseau, puis il devient une allégorie. Il illustre l'idée que Baudelaire se fait du poète « maudit » : un être supérieur isolé des hommes à cause de son génie. Baudelaire développe ici un des thèmes chers aux romantiques.
  • Un poète déchiré entre spleen et idéal : ce texte appartient au cycle des poèmes qui célèbrent la grandeur de l'art et du poète dans la section « Spleen et Idéal ». Le poète assoiffé d'idéal au milieu des autres hommes subit l'isolement de l'homme de génie. Pour évoquer ces êtres singuliers que sont les artistes, Baudelaire choisit ici un symbole douloureux : l'albatros représente la dualité de l'homme cloué au sol et aspirant à l'infini.
  • « L'Albatros », une fleur du mal : c'est au-dessus du vide que l'oiseau peut déployer « ses ailes de géant ». La splendeur émane de la dysphorie (état de mal-être) comme le rappelle le titre du recueil. De façon paradoxale, l'angoisse et la tristesse se transforment positivement : l'albatros était « le roi de l'azur » et devient « le prince des nuées ». Il a gagné en jeunesse et en charme.

« Une charogne », 1857

« Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme , Ce beau matin d'été si doux : Au détour d'un sentier une charogne 1 infâme Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique 2 , Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique 3 Son ventre plein d'exhalaisons 4 .

Le soleil rayonnait sur cette pourriture , Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grande Nature Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s'épanouir . La puanteur était si forte , que sur l'herbe Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride 5 , D'où sortaient de noirs bataillons De larves , qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons 6 .

Tout cela descendait, montait comme une vague , Ou s'élançait en pétillant ; On eût dit que le corps , enflé d'un souffle vague, Vivait en se multipliant .

Et ce monde rendait une étrange musique, Comme l'eau courante et le vent, Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique Agite et tourne dans son van 7 .

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve, Une ébauche lente à venir, Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète Nous regardait d'un œil fâché, Épiant le moment de reprendre au squelette Le morceau qu'elle avait lâché.

- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure , À cette horrible infection , Étoile de mes yeux, soleil de ma nature, Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez , ô la reine des grâces, Après les derniers sacrements 8 , Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses, Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine 9 Qui vous mangera de baisers , Que j'ai gardé la forme et l'essence 10 divine De mes amours décomposés ! »

1 Charogne : animal en décomposition. 2 Lubrique : qui manifeste une forte attirance pour les plaisirs charnels. 3 Cynique : insolente et immorale. 4 Exhalaisons : odeurs émanant de certains corps. 5 Putride : en état de décomposition. 6 Haillons : vieux vêtements en lambeau. 7 Van : instrument qui permet de séparer les grains de la paille. 8 Sacrements : rite sacré administré à un mourant. 9 Vermine : vers. 10 Essence : substance essentielle.

  • Lexique de la nature, cadre de la promenade amoureuse
  • Oxymores valorisant la charogne
  • Apostrophes galantes
  • Évocation d'une odeur atroce
  • Analogie entre la femme et la charogne
  • Périphrases pour désigner la charogne et rendre compte de son caractère malsain
  • Détails répugnants
  • Métaphore et champ lexical de l'art et de la création
  • Premier mouvement, une scène idyllique troublée par une vision abjecte : de « Rappelez-vous » à « vous évanouir ».
  • Deuxième mouvement, description plus précise de la charogne : de « Les mouches » à « en se multipliant. ».
  • Troisième mouvement, réflexion sur le processus de création et le pouvoir de la poésie : de « Et ce monde » à « seulement par le souvenir. ».
  • Quatrième mouvement, détail macabre : de « Derrière les rochers » à « avait lâché. ».
  • Cinquième mouvement, portée symboliques, une leçon cruelle adressée à la femme aimée : de « Et pourtant » à la fin.

L'essentiel à retenir du texte :

  • Un poème macabre et ironique : dans ce poème, Baudelaire détourne avec ironie le topos romantique de la promenade amoureuse. En effet, il en appelle aux souvenirs de la femme aimée puisque la pièce s'ouvre sur un impératif : « Rappelez-vous ». Dans un cadre idyllique, le couple fait une atroce découverte. Avec une certaine complaisance et de très nombreuses précisions abjectes, le poète se remémore la vision repoussante d'une charogne. Aucun détail n'est épargné au lecteur et l'objet central du texte semble exercer une étrange fascination sur le poète.
  • Un poème qui renouvelle le topos du memento mori : les poètes de la Pléiade développent au XVI e siècle le motif du carpe diem . Ils invitent la femme à profiter du jour présent, lui rappelant que sa beauté et sa jeunesse sont éphémères. Baudelaire reprend ce motif et rappelle à la femme qui l'accompagne dans cette promenade champêtre qu'elle va mourir ( memento mori signifie en latin « Souviens-toi que tu vas mourir »). Mais il ne s'arrête pas à l'évocation de la mort comme ses prédécesseurs. Il décrit avec une étonnante précision le processus de décomposition du corps. La leçon à tirer de cette découverte, c'est que grâce à l'écriture, le poète peut reconstruire le réel détruit.
  • Un manifeste poétique, extraire la beauté du mal : le poète choisit la charogne comme sujet central de cette œuvre, allant à l'encontre de toute une tradition poétique. S'il magnifie, non sans ironie, cet animal en décomposition, c'est que le plaisir du poète est dans l'écriture, dans le processus de création. La beauté est dans la subversion, dans le rejet des convenances, des normes sociales et de la bonne morale de son époque.

« À une mendiante rousse », 1857

« Blanche fille aux cheveux roux , Dont la robe par ses trous Laisse voir la pauvreté Et la beauté ,

Pour moi, poète chétif 1 , Ton jeune corps maladif, Plein de taches de rousseur, À sa douceur .

Tu portes plus galamment Qu'une reine de roman Ses cothurnes 2 de velours Tes sabots lourds .

Au lieu d'un haillon 3 trop court , Qu'un superbe habit de cour Traîne à plis bruyants et longs Sur tes talons ;

En place de bas troués Que pour les yeux des roués 4 Sur ta jambe un poignard d'or Reluise encor ;

Que des nœuds mal attachés Dévoilent pour nos péchés Tes deux beaux seins, radieux Comme des yeux ;

Que pour te déshabiller Tes bras se fassent prier Et chassent à coups mutins 5 Les doigts lutins 6 ,

Perles de la plus belle eau, Sonnets de maître Belleau 7 Par tes galants 8 mis aux fers Sans cesse offerts,

Valetaille 9 de rimeurs Te dédiant leurs primeurs Et contemplant ton soulier Sous l'escalier,

Maint page 10 épris du hasard, Maint seigneur et maint Ronsard Épieraient pour le déduit 11 Ton frais réduit 12 !

Tu compterais dans tes lits Plus de baisers que de lis 13 Et rangerais sous tes lois Plus d'un Valois 14 !

— Cependant tu vas gueusant 15 Quelque vieux débris gisant Au seuil de quelque Véfour 16 De carrefour ;

Tu vas lorgnant en dessous Des bijoux de vingt-neuf sous Dont je ne puis, oh ! Pardon ! Te faire don.

Va donc, sans autre ornement , Parfum, perles, diamant, Que ta maigre nudité, Ô ma beauté ! »

1 Chétif : qui a peu de forces. 2 Cothurnes : chaussures montantes à semelles épaisses. 3 Haillon : vieux vêtement en lambeau. 4 Roués : personnes débauchées, de petite vertu. 5 Mutins : espiègles, malicieux. 6 Lutins : malicieux. 7 Belleau : poète français de la Pléiade. 8 Galants : hommes qui cherchent à plaire aux femmes. 9 Valetaille : terme péjoratif qui désigne l'ensemble des valets d'une maison. 10 Page : jeune homme au service d'un seigneur. 11 Déduit (ancien français) : divertissement, amusement amoureux. 12 Réduit : local exigu, généralement sombre et pauvre. 13 Lis : autre orthographe de « lys », fleur emblème de la monarchie française. 14 Valois : branche de la dynastie capétienne qui régna sur le royaume de France de 1328 à 1589. Elle succède aux Capétiens directs et précède les Bourbons. 15 Gueusant : mendiant. 16 Véfour : restaurant chic parisien.

  • Connotations positives et sensuelles
  • Lexique de la misère
  • Description méliorative valorisant la sensualité de la femme
  • Allusions au libertinage
  • Subjonctifs de souhait : comme une formule magique
  • Références historiques à la Renaissance, notamment à la Pléiade
  • Verbes de mouvement qui traduisent la liberté de la mendiante
  • Premier mouvement, portrait initial de la mendiante, une muse malade dont le poète entrevoit la beauté : de « Blanche fille » à « sabots lourds ».
  • Deuxième mouvement, processus de métamorphoses et vision onirique d'une femme séduisante et mystérieuse : de « Au lieu » à « Les doigts lutins. ».
  • Troisième mouvement, suite du processus de métamorphose, éloge paradoxal de la mendiante : de « Perles » à « Valois. ».
  • Quatrième mouvement, retour à la réalité et nouveau regard du poète : de « Cependant » à la fin.
  • La mendiante, une muse pour le poète : le poème est dédié à un être déchu en marge de la société. Baudelaire en fait un portrait à la fois exact et ambigu. Il évoque de façon réaliste sa situation misérable et douloureuse. Cependant, il émane de cette femme du charme et de la sensualité. Elle exerce un attrait puissant sur le poète car elle est un être à part et mystérieux.
  • L'alchimie poétique : Baudelaire invite le lecteur à voir au-delà des apparences. Il transforme peu à peu la mendiante en reine de roman. Il la débarrasse de ses haillons pour imaginer ses atours secrets sur un ton malicieux et lui prête de nombreux amants. Le ton du poème se fait incantatoire : le personnage réel devient un personnage fictif par la magie du verbe.
  • Une nouvelle définition de la beauté : les trois premières strophes du poème et les trois dernières encadrent celles où Baudelaire fantasme la mendiante autrement qu'elle n'est en réalité. Cependant, la vision qu'il en propose à la fin du poème n'est pas identique à celle du début : la mendiante est une femme libre dont la nudité n'est plus honteuse et qui n'a pas besoin d'artifices pour être belle.

Les Fleurs du Mal, Baudelaire : résumé et analyse [Fiche de lecture]

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les fleurs du mal analyse

Voici un résumé et une analyse (fiche de lecture) du recueil Les Fleurs du Mal de Baudelaire.

Les Fleurs du Mal de Baudelaire est un recueil fascinant car il se situe au carrefour de toutes les influences poétiques du XIXème siècle : le romantisme, le symbolisme et le Parnasse.

Sur le plan de la forme, Les Fleurs du Mal peuvent sembler classique (recours à des formes fixes comme le sonnet, utilisation de l’alexandrin), mais Baudelaire change la musique du vers en multipliant les enjambements, rejets et contre-rejets.

Sur le fond, c’est un recueil qui a choqué la bourgeoisie bien-pensante de l’époque pour sa volonté de mêler le beau et le sordide, la sensualité et le mal .

Ce n’est qu’en 1949 que la Cour de cassation réhabilite Baudelaire et autorise la publication des six pièces condamnées en 1857.

Vidéo d’analyse du recueil Les Fleurs du Mal

Analyses pour le bac :

• À une passante • Alchimie de la douleur • Chant d’automne • Correspondances • Élévation • Harmonie du Soir • Hymne à la Beauté • L’albatros • L’ennemi • L’Horloge • L’Homme et la mer • L’invitation au voyage • La cloche fêlée • La chevelure • La mort des amants • La vie antérieure • Le Balcon • Le chat, Baudelaire • Le serpent qui danse • Le vampire, Baudelaire • Le vin des chiffonniers • Les aveugles, Baudelaire • Paysage, Baudelaire • Le crépuscule du matin • Les Phares, Baudelaire • Moesta et errabunda • Parfum exotique • Recueillement • Remords posthume • Spleen IV, Baudelaire (« Quand le ciel bas et lourd… ») • Une charogne : commentaire • Le soleil, Baudelaire

Qui est Charles Baudelaire ?

Né en 1821, Charles Baudelaire est un enfant difficile qui ne supporte pas le nouvel époux de sa mère, le commandant Aupick.

Une fois le baccalauréat en poche, le jeune Baudelaire mène une vie dissipée dans le quartier latin (Paris).

Pour l’éloigner de cette vie de débauche, sa famille l’oblige à faire un voyage aux Indes en paquebot, mais Baudelaire rentre à Paris au bout de dix mois.

Il devient critique d’art et critique littéraire .

Ses rencontres amoureuses sont déterminantes et influencent son oeuvre : il s’éprend de la mûlatresse (femme métisse) Jeanne Duval, de l’actrice Marie Daubrun de de Mme Sabatier qui tient un salon parisien.

Les Fleurs du Ma l publié en 1857 fait l’objet d’un procès : Baudelaire est condamné en correctionnelle pour «  immoralité  » (voir ma vidéo sur Le procès des Fleurs du Mal ).

Atteint de la syphilis, Charles Baudelaire s’isole et meurt en 1867 à l’âge de 46 ans.

Comment résumer Les Fleurs du Mal ?

Les six sections des Fleurs du Mal retracent l ‘itinéraire de Baudelaire , le cheminement de son âme qui vit une véritable descente aux enfers .

Dès le premier poème de l’œuvre, « Au lecteur », Baudelaire explique que le monde est un enfer. Tout au long du recueil, il explore cet enfer :

1 – Dans « Spleen et Idéal » , il décrit son tiraillement entre le spleen, qui est une profonde angoisse existentielle et l’Idéal.

2 – Dans « Tableaux parisiens » , il tente de se rapprocher de l’autre dans la ville , mais cette tentative de rapprochement aboutit à un échec . Baudelaire met en avant le sentiment de solitude dans la grande ville .

3 – Dans « Le Vin », il se tourne vers les « paradis artificiels » : l’alcool et les drogues.

4 – Dans « Fleurs du Mal » , il décrit le vice et la débauche qui mènent au dégoût de soi .

5 – La section « Révolte » exalte Satan , mais Baudelaire nous montre que pactiser avec le diable est inutile.

6 – Dans « La Mort » , Baudelaire dépeint son aspiration à mourir . La mort est présentée comme l’ultime remède, le secours suprême (Voir par exemple « Recueillement » ou «  La mort des amants  » ).

Quels sont les thèmes importants dans Les Fleurs du Mal ?

Le spleen et l’idéal.

Le spleen , mot emprunté à l’anglais et qui signifie humeur noire, est le mal-être baudelairien. Il s’agit d’un dégoût de tout, d’un état dépressif et morbide ressenti par le poète.

A ce spleen, Baudelaire oppose l’ Idéal , un monde invisible fait de douceur et de volupté.

Pour comprendre ce qu’est l’idéal chez Baudelaire, il faut faire un petit détour par la philosophie.

Il existe en effet un courant philosophique (celui de Platon) qu’on appelle le courant idéaliste. Selon cette philosophie, le monde qui nous entoure n’est qu’un vulgaire reflet d’un monde idéal, d’un monde des idées. Baudelaire s’inscrit dans ce courant idéaliste. Il considère que le monde dans lequel nous vivons est un chaos au delà duquel existe une unité , un sens , un monde d’ordre et de beauté : l’Idéal . Cet Idéal prend de multiples visages : l’enfance, l’ailleurs exotique, le voyage, les femmes, l’ivresse.

Pour aller plus loin, voir ma vidéo sur le spleen et l’idéal .

La femme aimée est une inspiratrice pour Baudelaire, une muse aux multiples visages : mère, amante, déesse, diablesse. On retrouve dans Les Fleurs du Mal l’influence des trois rencontres amoureuses de Baudelaire :

– Jeanne Duval , une mûlatresse (une femme métisse) qui représente la sensualité et l’exotisme. – Madame Sabatier , qui tenait un salon littéraire et qui inspira à Charles Baudelaire une passion spirituelle. – Marie Daubrun qui joua pour Baudelaire le rôle de sœur et d’amante.

La femme incarne souvent l’Idéal, la douceur, la sensualité, l’exotisme mais aussi la souffrance et la trahison, prenant même parfois les traits d’un bourreau, comme dans « Le Vampire ».

Voir ma vidéo sur les femmes dans Les Fleurs du Mal .

Baudelaire est fasciné par la ville , et s’inscrit donc à contre-courant du mouvement romantique qui puise son inspiration dans la nature .

Dans la ville, il s’intéresse aux plus démunis : les vieillards et vieilles femmes, les aveugles, les prostituées et les mendiants dont il révèle la beauté, cachée derrière la détresse.

La ville est aussi le lieu de la solitude : celle des plus démunis, qui sont laissés pour compte par la société, et celle du poète exilé dans la ville, qui fait l’expérience de la solitude dans la multitude.

Voir ma vidéo sur la section Tableaux parisiens .

Quelles sont les caractéristiques de l’écriture de Baudelaire ?

Le travail de Baudelaire sur la forme est remarquable : maîtrise du sonnet et de l’alexandrin, quatrains aux rimes riches, sonorités suggestives grâce à de nombreuses allitérations.

Tout en respectant les formes traditionnelles, le poète change la musique du vers en multipliant les enjambements, rejets et contre-rejets, pour en tirer des effets nouveaux.

On note aussi un goût du contraste qui s’exprime dans l’ alliance de termes contradictoires .

Comme indiqué dans le poème « Au lecteur » qui ouvre le recueil : «  Aux objets répugnants nous trouvons des appas « .

Baudelaire célèbre ainsi une charogne en décomposition dans « Une charogne » ou transforme la beauté en laideur dans « Les métamorphoses du vampire ». A cet égard, le titre du recueil est significatif : il s’agit d’ extraire la beauté du mal .

Que signifie le parcours : Alchimie poétique : la boue et l’or ?

Dans le cadre du bac de français 2020, le recueil des Fleurs du Mal est associé au parcours « Alchimie poétique : la boue et l’or ».

Le libellé de ce parcours peut te sembler énigmatique… C’est qu’il reprend les termes de Baudelaire lui-même à propos de sa poésie !

On retrouve en effet cette expression dans les « Bribes » des Fleurs du Mal (les « Bribes » sont des fragments de poèmes que Baudelaire souhaitait certainement utiliser un jour) : « J’ai pétri de la boue et j’en ai fait de l’or ».

On la retrouve aussi dans un projet d’épilogue pour Les Fleurs des Mal rédigé en 1861 : « Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte. Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence. Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ».

Baudelaire compare donc sa poésie à de l’alchimie , une pratique occulte destinée à réaliser la transmutation des métaux vils (plomb) en métaux nobles (l’or).

Cette transformation transparaît d’ailleurs dès le titre Les Fleurs du Mal qui suggère une transformation du mal en fleur.

Le titre Les Fleurs du Mal suggère un processus de transformation du mal en fleur, de la boue en or. Mais quel est ce « mal », cette « boue » et en quoi Baudelaire le transforme-t-il ?

Baudelaire, un alchimiste du temps

Baudelaire est tout d’abord un alchimiste du temps qu’il transforme en éternité.

Chez Baudelaire, le temps est destructeur .

Dans « l’Ennemi », Baudelaire définit ainsi le temps : « Ô douleur ! ô douleur ! Le temps mange la vie / Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur / Du sang que nous perdons croît et se fortifie ».

Mais ce temps qui emporte tout est transformé en éternité par l’écriture poétique. C’est le sens de l’idéal que le poète parvient à atteindre dans un poème comme « Harmonie du soir » où le chaos du temps est transcendé par une harmonieuse éternité.

Baudelaire, un alchimiste de la société

Baudelaire est aussi un alchimiste de la société dont il sublime la laideur .

Dans « Tableaux Parisiens », Baudelaire donne à la ville une noblesse et une dignité poétique qu’elle n’avait pas auparavant.

Baudelaire valorise ceux qui sont à la marge, généralement exclus de l’espace poétique : les vieillards, les aveugles, « la servante au grand cœur ». Il sublime la ville et les petites gens par son écriture poétique.

Baudelaire, un alchimiste du spleen

Baudelaire transforme le spleen, la mélancolie en inspiration poétique .

Dans « Spleen LXXVIII» (« Quand le ciel bas et lourd… ») , la mélancolie emporte le poète dans le désespoir. Dans «  Alchimie de la Douleur « , le processus de transformation est même inversé : «  je change l’or en fer « , ce qui suggère l’échec du poète.

Mais Baudelaire lutte contre le spleen en le transformant en inspiration poétique . Dans «  Moesta et errabunda  » par exemple, il sublime le spleen en évoquant un paradis imaginaire.

Baudelaire, un alchimiste du brouillard en clarté

Baudelaire transforme enfin le brouillard en clarté : par le travail poétique, il parvient à comprendre le sens des choses .

Dans « Elévation », le poète montre que la puissance de l’esprit permet de mieux comprendre «Le langage des fleurs et des choses muettes ».

Dans « Correspondances », il décode les signes cachés de la nature pour en comprendre le sens : « La Nature est un temple où de vivants piliers / Laissent parfois sortir de confuses paroles ». Baudelaire transforme ainsi l’invisible en sens.

Tu étudies Baudelaire ? Regarde aussi :

♦ La modernité chez Baudelaire [vidéo] ♦ La biographie de Baudelaire [vidéo] ♦ Le Spleen de Paris [fiche de lecture] ♦ La rage de l’expression, Ponge [fiche de lecture] ♦ Le parti pris des choses, Ponge [fiche de lecture] ♦ Cahiers de Douai, Rimbaud [fiche de lecture] ♦ Capitale de la douleur, Eluard [fiche de lecture] ♦ Mes forêts, Hélène Dorion [fiche de lecture]

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  • La technique INCONTOURNABLE pour faire décoller tes notes en commentaire [vidéo]
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  • Comment trouver un plan de dissertation ? [vidéo]

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introduction de dissertation sur les fleurs du mal

Qui suis-je ?

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Amélie Vioux

Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).

Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines.

Je crée des formations en ligne sur commentairecompose.fr depuis 14 ans.

Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2025 aux éditions Hachette.

J'ai également publié une version de ce livre pour les séries Techno ici.

74 commentaires

bonjour, je dois travailler sur le sujet dissertation suivant : Baudelaire dédicace Les Fleurs du Mal à Théophile Gautier, en qui il voit un « parfait magicien ». En quoi peut-on dire que son recueil poétique procède lui aussi d’une parfaite magie ?

je pêche sur le plan de dissertation, les 3 Parties. une aide serait précieuse. merci beaucoup

Bonjour, pour mon bac blanc je dois travailler sur les 6 dernières strophes de Bénédiction mais je ne trouve aucune analyse. Merci pour votre aide.

Bonjour Amélie, je travaille sur « les fleurs du mal » afin de remplir un simple carnet de lecture. Ma prof m’a dit de ne lire que certains poèmes afin de comprendre, mais je ne sais pas quoi choisir… Pouvez vous me conseiller et me dire quel poèmes dois-je lire afin de comprendre les thèmes essentiels s’il vous plaît. Merci d’avance

personnellement j’ai choisi correspondances, l’invitation au voyage et a une passante. mon prof m’a dit que c’était les bon textes a approfondir mdr un peu en retard la réponse

Bonjour, J’étudie les fleurs du mal. Je dois travailler sur les paradis artificiels. Je trouve le sujet un peu difficile car on n’ arrive pas à le définir. J’aimerais savoir quels sont les poèmes des fleurs du mal qui vont avec ce thème. Pour l’instant j’ai trouvé la beauté, Moesta et Errabunda, le poison, l‘aube spirituelle, sed non satiata. Est ce que cela sont bons? Merci si quelqu’un me répond

Bonjour Cécile, Les paradis artificiels désignent les drogues utilisés par le poète pour trouver l’inspiration poétique. Il te faut donc chercher des poèmes en lien avec ce thème (la section « Le Vin » est particulièrement importante à cet égard puisqu’elle évoque ces paradis artificiels). Bon courage !

Merci infiniment de m’avoir répondu . Je vais relire les poèmes de cette partie. J’ai eu votre livre en cadeau d’anniversaire par une amie. J’ai déjà commencé à le lire et il m’a beaucoup aidé.

Je dois travailler sur le texte « Spleen – J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans »

Je ne le trouve pas, vous pouvez me dire si vous l’avez dans votre liste (sous un autre titre ?)

Merci +++++

Franchement, bravo je trouve que c’est très bien expliqué comme il faut en détails, ça m’a beaucoup aidé !

Bonjour et merci pour toutes vos réalisations. C’est très bien expliqué et accessible 🙂

A quel mouvement littéraire les fleurs du mal est il rattaché s’il vous plaît ?

Bonjour ! Les Fleurs du Mal sont rattachées à trois différents courants littéraires, à savoir le Romantisme, le Symbolisme et le Parnasse (l’Art pour l’Art) ! Il est très difficile de qualifier un poète et son œuvre d’un seul mouvement, mais mon professeur de Français nous a enseigné que Baudelaire était très souvent considéré comme Symbolique (avec Verlaine et Rimbaud par exemple). C’est à dire qu’avec des sens, des symboles et/ou des illusions, le poète nous montre sa façon de voir les choses. J’espère t’avoir aidée Anaïs et bonne chance pour cette année !

Bonjour ! Il me semble que le recueil des Fleurs du Mal est rattaché au romantisme et au symbolisme. Au Romantisme parce que Baudelaire s’exprime notamment sur ses émotions. Et au symbolisme parce que il parle dans ce recueil d’un imaginaire, d’un idéal. Ce que je dis est à vérifier, mais il me semble que ce sont ces mouvements auxquels se rattache cette œuvre.

Bonjour madame, Pour commencer, merci beaucoup, votre site m’aide vraiment pour mes révisions. Nous allons commencer à étudier les Fleurs du Mal dans quelques jours, j’ai donc voulu regarder vos vidéos. J’ai été voir sur votre chaîne YouTube, mais je ne trouve pas la vidéo sur les thèmes récurrents. Pourriez-vous m’indiquer son emplacement, s’il vous plaît ? Merci d’avance.

Bonjour Cécile, J’ai réalisé une vidéo sur chaque thème clé des Fleurs du Mal . Tu as un lien vers les vidéos, sur cette page, à la fin de chacun des paragraphes consacrés aux thèmes (le spleen et l’idéal, la femme, la ville…)

bonsoir est ce que vous pouvez m’aider, je dois faire une synthese pour demain sur cette problematique « quelles sont motivations quant au choix de l’objet d’etude la Boue et l’Or ?  » s’il vous plait si vous pouvez me donner quelques points importants ou des idees pour que je puisse commencer a rediger mercii beaucoup

Bonsoir, j’espère que vous allez bien. Je suis une candidate libre en Terminale generale, en première je n’ai pas passer l’épreuve de francais a cause d’un problème d’inscriptions donc je vais l passer cette année et je dois choisir 10 textes, comment je peux le faire je ne savais pas que je dois choisir seulement 10 textes?

Bonjour Amélie, est-ce que tu peux me parler précisément du projet de Baudelaire à travers ce recueil s’il-te-plaît (Les Fleurs du Mal) ?

Bonjour Amélie, d’abord merci pour cette série de vidéos complète, cela m’a vraiment aidé mais comment pourrais-je répondre à la question « justifier le titre de ce recueil » ? Merci d’avance

C’est vraiment super,maintenant je comprends mieux Baudelaire.

Bonjour, tout d’abord je voulais vous dire que vos vidéos sont très instructives et faciles à comprendre. Merci pour cela d’ailleurs!

Je voulais savoir quelle était la signification du titre. J’ai un travail à faire sur ce recueil et la question posée est « En quoi réside la beauté dans les différentes formes du mal? », savez-vous m’aider par rapport à cela? J’aurai besoin de vos lumières, j’avoue que je suis un peu perdue… Merci d’avance.

pourquoi je ne peux pas copier-coller de votre site Amelie?

Tu peux télécharger et imprimer les pages de mon site en cliquant sur le lien vert « Clique ici pour imprimer cet article » à la fin de chaque article. Bonnes révisions !

Il s’agit d’une oeuvre passionnante ,deroutante………(je vois) En tout cas merci bcp pour votre aide indispensable ,je plaisante

Ma vison du recueil est nettement plus claire grâce à votre analyse ! Merciii !

bonjour je dois démontrer les similitudes et les différences entre 2 poèmes de Baudelaire sur la Mort 1-la mort des pauvres 2-le rêve d’un curieux

différences; un on prends un élixir pour voir la mort et l’autre le rideau doit se lever similitudes; la mort demeure inconnu dans les 2 poèmes

avez vous autres idees a me suggerer

Bonjour, Votre site est très bien, il m’aide beaucoup à comprendre certaines choses. Cette vidéo m’a beaucoup aidé, elle est complète et très bien faite. Merci Avez-vous fait une analyse sur le titre du recueil Les Fleurs du Mal ? Merci d’avance

Bonjour, je crois qu’il y a une petite erreur de date dans « Le procès des Fleurs du mal », au premier paragraphe, ce serait « en août 1857 » et non pas 1957 Sinon merci beaucoup pour cette analyse !

Oui, bien sûr c’est une erreur : le procès a eu lieu en 1857. C’est corrigé !

Bonjour & Merci ! Oui je pense ainsi ça serait plutôt 1857 et la réhabilitation les  » Fleurs du Mal  » 1949 ……

La vidéo n’apparait pas… c’est normal?

Bonjour Clo, Ce n’est pas normal : c’est qu’un plugin de ton navigateur bloque le visionnage ou qu’il te faut installer un plugin (type flash adobe) pour visionner les vidéos. Pour aller plus vite, tu peux essayer de regarder ma vidéo en changeant de navigateur internet (mozilla, google chrome…) ou bien fais une recherche sur internet pour trouver le plugin qui fait défaut à ton navigateur pour visionner les vidéos.

très bonne vidéo, elle explique vraiment bien l’essentiel ! merci beaucoup, ça m’aide vraiment pour l’oral

Jai besoin de travailler un commentaire

est ce que vous pouvez m’aider à analyser cette citation « Encore une Électre ! Quand nous serons à cent… Mais celle-ci offre une particularité. Quoique née la dernière et la dernière venue, elle nous laisse l’impression d’être la plus vieille de toutes, la plus surannée. Cela tient à l’œuvre, sans doute, qui cherche son originalité sans la trouver, entre quatre ou cinq imitations, mais surtout au spectacle qui nous restitue, dans un invraisemblable bric-à-brac cubiste et dadaïste, une avant-garde depuis longtemps passée à l’arrière-garde. Sa technologie, qui remonte à la découverte de l’art nègre et aux expositions de dessins de fous dont les années d’après l’autre guerre »

Merci beaucoup pour cette analyse très complète et très intéressante!

Je dois lire Baudelaire, Les fleurs du mal pendant les 2 semaines de vacances et les vidéos étaient bien mais pourquoi les 4 autres parties, Vin, Fleurs du mal, Révolte et Mort n’ont pas de vidéos, je suis un peu perdue…

Merci d’avance et encore merci pour les 2 premières vidéos qui m’ont bien aidées.

Bonjour Enora, J’ai fait 7 vidéos sur Baudelaire et Les Fleurs du Mal . Je n’ai pas fait une vidéo par section des Fleurs du Mal mais plutôt des vidéos sur des points clés qui font souvent l’objet de questions à l’oral de français. Clique ici pour voir la liste de mes articles et vidéos sur Baudelaire.

Super video !! Merci . Par contre je ne comprend pa la sinification du titrepeut tu me l’ epliquer ?

Fleur du Mal -> Oxymore Du mal peut naître la beauté, c’est ce qu’on comprend tout au long du poème.

Êtes-vous sûre qu’il est impossible de tomber en lecture analytique sur un texte que l’on a pas étudié en classe ? Je connais quelqu’un qui lui à été interrogé sur un texte qu’il n’avait pas travaillé, et qui a donc dû faire un commentaire en 30 min. Ça m’effraye un peu…

bonjour Amélie,

Peux-tu m’expliquer rapidement ce qu’est le projet de préface aux Fleurs du Mal ? Merci

en fait j ai un commentaire composé cette année sur les fleurs du mal de charl baudelaire et je veux bien apprendre la méthode comment peut travailler sur un commentaire composé

mérçi également amélie ca ma fait plaisir.

Merci beaucoup Amélie! Ces vidéos m’ont aidé à rafraichir ma mémoire et ainsi à mieux comprendre le recueil.

bonjour, je voudrais savoir si c’était possible d’avoir une analyse sur le poème  » hymne » et non hymne de beauté que vous avez déjà fait qui fait parti des épaves? merci

Bonjour Amélie il me semble que vous avez oublier une section « Piéces condamnées »

Merci beaucoup pour ces vidéos qui me sont très utiles pour mon oral de français !!

Bonjour Amélie ! Pour commencer je voulais vous remercier pour ce site juste MA-GNI-FIQUE qui m’a été d’une très grande aide pour l’écrit de français !! Vos vidéos sont très claires et merci beaucoup pour cela! Je voulais vous demander si vous pouviez faire un commentaire composé sur « Ciel Brouillé » de Baudelaire, car je dois le présenter à l’oral et le plan de ma prof n’est pas super super et j’ai l’impression de n’avoir pas bien saisi le sens du texte… Merci beaucoup encore une fois!

merci beaucoup vos vidéo me sont d’une grande aide étant donné que je passe le bac de français cette année grâce à vous je me suis beaucoup améliorée et mes résultats sont en constante progression 🙂 mais quand pourrions nous avoir la vidéo de  » la femme dans les fleurs du mal » ? mais sinon merci beaucoup sérieusement votre blog est une bouée de sauvetage!!!

Je vais bientôt enregistrer cette vidéo, cela devrait donc être prêt le mois prochain !

Je viens de publier ici la vidéo sur La femme dans Les fleurs du Mal . Bon visionnage !

Bonjour Amélie je viens de tomber sur ce site très enrichissant, on n’étudie maintenant les poètes maudits et les poètes romantiques et voilà maintenant que grâce à vous je peut bien découvrir le mal des fleurs et tout ce qui tourne autour. Je vous remercie infiniment

Merci beaucoup pour toutes ces vidéos qui m’ont bien aidées à comprendre ce livre, vivement la place des femmes, j’ai un exposé sur le cycle de Mme Sabatier et Jeanne Duvale pour bientôt. Je garde ce site sous le coude !

Merci et à bientôt alors !

Mille mercis ! Mon fils Cyrill a trouvé votre site et j’en suis ravie. Ses cours sont chaotiques et vous lui apportez les réponses dont il a besoin. Il me transmet vos rapports afin que je les lise avec lui et c’est un grand soulagement car sa classe n’est pas prête du tout pour l’examen ! Vous êtes une aide précieuse et je garde vos coordonnées pour ma fille qui aura le bac de français l’an prochain. Bonne continuation !

Merci beaucoup Christel et bonne continuation à vous et à votre fils aussi 🙂

j ai bcp d amour pour vous mais je suis a des milliers d annees lumieres de toi.

Bonjour Amélie, je viens de tomber sur ton article sur Les Fleurs du Mal, il est vraiment génial c’est super ce que tu fais! Cela m’intéresse beaucoup puisque je dois faire une fiche de lecture ur ce livre, fiche qui doit être composée de 5 grands thèmes contenus dans ce recueil, thèmes que je n’ai pas encore totalement décidé. La vidéo que vous avez publié m’est déjà d’une grande utilité et je vous en remercie beaucoup! Seulement voila, j’ai une petit soucis: je vois dans l’introduction de votre vidéos que vous dites que vous en avez fait 5 autres pour plus développer les différents thèmes du livre, mais je ne sais malheureusement pas où trouver ces vidéos, j’ai cherché, mais en vain!

Pourriez-vous, s’il vous plait, m’indiquer où est-ce que je peux les trouver ? Merci d’avance.

Bonjour Amélie, Merci pour ton message. La série sur Les Fleurs du Mal est à moitié publiée : – Vidéo 2 : Spleen et idéal – Vidéo 3 : tableaux parisiens Les vidéos 4 et 5 seront publiées en mars et en avril.

Bonjour, est-ce que la vidéo sur le scandale qu’à fait les fleurs du mal est déjà disponible ? Quand le sera-t-elle ? Merci beaucoup

Bonjour Elisa, Je n’ai pas encore eu le temps de réaliser cette vidéo, mais je compte le faire courant décembre.

Bonjour, quand est ce que la video les femmes dans les fleurs du mal va elle sortir s’il vous plait ? Merci

Bonjour, Je n’ai pas encore eu le temps de faire cette vidéo, mais je m’y attelle en décembre !

Merci pour cette vidéo passionnante. J’apprends pleins de choses !

Excellent site, je recommande !

Cette vidéo est comme toutes les autres une merveille, c’est à se demander comme on ne l’avait pas vu avant ! Excellent site qui permet de mieux comprendre le français, merci. J’envie les prochaines personnes qui découvriront votre site quand il sera encore plus complet ! Continuez ainsi 😀

Coucou Amélie,

A quand une vidéo sur « Les Figures Féminines Dans Les Fleurs Du Mal » ?

Merci beaucoup !

Bonjour Déborah, J’ai un peu de retard sur mon programme, cette vidéo ne sera sûrement prête que début juillet…

Mon oral est lundi et j’ai un objet d’étude consacré à ce sujet mais tant pis, ça pourra tjs servir !

J’adore vos vidéos vous m’avez éclairée sur beaucoup de sujets ! je vous en remercie 😉

Vos vidéos sont des petites merveilles à écouter, c’est très clair, logique, BRAVO !

avant de connaitre votre site je ne comprenais pas bien Baudelaire, mais la tout vos articles me le font comprendre de plus en plus et me le rend de plus en plus interessant à étudier. Merci énormément pour ça car aucun autre site n’est aussi clair et intéressant que le votre.

Merci Olympe et bonne continuation 🙂

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introduction de dissertation sur les fleurs du mal

BAUDELAIRE - LES FLEURS DU MAL Biographie : Né en 1821, le jeune Baudelaire mène une vie de débauche. Pour conforter sa situation financière, il devient critique d'art et critique littéraire. Ses rencontres amoureuses sont déterminantes et influencent son œuvre : il s'éprend de Jeanne Duval, de l'actrice Marie Daubrun et de Mme Sabatier. Atteint de la syphilis, Baudelaire s'isole et meurt en 1867 à l'âge de 46 ans. Le fond et la forme : Sur le plan de la forme, c'est un recueil qui peut sembler classique : recours à des formes fixes comme le sonnet, utilisation d'alexandrins mais Baudelaire change la musique du vers en multipliant les enjambements, rejets et contre-rejets. Sur le fond, c'est un recueil qui a choqué la bourgeoisie bien-pensante de l'époque par sa volonté de mêler le beau et le sordide, la sensualité et le mal. Le recueil fait l'objet d'un procès: Baudelaire est condamné en correctionnelle pour << immoralité ». Une vision marginale de la beauté : Une définition originale : « J'ai trouvé la définition du Beau, de mon Beau. C'est quelque chose d'ardent et de triste, quelque chose d'un peu vague, laissant carrière à la conjecture." » • Le malheur est une source d'inspiration pour le poète au fondement de sa poésie : la beauté chez Baudelaire repose sur la...

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description sublimée du malheur, qu'il intitule le << spleen »>. L'angoisse et la folie sont le moyen pour Baudelaire d'exprimer une beauté lyrique, notamment dans Spleen IV et La cloche fêlée. Le temps est la source du spleen et de la beauté qu'on lui rattache l'ennui dans Une charogne ou Danse macabre. Le beau est extrait du mal, du laid. Il est ainsi mystérieux et énigmatique. Il dit dans La Beauté : « Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ». Cette contradiction beauté / mal nous renvoie à l'idée suivante : pour accéder au beau, le passage du mal est inévitable. C'est la cruauté même du monde qui accouche du beau. Ceci peut être jugé vrai dans la mesure où les plus belles pratiques artistiques sont des œuvres soumises au pouvoir de la douleur. C'est le cas de Victor Hugo aussi, d'Arthur Rimbaud, de Paul Verlaine et d'autres. Ils ont produit des poèmes sublimes à travers leur douleur et souffrance. Charles Baudelaire rejette l'idée du beau telle qu'elle a été adoptée par les différentes conceptions classiques. Il le lie au bizarre, à l'étrangeté et le définit comme : « Le beau est toujours bizarre ». Dans son poème Une Charogne, Charles Baudelaire qui ne semble pas être choqué, admire une charogne; cette carcasse d'animal choquante et obscène ne désacralise pas l'idée sublimée du beau. Charles Baudelaire remet ainsi en question la tradition poétique dans la description d'une femme en la comparant à une charogne. Par le biais de la poésie, il présente la laideur comme étant une beauté. Le beau se justifie par sa propre laideur. L'influence des mouvements littéraires de l'époque : Paru en 1857, les Fleurs du Mal est un recueil fascinant car il se situe au carrefour de toutes les influences poétiques du XIXe siècle : le romantisme et le Parnasse. - Influence du romantisme : Après la révolution de 1848, les auteurs romantiques entrent dans un certain désenchantement, qui les fait se replier sur une poésie plus sombre. Baudelaire, à cet égard, est très proche de ce dernier moment du romantisme : la démesure grandiose de certains personnages (Don Juan dont le poète Byron fait un personnage romantique dans un long poème éponyme entre 1819 et 1824), l'attrait du surnaturel, la fascination pour les excès et les forces sataniques (Les Litanies de Satan, poème dans lequel Baudelaire y fait l'éloge de Satan) et le goût du macabre. On retrouve également l'influence des thèmes de l'écriture romantique : l'importance du thème amoureux (Poèmes dédiés à la femme aimée comme La chevelure dans lequel Baudelaire parle de la chevelure de son amante Jeanne Duval), de la mélancolie et de la nostalgie dans son œuvre en témoigne. - Influence du Parnasse : Influence des idées parnassiennes sur Baudelaire : le poème La Beauté reprend à l'évidence une def du beau empruntée à la sculpture et l'idée de perfection quasi inaccessible qu'elle implique. - Mais tend à estomper l'influence de ces deux mouvements : il se démarque en s'en prenant à la nature. Les romantiques font de la nature le miroir de leurs états d'âme, un cadre apaisant et consolante de leur mélancolie. Les poètes parnassiens figent la nature dans des descriptions d'une perfection éternelle. Baudelaire, lui, voit la nature comme un lieu vicié, fondamentalement hideux et infâme. On y croise des carcasses animales (Une charogne), et on y aperçoit des pendus (Un voyage à Cythère). La mort & la corruption y imposent partout leurs marques : « La nature ne fait que des monstres » (Notes nouvelles sur Edgar Poe, même auteur) S'il proteste contre la nature, Baudelaire ne célèbre pas pour autant la ville qui révèle des aspects ignobles et viciés de nature humaine. En évoquant dans les Tableaux parisiens la ville de Paris dans une perspective réaliste (misère populaire...) il s'oppose à la vision parnassienne du monde qui ignore la modernité. 2 Alchimie poétique : Chez Baudelaire, peut se concevoir selon 3 perspectives : Thème du livre: Approche de l'au-delà et des sciences occultes, renvoi à l'occultisme. Les titres des poèmes en révèlent l'importance : Le Possédé, Les Litanies de Satan ou Le Vampire. On peut y adjoindre le macabre avec Le Squelette laboureur ou Danse macabre. Un rapport particulier au monde : Alchimie remonte à l'Antiquité gréco- égyptienne et qui connut une grande vogue en Europe du Moyen âge jusqu'à la fin du 18e siècle. L'alchimie s'est développée de manière occulte, dissimulée car elle allait à l'encontre de certains principes religieux. Ses deux objectifs majeurs pouvaient paraître dangereux pour l'équilibre social. Les alchimistes cherchent en effet à transformer les métaux vils en métaux nobles par l'action d'une pierre philosophale, aussi nommée le Grand Œuvre. Leur second objectif était pharmaceutique : il consistait dans la quête de la panacée, le remède universel, et de l'élixir de longue vie. Dans Les Fleurs du Mal la chimie est une science perçue comme négative, provenant de Satan lui-même selon les Litanies de Satan. L'alchimie est au contraire la source magique d'un enchantement. La figure du poète est associée à celle de l'alchimiste, il déchiffre, saisissant les secrets de la matière. Un langage : La tradition alchimiste se caractérise par son langage. La transmission des procédés alchimiques s'appuie sur des ouvrages réservés aux initiés. Cet ésotérisme se retrouve chez Baudelaire qui souhaite que son œuvre ne soit appréciée que des lecteurs qui auront les qualités pour cela. Dès le poème Au lecteur il choisit son lecteur : celui qui reconnaîtra les vices de sa nature humaine. À ce lecteur se dévoileront les charmes d'une poésie du mal. La boue : Le mot << boue » et ses synonymes « fange » et « bourbe » n'ont pas la même signification dans le recueil. 3 Un élément matériel: La boue est un amalgame de terre et d'eau qui indique une humidité désagréable du temps météorologique. Ainsi le poète peut signaler les << printemps trempés de boue » parmi les saisons qui répondent à son état d'âme funèbre. La boue peut également désigner la décomposition des corps en humus, ce mélange de terre et de matières organiques. La boue est donc cette << terre grasse et pleine d'escargots » où « Le Mort joyeux >> veut voir ensevelir son corps. Boue urbaine : Désigne également ensemble de déchets produits par la ville, la part perdue de l'ère industrielle, dont se nourrit la misère du peuple, en particulier dans les Tableaux parisiens. Paris est décrit comme une « cité de fange >>, << une fourmilière » où la « Prostitution » ronge la misère humaine. La grande ville n'est donc pas dénuée de boue, même si ce n'est pas celle des chemins de campagne. Une monstruosité morale : La boue est le nom de la souillure, de l'impureté morale. Vices, malheurs et malédictions de l'être humain s'y amalgament. Le recueil étudie de quoi se compose la laideur morale de l'homme, de la vénalité à l'orgueil, de l'ennui à la cruauté. Le spleen, expérience intense de la souffrance, nécessite d'être approché sous différents angles. Ce spleen est : une frustration colérique d'un Idéal non réalisé, une profonde mélancolie née du mal de vivre, l'angoisse du temps qui passe, la solitude, le sentiment d'impuissance. L'or: Chez Baudelaire, l'or est la transfiguration poétique de la réalité, c'est un Idéal, rendu possible grâce à des agents alchimiques plus ou moins puissants. 4 L'ambiguïté de la femme : La femme, sorcière qui voue le poète à un amour douloureux, peut aussi lui faire entrevoir l'Idéal. Elle est « ange » et « sphinx », << or » et « acier ». Sa beauté, caractérisée par sa froideur, est en même temps d'une perfection structurale, elle procure souffrance et plaisir. Elles font entrevoir la possibilité d'« illuminer un ciel bourbeux et noir » (L'Irréparable), même si cette possibilité est illusoire, la femme n'étant jamais cette fée qui saurait soulager définitivement la souffrance du poète. Le paradis artificiel du vin : Le vin peut quant à lui transfigurer la réalité : << Le vin sait revêtir le plus sordide bouge / D'un luxe miraculeux » (Le Poison). Mais ce pouvoir est illusoire puisqu'il se rapproche de celui du rêve dans lequel le poète peut imaginer un « palais infini » merveilleux mais au prix d'un douloureux réveil où il redécouvre « l'horreur de [s]on taudis » (Rêve parisien). Donc paradis artificiel finalement décevant. Le soleil : Le soleil brille comme l'or et sa lumière peut sublimer la réalité. Ce soleil couchant verse une lumière « d'hyacinthe et d'or » (L'invitation au voyage). Mais ce soleil, le poète doit surtout le trouver en lui-même et << tirer un soleil de [s]on cœur » (Paysage). Le poème Le Soleil le souligne bien : la lumière solaire parvient à « ennobli[r] le sort des choses les plus viles ». Leconte de Lisle: Le double motif de l'or et de la boue se retrouve chez d'autres poètes admirateurs de Baudelaire. Exemple : sonnet Aux modernes de Leconte de Lisle dans lequel or & boue deviennent presque des synonymes, paru en revue en 1864 puis intégré aux Poëmes barbares en 1872.

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Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal  : dissertation, sujet de métropole, juin  2021

La bonne méthode, introduction, la totalité du monde dans les fleurs du mal, le monde sensible et matériel, un monde transfiguré, plutôt que dépeint, un travail sur le monde sensible et l'âme, une transfiguration par la poésie, une opération d'extraction, plus qu'une mise à nu, l'extraction de la beauté dans la laideur, l'extraction du bien dans le mal.

Dissertation sur les fleurs du mal: sujet, l’introduction, résumé, conclusion.

introduction de dissertation sur les fleurs du mal

Symbols: 12278

Words: 2183

I. Introduction A. Présentation de l’œuvre et de l’auteur B. Contexte historique et culturel de l’époque de Baudelaire C. Problématique : Comment Baudelaire utilise-t-il la poésie pour exprimer son désespoir face à la condition humaine dans Les Fleurs du Mal ?

II. La représentation de la condition humaine dans Les Fleurs du Mal A. L’isolement et le désespoir B. La fuite de la réalité et l’ivresse C. La sublimation de la souffrance

III. Les moyens poétiques utilisés par Baudelaire pour exprimer son désespoir A. Le recours à la symbolique B. L’usage du vers libre C. La poétique du spleen

IV. La portée critique et contestataire de la poésie baudelairienne A. La critique de la société moderne B. La subversion des normes morales et esthétiques C. L’expression d’un individualisme radical

V. La réception critique de Les Fleurs du Mal A. La censure et le procès B. La défense de l’œuvre par Baudelaire et ses partisans C. L’influence des Fleurs du Mal sur la poésie moderne

VI. Conclusion A. Synthèse des éléments clés de la dissertation B. Réponse à la problématique C. Ouverture sur les enjeux contemporains de la poésie baudelairienne

I. Introduction

A. présentation de l’œuvre et de l’auteur.

Les Fleurs du Mal, recueil de poèmes publié en 1857, est l’œuvre majeure de Charles Baudelaire, poète français du XIXe siècle. Considéré comme l’un des plus grands poètes de la langue française, Baudelaire est célèbre pour sa poésie lyrique et moderne, sa critique de la société de son temps, et son esthétique du spleen.

B. Contexte historique et culturel de l’époque de Baudelaire

Au XIXe siècle, la France traverse une période de grands changements sociaux, politiques et culturels. La révolution industrielle, la croissance démographique, les bouleversements politiques et l’émergence de nouveaux courants artistiques marquent profondément cette époque. Baudelaire, qui a vécu à Paris pendant cette période de transition, est un témoin privilégié de ces changements, qu’il décrit dans Les Fleurs du Mal.

C. Problématique : Comment Baudelaire utilise-t-il la poésie pour exprimer son désespoir face à la condition humaine dans Les Fleurs du Mal ?

Les Fleurs du Mal sont souvent considérées comme une œuvre marquée par le désespoir, la mélancolie et la recherche d’un sens à la vie. La poésie de Baudelaire est imprégnée d’un profond sentiment de solitude, d’isolement et de désespoir, qu’il exprime à travers une esthétique de la modernité et une subversion des normes morales et esthétiques de son temps. Cette dissertation se propose d’analyser comment Baudelaire utilise la

II. La représentation de la condition humaine dans Les Fleurs du Mal

A. l’isolement et le désespoir.

Le thème de l’isolement est omniprésent dans Les Fleurs du Mal, et illustre la condition humaine telle que la voit Baudelaire. Les poèmes évoquent la solitude de l’individu dans une société oppressante et étouffante, la difficulté de communiquer avec les autres, et le sentiment d’être incompris. Cette vision de l’isolement est étroitement liée au désespoir, qui se manifeste dans de nombreux poèmes à travers une douleur existentielle profonde, la perte de tout espoir et la révolte contre la vie.

B. La fuite de la réalité et l’ivresse

Pour échapper à cette condition humaine oppressante, de nombreux personnages des Fleurs du Mal cherchent refuge dans la fuite de la réalité et l’ivresse. Les poèmes évoquent ainsi l’alcool, la drogue, le rêve et l’imagination comme des moyens d’échapper à la réalité et à l’isolement. Cependant, cette fuite est souvent présentée comme une illusion temporaire qui ne peut que conduire à un désespoir encore plus profond.

C. La sublimation de la souffrance

Enfin, la sublimation de la souffrance est une autre dimension importante de la représentation de la condition humaine dans Les Fleurs du Mal. Baudelaire utilise la poésie pour exprimer la souffrance humaine de manière esthétique, en transfigurant la douleur en une expérience artistique. Les poèmes évoquent ainsi la beauté de la tristesse, la grandeur de la souffrance, et la fascination pour la mort.

En somme, la représentation de la condition humaine dans Les Fleurs du Mal est marquée par un profond sentiment d’isolement et de désespoir, une quête d’ivresse et de fuite de la réalité, et une sublimation esthétique de la souffrance. Ces thèmes expriment la vision de Baudelaire de la vie humaine, telle qu’elle se manifeste dans une société moderne en proie à des bouleversements et des crises profondes.

III. Les moyens poétiques utilisés par Baudelaire pour exprimer son désespoir

A. le recours à la symbolique.

Baudelaire utilise une symbolique complexe dans Les Fleurs du Mal pour exprimer son désespoir face à la condition humaine. Les symboles récurrents de la mort, de la nuit, de la nature et de l’eau, entre autres, permettent à l’auteur d’exprimer des idées et des émotions complexes de manière suggestive et allusive. Par exemple, le poème “Le Léthé” utilise la symbolique de l’eau pour exprimer le désir d’oubli face à la douleur de la vie.

B. L’usage du vers libre

L’usage du vers libre est une autre caractéristique de la poésie de Baudelaire qui permet d’exprimer le désespoir de manière innovante et libératrice. Le vers libre permet à Baudelaire de rompre avec les formes poétiques traditionnelles et de créer des rythmes et des structures propres à sa vision de la poésie. Le poème “Spleen” illustre cette innovation formelle et poétique, qui permet à Baudelaire d’exprimer son désespoir de manière puissante et originale.

C. La poétique du spleen

La poétique du spleen est un concept clé de l’œuvre de Baudelaire, qui exprime le désespoir et la mélancolie de manière poétique et esthétique. Le spleen est un état d’âme mélancolique et dépressif, qui se manifeste dans de nombreux poèmes des Fleurs du Mal. La poétique du spleen permet à Baudelaire d’exprimer le désespoir en termes esthétiques, en transformant la douleur en une expérience artistique. Cette poétique se manifeste dans de nombreux poèmes, tels que “Spleen”, “Une Charogne” ou encore “La Beauté”.

En somme, Baudelaire utilise différents moyens poétiques pour exprimer son désespoir dans Les Fleurs du Mal, tels que le recours à la symbolique, l’usage du vers libre et la poétique du spleen. Ces moyens permettent à Baudelaire d’exprimer sa vision de la condition humaine de manière suggestive, innovante et esthétique, en créant une œuvre poétique complexe et profonde.

IV. La portée critique et contestataire de la poésie baudelairienne

A. la critique de la société moderne à travers la poésie baudelairienne.

Baudelaire était un poète profondément marqué par son époque, qui était caractérisée par la révolution industrielle, l’émergence de la bourgeoisie et les changements socio-économiques qui en ont découlé. Dans Les Fleurs du Mal, il exprime son mépris pour la société moderne qui, selon lui, corrompt l’homme et le rend esclave de la routine et de la banalité. Il critique la société bourgeoise qui privilégie les apparences et les conventions sociales aux dépens de l’individu, mais également le pouvoir en place, qu’il accuse d’opprimer les masses et de les priver de leur liberté.

B. La subversion des normes morales et esthétiques dans Les Fleurs du Mal

Baudelaire remet également en cause les normes morales et esthétiques de son temps. Il rejette le conformisme moral de son époque en se livrant à une exploration sans compromis des tabous, de l’érotisme et de la transgression. Il utilise le langage poétique pour décrire des situations et des émotions jugées immorales, dérangeantes ou interdites. Il innove également sur le plan formel, en utilisant notamment le vers libre et en transgressant les règles de la poésie classique.

C. L’expression d’un individualisme radical dans Les Fleurs du Mal

Baudelaire est aussi un poète de l’individu, qui affirme l’importance de la liberté et de l’indépendance de chaque être humain. Il s’oppose ainsi au conformisme et à l’uniformité de la société de son temps, prônant la singularité et l’originalité de chaque individu. Sa poésie est marquée par un individualisme radical, qui valorise l’expérience personnelle et la subjectivité.

En somme, Les Fleurs du Mal sont une œuvre de critique sociale et de subversion, qui conteste les normes de son temps et exprime une vision de l’homme en rupture avec les conventions de la société bourgeoise.

V. La réception critique de Les Fleurs du Mal

A. la censure et le procès.

Les Fleurs du Mal ont connu une réception critique tumultueuse. À leur publication en 1857, l’ouvrage a été immédiatement condamné par la justice pour outrage à la morale publique et religieuse. Six poèmes ont été retirés de l’ouvrage et Baudelaire a dû payer une amende. Cette censure a été un coup dur pour le poète, qui voyait dans Les Fleurs du Mal l’aboutissement de ses recherches poétiques et l’expression la plus aboutie de son art.

B. La défense de l’œuvre par Baudelaire et ses partisans

Malgré la censure, Les Fleurs du Mal ont continué à circuler sous le manteau et ont trouvé des lecteurs enthousiastes. Baudelaire lui-même a défendu son œuvre avec ardeur, écrivant des lettres ouvertes dans lesquelles il expliquait sa vision de la poésie et réfutait les accusations portées contre lui. Ses partisans, comme Théophile Gautier et Charles-Augustin Sainte-Beuve, ont également pris sa défense, saluant l’originalité et la beauté de son écriture.

C. L’influence des Fleurs du Mal sur la poésie moderne

Les Fleurs du Mal ont exercé une influence considérable sur la poésie moderne. Leurs thèmes et leur style ont inspiré des générations de poètes, de Rimbaud à Baudelaire, de Mallarmé à Apollinaire. Les poètes symbolistes ont notamment été très marqués par Les Fleurs du Mal, reprenant certains de ses thèmes et développant une esthétique poétique proche de celle de Baudelaire. De nos jours, Les Fleurs du Mal sont considérées comme un classique de la poésie française et une référence incontournable pour qui veut comprendre l’histoire de la littérature moderne.

VI. Conclusion

A. synthèse des éléments clés de la dissertation.

La poésie de Baudelaire, et en particulier Les Fleurs du Mal, est l’expression d’un désespoir face à la condition humaine, mais aussi une critique radicale de la société moderne et de ses normes esthétiques et morales. Pour exprimer ce désespoir, Baudelaire utilise des moyens poétiques novateurs, tels que le recours à la symbolique, l’usage du vers libre et la poétique du spleen. Malgré la censure et le procès, Les Fleurs du Mal ont continué à circuler sous le manteau et ont exercé une influence considérable sur la poésie moderne.

B. Réponse à la problématique

La poésie de Baudelaire exprime son désespoir face à la condition humaine en se focalisant sur l’isolement et le désespoir, la fuite de la réalité et l’ivresse, ainsi que la sublimation de la souffrance. Pour ce faire, Baudelaire utilise des moyens poétiques novateurs, tels que le recours à la symbolique, l’usage du vers libre et la poétique du spleen. En somme, Baudelaire utilise la poésie pour exprimer un état d’âme et une vision du monde désenchantée.

C. Ouverture sur les enjeux contemporains de la poésie baudelairienne

La poésie de Baudelaire est toujours d’actualité et continue à inspirer les poètes contemporains. Les thèmes qu’il aborde – la souffrance, la solitude, la modernité – sont toujours d’une grande pertinence, même dans un monde radicalement différent de celui de Baudelaire. La poésie baudelairienne est également une invitation à l’audace et à la liberté de création, en encourageant les poètes à sortir des sentiers battus et à expérimenter de nouveaux moyens d’expression. En somme, la poésie de Baudelaire est un héritage précieux qui continue à nourrir la création poétique contemporaine.

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Baudelaire écrit dans les Fleurs du mal : « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or ». Dans quelle mesure ce vers s’applique-t-il à ce recueil?

Charles baudelaire, l’esthétique de la boue, exercice pour la classe de première..

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Dissertation

Parcours bac poésie , dans quelle mesure la citation de l’épilogue s’applique au recueil des fleurs du mal de quelle nature est cet « or » poétique quels sont les enjeux esthétiques, introduction.

Accroche (lettre de Baudelaire sur le projet d’épilogue)

Analyse du sujet (citation provenant de l’épilogue, explication et analyse amenant à dégager une problématique)

Problématique (de l’analyse précédente découle un questionnement et une problématique : la poésie de Baudelaire relève-t-elle d’une esthétique condamnable de la laideur ?)

Plan (trois parties) :

Les Fleurs du mal, œuvre alchimique

Nature de l’or poétique

Enjeux esthétiques d’une telle conception

Peut-on donc affirmer que la poésie de Baudelaire est celle de l’odieux, de l’ignoble, en un mot de la boue ? Et si oui, faut-il voir dans l’ouvrage de Baudelaire un amoncellement fangeux moralement condamnable qui ne trouverait aucune justification sinon celle d’une boue qui ferait l'objet d’une transformation ? Nous verrons dans quelle mesure la citation de l’épilogue s’applique au recueil des Fleurs du mal, puis nous montrerons de quelle nature est cet « or » poétique, et enfin quels sont les enjeux esthétiques d’une telle conception de la poésie.

Plan possible pour la dissertation

Développement, i - les fleurs du mal, œuvre alchimique .

Toute cette première partie tend à justifier, expliquer, éclairer la citation « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or » qui fait du recueil une œuvre alchimique (c’est-à-dire une transformation de la boue en or)

Première sous-partie : Baudelaire, le poète de la boue

Cette sous-partie démontre que le thème de la boue est omniprésent dans le recueil de Baudelaire.

Deuxième sous-partie : Transformation de la boue en or

La fange — métaphore de la laideur physique et morale — fait l’objet d’une transformation poétique semblable à celle qu’opère le soleil sur les choses (référence au poème « Le Soleil »).

II - L’or poétique ou l’unité du dualisme

La deuxième partie montre que les thèmes de la boue et de l’or sont indissociables et que la poésie non seulement exprime mais permet d’échapper à cette boue.

Première sous-partie : Correspondance

Cette sous-partie montre comment sont liés les thèmes de la boue et de l’or. Elle insiste sur la notion de « correspondance » et la « double postulation » qui révèle à la fois un désir d’or et de boue.

Deuxième sous-partie : L’art pour échapper à l’ici-bas

Le poète veut cependant échapper à une boue qui est rendue supportable par l’art lequel, comme chez les poètes de la Pléiade, enchante le réel.

III - Modernité poétique de Baudelaire : vers une nouvelle définition de l’art

On a montré que l'œuvre de Baudelaire s’inscrivait dans une tradition poétique : le poète chante une réalité que d’aucuns jugent odieuse, mais c’est pour mieux l’enchanter. Il n’a de toute façon pas le choix et réinvente la poésie.

Première sous-partie : La muse malade de Baudelaire

La poésie de Baudelaire souligne l’écart entre un passé glorieux et un présent maladif (c’est le mal du siècle). En d’autres termes, le poète ne saurait échapper à la boue.

Deuxième sous-partie : le désenchantement comme sujet poétique

Loin d’être une poésie déplorant un état de fait, Baudelaire fixe de nouveaux objectifs et prône une poésie capable de tout dire tout en se faisant le précurseur de la poésie moderne.

1re partie : Les Fleurs du mal, œuvre alchimique ? L'or poétique - Vers une nouvelle définition de l'art, la modernité poétique

1re partie : les fleurs du mal, œuvre alchimique .

Baudelaire, le poète de la boue

Dans le projet d’épilogue, deux vers avant le vers « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or. À l’autre bout du recueil, dès l’adresse « Au lecteur », cette opération de transmutation était — quoique pour des raisons très différentes — déjà évoquée dans la troisième strophe à travers les termes « Satan Trismégiste », « riche métal », « ce savant chimiste ». On trouve même une mention du « chemin bourbeux » emprunté par le poète et nous-même, l ‘« hypocrite lecteur ». La notion de « chimie » poétique voire d’ « alchimie » (que l’on songe à « Alchimie de la douleur ») traverse donc le recueil de part en part, du début à la fin. Le thème de la boue n’est pas moins omniprésent dans le recueil des Fleurs du mal. Qu’on pense au « Sept Vieillards » (« Dans la neige et la boue il allait s’empêtrant »), au « Vin des chiffonniers » (« Au cœur d’un vieux faubourg, labyrinthe fangeux » ) ou encore à « Brumes et pluies » (« Ô fin d’automne, hivers, printemps trempés de boue,/ Endormeuses saisons ! Je vous aime vous loue. »).

Ce ne sont que quelques exemples et l’on pourrait les multiplier (on retrouve le terme dans « Le Cygne », « Le Monstre »...). La boue est manifestement un thème que l’on ne peut manquer dans la poésie de Baudelaire. C’est que littéralement, dans le Paris du XIXe siècle, on marche dans la boue. On en a la preuve chez Baudelaire lui-même dans les Petits poèmes en prose :

« — Mon cher, vous connaissez ma terreur des chevaux et des voitures. Tout à l’heure, comme je traversais le boulevard, en grande hâte, et que je sautillais dans la boue, à travers ce chaos mouvant où la mort arrive au galop de tous les côtés à la fois, mon auréole, dans un mouvement brusque, a glissé de ma tête dans la fange du macadam. Je n’ai pas eu le courage de la ramasser. »

Mais est-ce à dire que c’est là un simple thème traité par le poète en raison d’une familiarité certes bien ennuyeuse mais inévitable pour le Parisien du Second Empire ? En fait, on a vu et on verra que cette boue était l’objet d’une transmutation, d’une transformation poétique faisant de la laideur quelque chose de beau.

Transformation de la boue en or

Nous l’avons dit, la boue est une métaphore désignant aussi bien ce qui est sale physiquement (le Paris du XIXe siècle) que moralement (ceux qui habitent cette ville). Ainsi, la boue a partie liée avec le mal, avec la misère sociale dans « Le Vin des Chiffonniers » par exemple ou encore ans les deux « Crépuscules » où l’on croise « catins » et « escrocs » (« Le Crépuscule du soir ») et où s’expriment les « rêves malfaisants », « la lésine » (« Le Crépuscule du matin »). En somme, Paris devient chez Baudelaire le lieu allégorique du théâtre du mal dans la section des Tableaux parisiens ou du Vin. Ici, le temps, la vieillesse et la Mort sont omniprésents.

Il appartient toutefois au poète de sublimer cette matière, ce que montre le poème « Le Soleil » dans lequel l’astre transforme le réel :

Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes, Il ennoblit le sort des choses les plus viles, Et s'introduit en roi, sans bruit et sans valets, Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

Mais précisément, comme le soleil, la mission poétique consiste à faire la lumière sur ce qui est caché, à le montrer, à le révéler en somme, à non seulement l’exposer poétiquement, mais par la même occasion à l’embellir. Le laid devient donc beau comme dans « Une Charogne ». Plus précisément, c’est la représentation du laid qui devient belle. À qui s’interrogerait sur un tel choix esthétique, il conviendra de montrer qu’il y a là une dualité (comme le suggère la section Spleen et Idéal). Le poète ne saurait choisir entre la boue et l’or. Ce ne peut être l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre. La femme n‘est-elle pas à la fois muse et vampire (« Les Métamorphoses du vampire »), le poète n’est-il pas à la fois béni et maudit (voir, par exemple « Bénédiction »), etc. ?

2e partie : L’or poétique ou l’unité du dualisme

Correspondance

L'impossibilité de ce choix se trouve dès le poème « Correspondances », dans lequel Baudelaire exprime l’idée d’un lien entre les contraires : « Dans une ténébreuse et profonde unité, / Vaste comme la nuit et comme la clarté, / Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». Dans ces vers, les opposés (la nuit et la clarté) sont donc indissociables (le poète parle bien d’unité). On pourrait multiplier les exemples qui soulignent l'entrelacs de la boue et de l’or, du beau et du laid. Que l’on songe aux nombreux oxymores tels que la « superbe carcasse » dans « Une Charogne », à leur coordination (« [...] noire et pourtant lumineuse » dans « Un Fantôme »), ou encore au titre qui fait de la beauté une fleur du mal. Le projet poétique est inscrit dès le titre dans l’alliance de ce nom (« fleurs » connoté méliorativement) et de ce complément (« du mal » connoté péjorativement). etc. Dans « Une charogne », on a une comparaison du cadavre avec une fleur ! Hypotypose de l'objet pour qu’on voie la charogne. Le poète nous met la mort devant les yeux. Excès de réalisme ? Non, rappel philosophique.

Non seulement les contraires sont indissociables, mais ils « se répondent ». Ils sont même constitutifs de la nature humaine. Rappelons-nous de la désormais célèbre double postulation dans Mon cœur mis à nu : « Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan. L'invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade ; celle de Satan, ou animalité, est une joie de descendre. » Ainsi, la nature humaine est complexe. Un Guy de Maupassant ne dira pas autre chose (voir par exemple la nouvelle « Sur l’eau ») et Charcot ou Freud ne sont pas si loin.

Mais on aurait tort de croire, comme le journaliste du Figaro, que le poète se complait dans une fange immorale. D’une part, on l’a vu, le sujet est inéluctable, c’est une réalité topographique, mais surtout il s’inscrit dans un objectif poétique de transformation qui renvoie à un désir d’ailleurs, autre grand thème baudelairien. Le poème « Mœsta et errabunda » ne dit pas autre chose : « Emporte-moi, wagon ! enlève-moi frégate ! / Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs ! » Baudelaire y évoque au vers 2 « l’immonde cité » qui dit assez par ailleurs la condamnation morale dont elle fait l’objet. Désir d’un ailleurs qui s’exprime tout au long des Fleurs du mal et conclut d’ailleurs le recueil dans « Le Voyage ».

L’art pour échapper à l’ici-bas

En effet, dans « Mœsta et errabunda », l’enjeu consiste bien à quitter cette boue. L’homme qui a les deux pieds dans la boue perçoit, dans un mouvement vertical, les cieux et, de la noirceur, contemple la lumière : « Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, / Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ; » (« Le Voyage ») Somme toute, on a ici l’idée très platonicienne d’une transcendance perçue à travers le rêve.

Ainsi, les poèmes des Fleurs font valoir l’irrémédiable distance qu’il y a entre le monde et un ailleurs qui s’exprime dans un platonisme évident (remarquer le mot « Idée » avec une majuscule) dans « L’Irrémédiable » :

« Une Idée, une Forme, un Être Parti de l’azur et tombé Dans un Styx bourbeux et plombé Où nul œil du Ciel ne pénètre »

Mais ce qui prédomine alors, c’est l’idée d’une chute de l’humanité tombée dans le péché (la boue) d’où le vocabulaire très religieux qui abonde dans le recueil. Dès lors, seul l’art permet de rendre supportable la laideur du monde et le spleen qu’elle engendre. En somme, l’art, le beau rendent la boue supportable, ils rendent « L’univers moins hideux et les instants moins lourds ». (« Hymne à la beauté »)

On a vu que la boue et l’or étaient indissociables (voir encore à ce sujet « Hymne à la Beauté »). L’un ne va pas sans l’autre. Si la boue du réel est transformée en or de la poésie, y a-t-il là quelque chose de nouveau ? Eh bien, les poètes du XVIe ne faisaient pas autre chose. L’écriture a souvent eu pour objectif de transformer ce qui est douloureux en chant poétique. Que l’on songe au lyrisme d’Orphée ou à Joachim du Bellay qui dans Les Regrets (sonnet XII) écrit :

Je ne chante, Magny, je pleure mes ennuis, Ou, pour le dire mieux, en pleurant je les chante, Si bien qu’en les chantant, souvent je les enchante : Voilà pourquoi, Magny, je chante jours et nuits.

En somme, l'œuvre de Baudelaire s’inscrit dans une tradition poétique que l’on pourrait qualifier de classique, et ce sera l’un des premiers poncifs de la grande réhabilitation de Baudelaire notamment lors du cinquantième anniversaire de sa mort : Baudelaire est un classique. Seulement, ce serait aller un peu vite en besogne et omettre ce qui fait la spécificité de son œuvre.

3e partie : Modernité poétique de Baudelaire : vers une nouvelle définition de l’art

La muse malade de Baudelaire

Le poème « La Muse malade » souligne l’opposition entre un passé grec rayonnant et un présent défini par la maladie et le péché. Dès lors, le poète s’interroge et se demande si sa muse (l’inspiration poétique) n’est pas perdue dans « un fabuleux Minturnes » (terme désignant un marécage romain), ce qui renvoie sinon à la boue du moins au bourbier.

Par ailleurs, dans Les Épaves, le poème « Le coucher du soleil romantique » propose une réflexion sur l’état de la poésie française en 1862. Ce soleil se couchant métaphorise le crépuscule de la poésie romantique et l’émergence de la poésie moderne qui est la poésie de la nuit, de la laideur et de l’angoisse :

L'irrésistible Nuit établit son empire, Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons.

On notera que le poète n’a pas d’autre choix que de subir cette disparition du soleil, pas plus qu’un Musset ne pourra échapper au mal du siècle.

Le désenchantement comme sujet poétique

Que restait-il à Baudelaire une fois que le soleil s’était retiré ? Une poésie de la nuit, de la boue, du péché. Mais alors la poésie devient œuvre alchimique et entreprend de transformer cette matière vile en or poétique. Le projet d’épilogue est une conclusion (inachevée voire inachevable ?) qui souligne que l’activité poétique consiste à transformer le mal en fleurs. Baudelaire s’est fait le poète du mal. Cf. projet de préface de la deuxième édition : « Des poètes illustres s'étaient partagé depuis longtemps les provinces les plus fleuries du domaine poétique. Il m'a paru plaisant, et d'autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d'extraire la beauté du Mal. »

C’est donc aussi un défi poétique que le poète exprime dans L’Art romantique :

« Celui qui n’est pas capable de tout peindre, les palais et les masures, les sentiments de tendresse et ceux de cruauté, les affections limitées de la famille et la charité universelle, la grâce du végétal et les miracles de l’architecture, tout ce qu’il y a de plus doux et tout ce qui existe de plus horrible, le sens intime et la beauté extérieure de chaque religion, la physionomie morale et physique de chaque nation, tout enfin, depuis le visible jusqu’à l’invisible, depuis le ciel jusqu’à l’enfer, celui-là, dis-je, n’est vraiment pas poëte dans l’immense étendue du mot et selon le cœur de Dieu. »

Et il ajoute plus loin qu’en restreignant le champ poétique, « Vous infirmez ainsi le sens universel du mot poésie. » En somme, Baudelaire redéfinit la mission poétique traçant la voie (voix ?) à suivre. Que l’on songe à Rimbaud :

« Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. — Et je l’ai trouvée amère. — Et je l’ai injuriée. »

Mais surtout il brise le lien tout classique entre art et beau. Le vrai, le beau et le bien, au XIXe, vont encore ensemble (persistance de la philosophie néo-platonicienne). Le titre Les Fleurs du mal liant le beau (fleurs) et le mal (laid) sonne comme une provocation. Baudelaire brise ce lien entre le beau et le bien et affirme que le mal peut être beau, suivant en ceci les préceptes romantiques (voir par exemple la préface de Cromwell ou le poème « J’aime l'araignée et j’aime l’ortie » de Victor Hugo dans Les Contemplations).

On peut enfin citer le projet de préface des Fleurs du mal dans lequel Baudelaire refuse de confondre « les bonnes actions avec le beau langage » et de confondre « l’encre avec la vertu ». Rompant avec la tradition poétique, refusant les sujets faciles (« les provinces les plus fleuries du domaine poétique »), Baudelaire entreprend un défi poétique : « Il m’a paru plaisant, et d’autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d’extraire la beauté du Mal ». En somme, le vrai, le bien et le beau ne s’impliquent plus. C’est « une invention de la philosophaillerie moderne » dit Baudelaire. Le vrai a son domaine : la science. Le bon, la morale. Le beau, l’art. Toute une esthétique moderne vient de naître : de la décadence au surréalisme en passant par le symbolisme.

On reprend les idées principales qui sont (en gros) :

La citation « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or » peut se lire comme une réponse au journaliste du Figaro.

Elle éclaire une partie du recueil, mais ne peut certainement pas prétendre l’éclairer tout entier.

Elle n’en constitue pas moins un projet esthétique novateur qui ouvre la porte de la modernité poétique.

Les mots de l'épilogue peuvent apparaître comme une réponse au Figaro et il est vrai que le recueil peut se lire comme un douloureux parcours de réussir l'entreprise alchimique mais il serait faux de l’y réduire tant il est vrai que le recueil des Fleurs du mal abonde en poèmes qui illustrent la beauté des choses, les trésors de la mémoire, le temps retrouvé... On peut encore évoquer la dimension sociale de certains poèmes de factures anciennes comme « Le vin des chiffonniers » (voir aussi la préface du livre de poche.) En fait, le recueil de Baudelaire est d’une richesse qui donnerait raison au poète quand il écrit « je me suis arrêté devant l’épouvantable inutilité d’expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit » (projet de préface). Il n’en reste pas moins que les Fleurs du mal si mal accueillies du vivant de l’auteur ont marqué leur siècle et redéfini l’enjeu poétique. Baudelaire bouleverse une France romantique néo-classique, baroque par certains aspects, gothique par d’autres mais fidèle à l’esprit de Raphaël. C’est la France de David et d’Ingres. Si Baudelaire est classique par certains côtés, il est sensible à d’autres conceptions de la beauté qu’il trouve notamment dans la peinture, chez Delacroix, chez Manet ensuite. Voir « Les Phares » (peintres qui ne sont pas classiques et qui ont un autre rapport de la beauté). Ne s’agit-il pas de trouver du nouveau absolument ?

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Quiz Baudelaire Fleurs du mal parcours Alchimie poétique

 Exercice pour la classe de 1ère réviser et préparer le bac blanc et l'examen du baccalauréat   Quiz sur le parcours bac  Alchimie poétique la boue et l’or. et le recueil  Les Fleurs du mal, Baudelaire

Selon Rémy de Gourmont, «Hugo n’a pas été un poète mais un orateur. » La lecture des Châtiments vous fait-elle partager cet avis ?

En quoi l’écriture poétique d’apollinaire, dans alcools, s’inscrit-elle entre tradition et modernité dissertation sur une oeuvre au programme, pensez-vous que les poèmes des contemplations de victor hugo ne servent à rien dissertation sur une oeuvre au programme, pensez-vous que la poésie de victor hugo, dans les quatre premiers livres des contemplations, ne soit qu'une poésie de la souffrance, en quoi peut-on dire que le recueil poétique de baudelaire procède d’une parfaite magie , « chaque œuvre devient un univers nouveau avec ses lois particulières ». dans quelle mesure cette réflexion éclaire t-elle votre lecture d’alcools , dissertation sur une oeuvre, les contemplations de victor hugo, sujet bac général 2021, métropole,, on a reproché à baudelaire de «tout peindre, de tout mettre à nu » dans son recueil les fleurs du mal. qu'en pensez-vous , la poésie de guillaume apollinaire s’invente-t-elle en rejetant le passé dissertation corrigée, bac 2021, les contemplations sont elles vraiment les "mémoires d'une âme" , la poésie lyrique est-elle nécessairement autobiographique la poésie autobiographique est-elle nécessairement lyrique, disserter sur une oeuvre intégrale en poésie, les fleurs du mal, baudelaire. 4 sujets corrigés, disserter sur une oeuvre intégrale en poésie, "alcools", apollinaire. 4 sujets corrigés, disserter sur une oeuvre intégrale en poésie, les contemplations, victor hugo, 7 sujets corrigés, disserter sur une oeuvre intégrale du bac 2023 en poésie, les contemplations, les fleurs du mal, alcools. 15 sujets corrigés.

Comprendre le parcours, Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal Alchimie poétique la boue et l’or. 3

Les Fleurs du mal, Baudelaire, Spleen et Idéal. Commentaires littéraires et linéaires. EAF 2023 10

Baudelaire, les Fleurs du mal, Tableaux parisiens à l'EAF 2023 2

Les questions de grammaire sur Les fleurs du mal de Charles Baudelaire PARCOURS - alchimie poétique la boue et l’or 1

Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau, testez vos connaissances

Date de dernière mise à jour : 27/11/2022

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Les fleurs du mal : Charles Baudelaire : introduction, contexte...

Par melbmelb   •  31 Janvier 2022  •  Compte rendu  •  262 Mots (2 Pages)  •  8 142 Vues

Les fleurs du mal : Charles Baudelaire : introduction, contexte…

Charles Baudelaire, poète du 19 ème  siècle, est un poète dit « maudit », ce dernier est né en 1821 et décède en 1867. IL n’appartient à aucuns mouvements littéraires mais s’inspire du romantisme, du réalisme, du symbolisme ainsi que du parnasse. Ses œuvres son principalement basé sur des contradictions, il exagère tout la plupart du temps. Le recueil Les fleurs du mal est désigné comme l’œuvre de sa vie. Baudelaire publie ce livre en 1857 mais peu de temps après cela il sera condamné pour « atteinte à la morale publique et aux bonnes mœurs », il doit donc supprimer six de ses poèmes, ce qui change un peu la tournure du recueil. Le titre est basé sur un oxymore : les fleurs représentant le beau alors que le mal représente le laid.

C’est le premier à introduire la ville en poésie.

Il est imprégné de romantisme mais précurseur de symbolisme

Il se voit comme un génie

C’est le porte-parole de la modernité poétique

Dans le recueil il y a six séctions, elles ne sont pas rangées au hasard, en réalité cela raconte en quelque sorte une histoire ayant donc un début et une fin. Cela débute avec ‘spleen et idéal’ où tout est beau, un monde « parfait » puis la dernière section est la mort, Baudelaire tout doucement nous amène vers la « descente aux enfers » alors qu’il avait pour but d’atteindre l’idéal esthétique

Spleen et idéal=opposés [pic 1]

Idéal=un monde de beau, un monde d’ordre

Spleen= état morbide, mélancolie, angoisse existentielle

Alchimie= transformation

Parcours= la boue et l’or

IMAGES

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    Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal : dissertation, sujet de métropole, juin 2021 Message envoyé avec succès ! Vous avez repéré une erreur, une faute d'orthographe, une réponse erronée... Signalez-nous la et nous nous chargerons de la corriger.

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    Ecrit de Français (dissertation) Parcours associé pour chaque thème des Fleurs du Mal. Banque d'exemples tirés de l'œuvre et du parcours associé : Les Fleurs

  16. Disserter sur une oeuvre intégrale en poésie Les Fleurs du mal

    Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau, testez vos connaissances, entraînez-vous. Disserter sur une oeuvre intégrale en poésie, Les Fleurs du mal, Baudelaire. 4 Sujets corrigés pour vous entrainer - parcours : Alchimie poétique : la boue et l'or.

  17. Dossier complet sur Les Fleurs du Mal de Baudelaire

    Spleen et idéal. Dans la partie des Fleurs du Mal intitulée "Spleen et idéal", Baudelaire recherche l'idéal et semble parfois l'apercevoir, mais le spleen finit par triompher. Au-delà des limites de l'ordinaire, l'idéal est une vérité éternelle. Bien que certaines choses - la nature, les chats, le regard ou le parfum d ...

  18. Sujets de dissertation sur Les Fleurs du Mal de Baudelaire

    Les Fleurs du Mal de Baudelaire, oeuvre au programme du Bac de français et étudiée en littérature : voici 10 exemples de sujets pour une dissertation.

  19. Dissertation sur les fleurs du mal: sujet, l'introduction, résumé

    Découvrez comment Baudelaire utilise la poésie pour exprimer son désespoir face à la condition humaine dans "Les Fleurs du Mal" à travers cette dissertation. Contexte historique, moyens poétiques et portée critique de l'oeuvre sont analysés pour une compréhension approfondie du poète et de son oeuvre.

  20. Introduction générale sur Les Fleurs du mal de Charles ...

    Dissertation de 5 pages en littérature publié le 13 avril 2008 : Introduction générale sur Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Ce document a été mis à jour le 13/04/2008

  21. Baudelaire écrit dans les Fleurs du mal : « Tu m'as donné ta boue et j

    Baudelaire, le poète de la boue. Dans le projet d'épilogue, deux vers avant le vers « Tu m'as donné ta boue et j'en fait de l'or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or. À l'autre bout du recueil, dès l'adresse « Au lecteur », cette ...

  22. Les fleurs du mal : Charles Baudelaire : introduction, contexte

    Le recueil Les fleurs du mal est désigné comme l'œuvre de sa vie. Baudelaire publie ce livre en 1857 mais peu de temps après cela il sera condamné pour « atteinte à la morale publique et aux bonnes mœurs », il doit donc supprimer six de ses poèmes, ce qui change un peu la tournure du recueil. Le titre est basé sur un oxymore : les ...