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BLOG DE PHILOSOPHIE

  • Professeur de philosophie au lycée de Hodan à

Peut-on se connaître soi-même?

Peut-on se connaître soi-même  ?          

                 

«  Connais-toi toi-même  » nous conseillait Socrate. Or chacun d’entre nous pense se connaître. Avec la conscience, nous avons une forme de connaissance de nous-mêmes. Et qui est plus proche de nous pour nous connaître. Nous pensons connaître qui nous sommes, notre nature, notre identité. On grandit, et avec le temps se construit notre identité. Nous arrivons à nous connaître de mieux en mieux. Mais peut-on réellement se connaître soi-même ? La connaissance que nous avons de nous est-elle conforme à ce que nous sommes véritablement ? Est-il possible de se connaître objectivement ? Se connaître soi-même n’est-il pas une expérience subjective ? Pour traiter le problème philosophique que soulève notre sujet, on verra d’abord qu’avec notre conscience (conscience de soi) une connaissance de soi est possible. Il s’agira ensuite de montrer que la connaissance de soi se heurte à notre subjectivité et à notre inconscient. Et enfin, il sera question de la manière dont autrui pourrait nous aider à nous connaître davantage et plus objectivement.

Pour nous connaître, pourrions-nous dire, qui est le plus proche de nous-mêmes. Car nous sommes liés à nous-mêmes. Et pour se connaître, on pourra s’appuyer sur notre conscience. C’est ma conscience qui me lie à moi-même. Elle réalise une ouverture sur mon monde extérieur et un retour sur mon monde intérieur. Quand la conscience nous relie à la réalité extérieure, on parle de conscience immédiate (ou spontanée). Mais notre conscience nous plonge aussi dans notre intériorité. Elle nous met en face de nous, de notre intérieur. Elle devient conscience de soi. Ainsi, ce n’est pas seulement la connaissance de la réalité extérieure qui est possible avec notre conscience, c’est aussi la connaissance de soi, de soi-même qui se réalise avec elle. Avec elle, on est présent à notre vie intérieure, à ce que nous pensons, à ce que nous ressentons, à ce que nous faisons…Elle nous informe sur nos états intérieurs. Nos états d’âme intérieurs.

En effet, la conscience de soi rend possible la connaissance de soi. Dans le discours de la méthode , Descartes nous montre, à travers une expérience personnelle d’autospection, qu’on pourrait, avec la conscience de soi, arriver à nous-connaître. Pour réaliser cette connaissance de soi, il démobilise d’abord la conscience immédiate (extérieure) en doutant de toutes les connaissances sensibles que nous apportent les sens. Ce n’est que par la suite qu’il entreprend un retour sur lui-même. Le résultat de ce retour sur soi, de cette auto-analyse sera le cogito «  je pense donc je suis  ». Ainsi, en se prenant soi-même comme objet de connaissance, on parvient à se connaître, à connaître sa nature. C’est la «  pensée  », la conscience qui nous définit. L’homme est donc, comme le dit Descartes, une «  chose pensante  », un «  esprit  » ou comme le qualifie Pascal un «  roseau pensant  ». Ainsi, avoir conscience de soi, c’est se penser soi-même, se connaître, être transparent à soi.

Une transparence totale est donc nécessaire pour qu’une véritable connaissance de soi soit possible. Mais une telle transparence est-elle effectivement possible ? Est-on véritablement transparent à soi-même ?

La transparence de l’homme à lui-même n’est pas aussi vraie que ça. On ne peut pas dire que l’homme est absolument transparent à lui-même. Cette prétendue transparence est remise en doute par la psychanalyse freudienne. Pour le psychanalyste, l’homme est opaque à lui-même, il n’a pas totalement accès à toute sa vie psychique. Car il est en partie obscur à lui-même. En ce sens, Freud théorise l’inconscient. Il soutient que l’homme n’a accès qu’une toute petite partie de son être ; seule une petite zone de lui est éclairée par la lumière de sa conscience. L’essentielle de notre vie (de notre être) nous est donc, selon Freud, inconscient, inconnu. Parmi tant d’autres exemples, l’exemple le plus frappant est le rêve. Le rêve est un phénomène qui échappe complètement à notre conscience et à notre contrôle. Nous rêvons alors que notre conscience est en sommeil. Nous ne connaissons pas les causes de nos rêves, nous ne connaissons non plus leurs significations. Ces phénomènes sont étrangers à nous et à notre conscience. Dans la nuit nous sommes hantés par un terrible cauchemar, seul le réveil de notre conscience pourra mettre fin à ce cauchemar. On ne doit pas donc dire « je rêve  » mais plutôt «  ça rêve  » en moi. Notre moi n’est pas donc le seul maître a bord dans notre être. En ce sens, Rimbaud écrit, « le Je est un autre  ». Ce qui illustre la grande distance qui me sépare de moi-même. On a donc l’illusion d’être le plus proche de nous-mêmes alors que, en réalité, nous sommes le «  plus lointain  » de nous-mêmes.

Pour se connaître, encore faut-il se prendre soi-même comme objet. Mais est-il possible de se connaître soi-même comme ou pourrait connaître n’importe quelque autre objet extérieur.

La connaissance de soi se heurte aussi à un autre obstacle, celui de l’objectivité. Pour qu’une connaissance soit sérieuse, il faut qu’elle soit objective. Il doit exister une distance entre le sujet qui veut connaitre et l’objet de sa connaissance. Ce qui est le cas dans la connaissance scientifique qui représente le modèle de la vérité scientifique universelle. Or dans la connaissance de soi le problème est qu’un même être est en même temps le sujet et l’objet de la connaissance. C’est la conscience elle-même qui se prend comme objet de connaissance. Le sujet et l’objet coïncident dans ce cas. Et cette coïncidence entre les deux entache l’objectivité de la connaissance de soi. En se prenant lui-même comme objet de connaissance, le sujet reste prisonnier à sa subjectivité. La connaissance que nous avons de nous-mêmes n’est pas donc véritablement objective, elle est largement subjective. Or une connaissance subjective est d’une moindre solidité qu’une connaissance objective. En effet, la connaissance que nous avons de nous-mêmes est en réalité une connaissance qui fait défaut d’objectivité et sur laquelle plane une incertitude et une sérieuse probabilité d’erreur et d’aveuglement subjectif. Ainsi, même la connaissance que nous avons de ce que nous avons accès de nous-mêmes ne garantit pas une véritable connaissance indubitable et rigoureuse de nous-mêmes.

Faut-il donc conclure qu’une connaissance de soi objective serait définitivement impossible ? La connaissance subjective de nous-mêmes n’est pas forcément objective. L’image que nous nous faisons de nous-mêmes pourrait être faussée par notre subjectivité et par la distance sentimentale et passionnelle très réduite entre moi et moi-même. Pour s’assurer de la solidité de cette image sur soi, il serait nécessaire de s’appuyer sur autrui. C’est par la médiation des autres que nous pouvons nous connaître mieux. Et en ce sens, Aristote disait «  il faut un ami pour se connaître mieux  ». Car notre ami est celui qui est le plus proche de nous et qui nous connaît mieux que les autres. La proximité qui existe entre lui et moi est favorable pour la connaissance de soi.

Quand le jugement de soi est purement subjectif, nous risquons de se faire de nous une image illusoire. Il pourrait nous arriver de gonfler nos qualités. De penser avoir des qualités que nous n’avons pas réellement ou de penser avoir largement telle qualité sans l’avoir en réalité. Ainsi, l’homme se surestime. Mais il pourrait aussi se sous-estimer. Douter de ses qualités et de ses compétences. Amoindrir ses capacités. Et passer ainsi à côté de beaucoup de choses qu’il pourrait réaliser. Pour s’éviter de beaucoup de peines, l’homme doit donc se connaître par l’intermédiaire d’autrui.

Notre sujet porte sur la connaissance de soi. Le problème est de savoir s’il est possible de se connaître soi-même. Seul être doté de conscience, l’homme est le seul capable d’avoir connaissance de ce qu’il est. Il a conscience de lui-même, de son identité, de ce qu’il est. Par l’intermédiaire de la conscience qu’il a de lui-même, il pense certainement se connaître plus que toute autre personne.

Mais la connaissance qu’il a de lui n’est pas  aussi sérieuse et sûre qu’il le pense. Car elle manque sérieusement d’objectivité. Il n’y a pas une distance entre lui et lui-même pour se connaître objectivement et véritablement. De plus, il n’est pas entièrement transparent à lui-même. Une partie de sa vie psychique lui est obscure (l’inconscient). Ce qui constitue une barrière supplémentaire à la connaissance de soi.

Pour surmonter ces obstacles qui empêchent à l’homme de se connaître véritablement lui-même, il est nécessaire de faire intervenir autrui. Autrui, et particulièrement notre ami, nous permet de nous connaître mieux et d’avoir une connaissance plus objective et moins subjective sur nous-mêmes. Par la médiation d’autrui, nous pourrions donc avoir une meilleure connaissance de nous.

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sujet de dissertation peut on se connaitre soi meme

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Anthologie: Proudhon, l'esclave et la propriété

dissertation "peut-on se connaître soi-même ?"

Publié le 23/05/2020

Extrait du document

« Sujet philosophieSujet philosophie : peut-on se connaître soi-même: peut-on se connaître soi-même ? ? Depuis l'introduction de la notion de connaissance de soi-même, les philosophes ne cessent de vouloir y apporter leur point de vue, telle une ambition. Ainsi Socrate a t-il repris la formule de l’oracle de Delphes : « connais-toi toi-même ». sous-entendant que la connaissance de soi, c’est à dire le savoir dont nous disposons sur nous-mêmes, n’est pas quelque chose d’immédiat ou d’acquis mais serait au contraire une chose devant être le motif d’une recherche. cependant se connaître est une notion complexe, l’Homme peut-il tout savoir de lui-même ? Est-ce possible ou bien est-ce quelque chose d’intouchable que seule une puissance extérieure à nous-même est en capacité de posséder ?.Provenant du verbe « pouvoir » « peut-il » n'indique aucune obligation, seulement une possibilité, un choix. Il fixe donc l’éventualité d'un recours intermédiaire à la connaissance de soi par soi, de l'implication d'une source autre que notre personne capable de nous permettre une meilleure connaissance de nous même ? Enfin les termes « se » ou encore « soi-même » témoigne d'une volonté de réflexion subjective d'une personne sur elle-même Donc dans ce sens, l'homme peut-il réellement prétendre à la connaissance de son être ? Ou est -il limité à une connaissance partielle de lui-même, à une appréhension de sa propre personne ? Nous constaterons tout d'abord que l'homme a conscience de lui-même et de ce qu'il est. Mais ne serons-nous pas en droit de douter reconnaître qu'il demeure pour lui le « plus lointain » une part de sa propre personne lui étant étrangère ?. Nous devrons alors examiner la possibilité qu'autrui lui permet de se connaître lui-même. La conscience de soi est ce que l'on appelle le « moi » dans les sciences humaines, le moi c'est ce qui est intime personnel et singulier Se connaître soi-même, c'est d'abord faire l'expérience de soi : c'est donc une conscience réfléchie qui se pense elle-même comme objet et prends conscience de son existence, grâce à une prise de recul,contrairement à la conscience spontanée qui résulte juste de la présence de l’homme à lui- même quand il pense, agit et sens .

la philosophie cartésienne indique que si j'ai une conscience, je suis sûr d'exister car pour douter de mon existence ou de celle des autres il faut une conscience qui permette ce doute. Le sujet conscient de soi est la certitude première d'après Descartes qui déclare « je peux douter de tout ce que je vois, de tout ce que je pense, peut-être qu'un « malin génie » me fait tromper dans tout ce que je vois et pense néanmoins pour douter il faut penser donc avant même d'être sûr de l'existence de mon corps et du monde qui m'entoure je suis sûr de l'existence de ma pensée . » c'est la vérité première, le cogito cartésien. En apparence, nous sommes les plus aptes à nous connaître. « Je pense donc je suis », cette citation de Descartes permet de montrer que l'homme est non seulement capable de penser mais aussi de penser par lui même. Le donc de cette affirmation n'est en rien déductif : je suis non parce que je pense mais « je pense » et « je suis » sont simultanés, c'est-à-dire inhérents l'un de l'autre. Cette affirmation est jugée par son auteur comme « vraie intemporellement »puisque elle est a la fois une pensée et un sujet. Elle est une pensée qui affirme que l'on est une chose qui pense, elle est aussi un sujet qui fait que l'on a le sentiment de notre unité et que cette unité est permanente et unique. Ce que Descartes veut montrer c'est qu'il nous faut comprendre que nous avons conscience d'être « une substance dont tout l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui, pour être, n'a besoin d'aucun lieu, ni ne dépend d'aucune chose matérielle » la pensée ou le moi est le sujet de toutes nos pensées particulières : le fait de penser à notre propre mort, de l'appréhender,n'éradique pas pour autant notre moi, il est permanent et ne change pas . C'est-à-dire que notre moi n'est pas intermittent, il reste le même au cours de l'intégralité de notre existence « je pense donc je suis » pose la permanence de notre moi tant que nous sommes en vie, quelque soit l'absurdité de ce que nous disons ou la mauvaise foi dont nous pouvons faire preuve, nous sommes et restons des sujets qui sommes et qui pense. Mais alors, en quoi le fait de penser par nous-mêmes impliquerait que nous nous connaissons personnellement ?. »

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Peut-on vraiment se connaître soi-même ?

Peut-on vraiment se connaître soi-même ? Cette question fondamentale a tourmenté les esprits philosophiques et psychologiques pendant des siècles. Elle intrigue et captive, évoquant une quête intérieure infinie à la recherche de la vérité sur notre propre identité. L’exploration de soi est une entreprise complexe, souvent mystérieuse, qui suscite à la fois fascination et perplexité.

L’idée de se connaître soi-même trouve ses racines dans l’Antiquité grecque, avec des penseurs tels que Socrate, qui proclamait que « connais-toi toi-même » était le premier commandement de la sagesse. Depuis lors, des philosophes, des psychologues et des chercheurs ont cherché à percer les mystères de la conscience humaine, à comprendre les rouages de notre esprit et à découvrir ce qui constitue véritablement notre essence. Mais malgré des avancées considérables dans le domaine de la psychologie, cette question demeure énigmatique.

La quête de la connaissance de soi est un voyage introspectif qui implique l’exploration de nos émotions, de nos croyances, de nos valeurs et de nos expériences passées. Elle soulève des questions sur la nature de notre identité, sur la manière dont nous percevons notre propre personne et sur la façon dont les autres nous perçoivent. Peut-on vraiment accéder à une connaissance objective de soi, ou sommes-nous toujours en proie à des biais, des illusions et des perceptions déformées ?

Cet article se penchera sur les multiples facettes de cette question complexe et stimulante. Nous explorerons les défis et les limites de la connaissance de soi, en examinant les contributions de la psychologie, de la philosophie et des sciences cognitives. Nous aborderons également les implications pratiques de cette quête, notamment son impact sur notre bien-être, nos relations et notre prise de décision. En fin de compte, nous nous demanderons si, malgré les défis, il est possible de vraiment se connaître soi-même, ou si cette quête est destinée à rester un mystère insoluble.

Table des matières :

La nature de la connaissance de soi

La connaissance de soi est une notion profondément ancrée dans la philosophie et la psychologie depuis des siècles. Mais qu’est-ce que la connaissance de soi, et pourquoi est-elle si importante ? La connaissance de soi, en termes simples, consiste à comprendre qui nous sommes réellement, nos émotions, nos croyances, nos valeurs, nos forces et nos faiblesses. C’est une exploration profonde de notre propre identité.

Lien entre la connaissance de soi et la sagesse

La connaissance de soi est souvent considérée comme le fondement de la sagesse. En comprenant nos motivations, nos désirs et nos réactions, nous sommes mieux équipés pour prendre des décisions éclairées dans notre vie. Socrate, l’un des philosophes les plus influents de l’Antiquité, a proclamé que « connais-toi toi-même » était le premier commandement de la sagesse. Cette notion souligne l’importance de la réflexion sur soi dans la recherche de la vérité et de la sagesse.

Importance de la connaissance de soi dans la vie quotidienne

La connaissance de soi n’est pas seulement une quête philosophique abstraite. Elle a des implications pratiques profondes dans notre vie quotidienne. En comprenant nos réactions émotionnelles, nous pouvons mieux gérer le stress et les conflits. En identifiant nos forces, nous pouvons choisir des carrières et des activités qui nous conviennent. En reconnaissant nos valeurs, nous pouvons prendre des décisions alignées avec ce qui est vraiment important pour nous.

La connaissance de soi est également essentielle dans les relations interpersonnelles. En comprenant nos schémas de comportement et nos réactions, nous pouvons améliorer nos relations avec les autres. Nous pouvons mieux communiquer, résoudre les conflits et développer des relations plus authentiques.

En résumé, la connaissance de soi est la clé de la sagesse et du bien-être. Elle nous aide à comprendre qui nous sommes vraiment et à vivre une vie plus épanouissante et authentique. Dans les sections suivantes, nous explorerons en profondeur les approches philosophiques et psychologiques de la connaissance de soi pour mieux comprendre comment nous pouvons vraiment nous connaître nous-mêmes.

Les approches philosophiques de la connaissance de soi

L’exploration de la connaissance de soi a profondément intéressé les philosophes tout au long de l’histoire, de l’Antiquité à nos jours. Les philosophes ont apporté des perspectives variées sur la manière dont nous pouvons vraiment nous connaître nous-mêmes.

Les enseignements de Socrate et de l’Antiquité

Socrate, l’un des penseurs les plus influents de l’Antiquité, a joué un rôle central dans la promotion de la connaissance de soi. Sa célèbre phrase « connais-toi toi-même » était un appel à l’ introspection et à l’auto-examen. Socrate croyait que la vérité sur soi pouvait être découverte en posant des questions profondes et en remettant en question nos croyances fondamentales.

Platon, disciple de Socrate, a également contribué à la réflexion sur la connaissance de soi. Dans ses dialogues, il a exploré des idées sur l’âme, la vertu et la nature humaine, approfondissant la quête de la vérité sur soi.

Les philosophes modernes et la connaissance de soi

Au fil des siècles, la philosophie a évolué, mais la question de la connaissance de soi est restée centrale. Des philosophes modernes tels que René Descartes ont exploré la nature de l’identité et du « cogito, ergo sum » (« je pense, donc je suis ») comme point de départ pour la connaissance de soi. Les philosophes existentialistes comme Jean-Paul Sartre ont abordé la question de l’authenticité et de la responsabilité personnelle dans la connaissance de soi.

Réflexion sur la méthode socratique du questionnement

L’approche socratique du questionnement consiste à poser des questions profondes pour découvrir la vérité sur soi. Elle nous pousse à remettre en question nos croyances et à examiner nos motivations. Cette méthode encourage l’auto-examen et l’ introspection , des éléments clés de la quête de la connaissance de soi.

La philosophie a apporté des perspectives riches sur la connaissance de soi, mettant l’accent sur l’importance de poser des questions profondes, de remettre en question nos croyances et de rechercher la vérité sur notre propre identité. Cependant, la philosophie seule ne peut pas répondre à toutes les questions sur la connaissance de soi. Dans la section suivante, nous explorerons les approches psychologiques de ce sujet captivant.

Les approches psychologiques de la connaissance de soi

Outre la philosophie, la psychologie a également joué un rôle essentiel dans la compréhension de la connaissance de soi. Les psychologues ont développé des théories et des méthodes pour explorer la complexité de notre psyché.

Exploration des théories psychologiques

  • La théorie de l’identité : Les psychologues se sont penchés sur la notion d’identité et de développement personnel. Des théories telles que celle d’Erik Erikson ont mis en évidence les étapes de développement de l’identité, montrant comment la connaissance de soi évolue tout au long de la vie.
  • La psychanalyse : Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, a examiné les couches profondes de l’inconscient humain. Il a exploré comment les pensées et les expériences refoulées peuvent influencer notre comportement et notre connaissance de soi.

Rôle de l’introspection

L’ introspection , c’est-à-dire l’observation de nos propres pensées et émotions, a été un élément clé de la recherche de la connaissance de soi en psychologie. Elle nous permet d’examiner nos réflexions intérieures et nos réactions émotionnelles. Cependant, l’ introspection présente des limites, car elle dépend de notre capacité à être objectifs envers nous-mêmes, ce qui peut être difficile.

Limites de la connaissance de soi en psychologie

La psychologie a également mis en lumière les limites de la connaissance de soi. Les recherches ont montré que nos perceptions de nous-mêmes peuvent être biaisées. Par exemple, nous avons tendance à surestimer nos compétences dans certains domaines (biais de surestimation), tandis que nous sous-estimons nos défauts (biais d’attribution). Ces biais cognitifs compliquent la tâche de se connaître objectivement.

La psychologie a apporté des perspectives riches sur la connaissance de soi en explorant des théories sur l’identité et en encourageant l’ introspection . Cependant, elle a également souligné les défis liés à la perception de soi, notamment les biais cognitifs. Dans les sections suivantes, nous aborderons les obstacles à la connaissance de soi et les méthodes pour surmonter ces défis.

Les obstacles à la connaissance de soi

La quête de la connaissance de soi est un voyage complexe et parfois difficile. Il existe plusieurs obstacles qui peuvent entraver notre capacité à nous connaître véritablement.

Les biais cognitifs

Les biais cognitifs sont des distorsions de la pensée qui peuvent altérer notre perception de nous-mêmes. Parmi les biais les plus courants, on trouve :

  • Le biais de confirmation : Tendance à rechercher des informations qui confirment nos croyances existantes, ignorant celles qui les contredisent.
  • Le biais de surestimation : Tendance à surestimer nos compétences et nos qualités, souvent liée à l’estime de soi.
  • Le biais de négativité : Préférence pour les informations négatives plutôt que positives, ce qui peut nous amener à sous-estimer nos réussites.

Ces biais peuvent nous empêcher de voir une image précise de nous-mêmes.

Influence des expériences passées

Nos expériences passées, en particulier les traumatismes ou les événements marquants, peuvent influencer profondément notre perception de nous-mêmes. Par exemple, une personne ayant vécu un échec majeur peut développer une faible estime de soi, tandis qu’une personne ayant réussi peut avoir une estime de soi excessive. Ces expériences peuvent obscurcir notre compréhension réelle de qui nous sommes.

Résistance à la vérité sur soi-même

Il est parfois difficile d’accepter certaines vérités sur nous-mêmes, surtout si elles sont négatives. La résistance à la vérité sur soi-même peut nous pousser à minimiser nos défauts ou à ignorer nos problèmes. Cependant, la connaissance de soi exige une honnêteté radicale avec soi-même.

Dans la prochaine section, nous explorerons les méthodes et les outils que nous pouvons utiliser pour mieux nous connaître malgré ces obstacles, afin d’améliorer notre compréhension de notre propre identité.

Méthodes et outils pour la connaissance de soi

La connaissance de soi est un processus profond qui peut être facilité par l’utilisation de diverses méthodes et outils. Voici quelques-unes des approches les plus courantes pour explorer votre propre identité.

1. Journaux intimes

Tenir un journal intime peut être une méthode puissante pour réfléchir sur vos pensées, vos émotions et vos expériences. En écrivant régulièrement, vous pouvez identifier des modèles de pensée et de comportement qui vous aident à mieux comprendre qui vous êtes.

2. Méditation

La méditation offre l’occasion de se plonger dans son propre esprit. Elle permet de se familiariser avec ses pensées, ses émotions et son état d’esprit. La pratique régulière de la méditation peut vous aider à développer une plus grande conscience de vous-même.

3. Questionnaires de personnalité

Les questionnaires de personnalité, tels que le Myers-Briggs Type Indicator (MBTI) ou le Big Five, peuvent vous fournir des informations sur vos traits de personnalité. Bien qu’ils aient leurs limites, ces questionnaires peuvent donner un aperçu intéressant de vos préférences et de votre comportement.

4. Rétroaction extérieure

Demander des commentaires à des amis, à la famille ou à des collègues peut être une source précieuse d’informations sur vous-même. Les autres peuvent parfois percevoir des aspects de votre personnalité que vous ne remarquez pas.

5. Psychologie positive

La psychologie positive met l’accent sur le développement des forces et des qualités personnelles. En identifiant vos forces, vous pouvez les utiliser pour améliorer votre vie et vos relations.

6. Suivi des objectifs et des valeurs

Tenir un registre de vos objectifs et de vos valeurs personnelles peut vous aider à mieux comprendre ce qui est important pour vous et à aligner vos actions sur ces valeurs.

7. Coaching et thérapie

Travailler avec un coach ou un thérapeute peut être un moyen efficace d’explorer en profondeur votre propre identité. Ces professionnels peuvent vous guider dans votre voyage de connaissance de soi.

Gardez à l’esprit que la connaissance de soi est un processus continu, et il n’y a pas de réponse définitive à la question de qui vous êtes. Utilisez ces méthodes et outils comme des moyens pour explorer et mieux comprendre votre propre identité.

Dans la section suivante, nous examinerons la possibilité de vraiment se connaître en profondeur et les implications de cette quête sur notre vie quotidienne.

Peut-on vraiment se connaître en profondeur ?

La question fondamentale reste : peut-on vraiment se connaître soi-même de manière exhaustive ? Malgré tous les efforts et les méthodes que nous pouvons utiliser, il existe des limites à notre capacité à nous comprendre totalement. Voici quelques facteurs à prendre en compte :

  • Complexité humaine : Les êtres humains sont incroyablement complexes, et notre identité est en constante évolution. Il peut être difficile de suivre toutes les nuances de nos pensées, émotions et expériences.
  • Biais cognitifs : Les biais cognitifs, tels que la surestimation de soi et la tendance à se souvenir sélectivement de certaines expériences, peuvent fausser notre perception de nous-mêmes.
  • Inconscient : Une grande partie de notre psyché est constituée d’éléments inconscients qui peuvent rester cachés à notre conscience. La psychanalyse a montré que des motivations profondes peuvent influencer notre comportement sans que nous en soyons conscients.
  • Évolution constante : Notre identité évolue au fil du temps en réponse aux expériences, aux apprentissages et aux nouvelles informations. Ce qui est vrai aujourd’hui peut ne pas l’être demain.
  • Réflexion en miroir : Parfois, nous nous définissons en fonction de notre perception de la façon dont les autres nous voient, ce qui peut nous éloigner de notre véritable moi.

Implications de la connaissance de soi

Malgré les défis, la quête de la connaissance de soi a des implications profondes dans notre vie quotidienne. Voici quelques-unes des façons dont la connaissance de soi peut influencer notre existence :

  • Prise de décision éclairée : En comprenant nos préférences, nos valeurs et nos forces, nous sommes en mesure de prendre des décisions plus alignées avec ce qui est important pour nous.
  • Amélioration des relations : La connaissance de soi peut aider à mieux comprendre nos réactions émotionnelles et à améliorer nos interactions avec les autres.
  • Gestion du stress et du bien-être : En reconnaissant nos déclencheurs émotionnels, nous pouvons mieux gérer le stress et cultiver le bien-être émotionnel.
  • Développement personnel : La connaissance de soi est au cœur du développement personnel. Elle nous permet d’identifier les domaines dans lesquels nous pouvons progresser et de travailler sur nous-mêmes de manière constructive.

La connaissance de soi est un voyage continu et profond qui peut enrichir notre vie de multiples façons. Bien que la connaissance complète de soi puisse rester insaisissable, les efforts pour mieux se comprendre ont des effets positifs durables.

La quête de la connaissance de soi reste un sujet fascinant qui continue d’inspirer philosophes, psychologues et chercheurs à travers les âges.

Conclusion – Le mystère de la connaissance de soi

La question «  Peut-on vraiment se connaître soi-même ?  » demeure une énigme complexe qui a captivé les esprits pendant des siècles. Nous avons exploré les multiples facettes de cette quête profonde de la connaissance de soi, des approches philosophiques et psychologiques à l’identification des obstacles et des méthodes pour mieux comprendre notre propre identité.

La connaissance de soi, comme nous l’avons vu, est essentielle pour notre développement personnel , nos relations et notre bien-être émotionnel. Elle nous aide à prendre des décisions éclairées, à gérer le stress et à améliorer nos interactions avec les autres. Cependant, elle comporte également des défis, notamment les biais cognitifs et notre propre résistance à la vérité sur nous-mêmes.

Bien que la connaissance complète de soi puisse rester un idéal insaisissable, cela ne signifie pas que nos efforts pour mieux nous comprendre sont inutiles . Au contraire, chaque pas que nous faisons sur ce chemin de découverte de soi peut avoir un impact positif sur notre vie.

La quête de la connaissance de soi est un voyage introspectif et continu qui peut nous aider à mieux comprendre qui nous sommes réellement.

Elle nous pousse à poser des questions profondes, à réfléchir sur nos expériences et à explorer nos émotions et nos croyances. Elle nous encourage à être honnêtes avec nous-mêmes, même lorsque la vérité sur nous-mêmes peut être difficile à accepter.

La réponse à la question « Peut-on vraiment se connaître soi-même ? » peut varier d’une personne à l’autre, mais la quête elle-même est une démarche précieuse qui peut nous conduire vers une vie plus épanouissante, authentique et éclairée.

Alors, que ce voyage de découverte de soi continue, car c’est dans cette quête que réside une grande partie de la richesse de l’expérience humaine.

Kaizen

Passionnée de philosophie et développement personnel depuis plus de 20 ans, j'aime me voir comme un penseur moderne qui trouve sa muse dans la quête de sagesse et de croissance personnelle. À travers ce blog, je partage mes réflexions et mes mots pour vous inspirer à réfléchir plus profondément, à rêver plus grand, et à évoluer chaque jour. Avec une approche pratique et un engagement envers l'amélioration constante, je vous invite à explorer les profondeurs de la pensée et à vous accompagner dans votre voyage vers une vie plus épanouissante.

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Pourquoi certaines personnes semblent-elles naviguer dans la vie avec une aisance et une confiance déconcertantes, tandis que d’autres luttent constamment contre des obstacles internes et externes ? La réponse réside souvent dans une puissante compétence : la connaissance de soi. Décrite par des psychologues et des philosophes depuis des siècles, la connaissance de soi est…

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Pourquoi chercher à se connaître soi-même ?

La conscience 

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France métropolitaine • Juin 2014

dissertation • Série ES

Pourquoi chercher à se connaître soi‑même ?

Les clés du sujet

Définir les termes du sujet

« Pourquoi » peut questionner sur l'utilité d'une chose, présupposant que cette chose est un moyen en vue d'une fin qui lui est extérieure. On attend alors une réponse sous la forme « afin de… » ou « parce que… ». « Pourquoi » peut indiquer également que l'on cherche le sens de quelque chose.

L'expression désigne soit l'action de désirer quelque chose que l'on n'a pas, soit l'exercice de la volonté, faculté rationnelle dont la finalité est de comprendre.

Se connaître soi-même

L'expression renvoie à un savoir objectif, nécessaire et universel sur soi-même, au fait d'avoir une représentation claire et juste de ce qu'on est.

Dégager la problématique et construire un plan

La problématique.

A priori personne d'autre que soi-même n'est le mieux placé pour se connaître, puisqu'il n'y a que soi pour accéder à sa propre pensée. Pourtant, on est toujours curieux de savoir ce que les autres pensent de soi, et on est souvent surpris du jugement d'autrui. Mais pourquoi vouloir se connaître ? Ou bien, on est ce que l'on décide d'être et l'on se connaît déjà, ou bien il y a quelque chose qui échappe à la conscience et à la connaissance de soi, mais alors comment y accéder ? Faire du sujet un objet de connaissance , n'est-il pas contradictoire ? Le sujet lui-même en devenir, n'est-il pas par définition insaisissable ? Le problème portera donc sur la possibilité même de se connaître mais aussi sur ce désir de comprendre qui peut se heurter, au sein même du sujet, à une résistance.

Il s'agit dans un premier temps d'analyser dans quelle mesure la connaissance de soi est constitutive du sujet , pour ensuite voir que le sujet lui-même résiste à toute forme d'objectivation.

Enfin, dans une troisième partie, on analysera alors la possibilité d'une connaissance de soi non pas sous forme d'explication, mais d'une recherche de sens, d'une interprétation infinie.

Éviter les erreurs

Ce sujet a des enjeux psychologiques évidents, mais il ne faut pas perdre de vue que c'est une question anthropologique qui peut ramener à la dimension morale de l'homme.

Ce sujet exige aussi que l'on ait analysé ce qu'est une connaissance, et a donc également des enjeux épistémologiques .

Les titres en couleurs servent à guider la lecture et ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.

Introduction

Personne ne semble mieux placé que soi-même pour se connaître, pourtant que ce soit par des expériences, par le regard d'autrui ou par le récit de ses origines, on cherche toujours à saisir une partie de soi qui pourrait échapper. Dans le film Baisers volés de Truffaut, le patron d'un magasin va jusqu'à embaucher un détective pour savoir ce que son personnel et sa famille pensent de lui.

Mais peut-on établir un savoir sur quelqu'un ? L'être humain soumis au devenir n'est-il pas en perpétuel changement ? Pourquoi chercher alors à se connaître soi-même ? Est-ce une tentative vaine ou est-il possible de saisir sa personne dans son unité, sur ce qui fonde son identité  ?

Une connaissance doit répondre à des exigences d' objectivité, c'est-à-dire de nécessité et d'universalité, or le propre d'un sujet n'est-il pas d'échapper par sa liberté à toute objectivation ? Et si la connaissance de soi est possible ne serait-ce que partiellement, vouloir se connaître n'est-ce pas se condamner à faire l'épreuve de sa misère et de sa faiblesse ? Veut-on vraiment toujours se connaître ?

L'introduction donne immédiatement les enjeux psychologiques et épistémologiques du sujet. Les enjeux moraux viendront avec le développement.

Il s'agit de comprendre d'abord en quoi la connaissance de soi est constitutive du sujet, puis de montrer que cette entreprise se heurte à une impossibilité du sujet à se laisser objectiver. Il faudra alors redéfinir, dans une troisième partie, l'entreprise non pas de connaissance mais d'interprétation infinie du sujet qui est à la base de son évolution.

1. La connaissance de soi est constitutive du sujet

A. l'idéal socratique du « connais-toi toi-même ».

L'inauguration de la philosophie par Socrate est marquée par une rupture avec l'explication mythologique du réel et par une volonté de comprendre le monde rationnellement. Or, pour chercher à connaître quelque chose, il faut d'abord avoir conscience de son ignorance , donc savoir quelque chose de soi. Ainsi Socrate aurait fait sa maxime de l'injonction située sur le fronton du temple de Delphes : « Connais-toi toi-même ».

Cette maxime désigne en réalité la mise en demeure de rester à sa place par rapport aux dieux grecs. Il s'agissait pour les hommes de ne pas vouloir dépasser leurs limites d'humains. La connaissance de soi ici est une condition de la sagesse . Or la sagesse désigne à la fois une connaissance, un savoir théorique dans le sens où l'âme de l'homme se serait tournée vers des réalités intelligibles le faisant accéder à la vérité des essences, et une pratique juste et morale qui s'appuie sur cette connaissance même de ce qu'est le Bien.

La devise de Socrate n'a donc pas qu'une valeur anecdotique et illustrative. Elle situe la question sur un plan épistémologique et la rattache au problème de la connaissance en général.

Ainsi, pour Socrate, l'homme doit prendre soin de son âme, pour connaître l'idée du Bien et donc de la Justice. À la connaissance théorique de soi est subordonnée la sagesse théorique et pratique .

B. La connaissance de soi à travers l'engagement dans le monde

Pourtant il ne suffit pas de se tourner vers sa propre âme pour se connaître. Savoir que l'on est d'abord une substance pensante, tel que le découvre ­Descartes au terme de ses Méditations métaphysiques, renseigne sur ce « que » l'on est, mais non pas encore sur « qui » l'on est. Le moi empirique semble constitué par son histoire, son inscription dans le temps et donc sa manière d'exister, son rapport au monde. En ce sens il y a, dit Hegel dans Esthétique, deux manières de prendre conscience de soi. La première, ­théorique, consiste à faire son introspection , l'analyse solitaire de ses états d'âme.

La seconde manière est pratique. L'homme, nécessairement engagé dans le monde, éprouve dès l'enfance le besoin de le transformer , pour y laisser une marque qu'il peut contempler et prendre ainsi conscience de lui-même. L'homme ne veut pas rester tel que la nature l'a fait et ce besoin de s'éprouver à travers son œuvre trouve sa réalisation la plus aboutie dans le travail artistique.

Il faut être vigilant à la dimension pratique du sujet.

Ainsi la connaissance de soi est d'abord constitutive de l'identité humaine dans la mesure où l'homme se distingue des dieux mais aussi des animaux, car en tant qu'être de culture, il a ce pouvoir de transformer le monde par la conscience qu'il a de lui-même. Celle-ci est donc constitutive du sujet en tant que pouvoir de déterminer ( sujet de la connaissance ) et pouvoir de s'autodéterminer ( sujet moral ).

[Transition] Mais comment comprendre alors qu'il y ait des travaux aliénants, qui nous font demeurer étrangers à nous-mêmes, au lieu de nous permettre de mieux nous connaître ?

2. Le sujet ne se laisse pas objectiver comme n'importe quel objet de connaissance

A. le moi est insaisissable.

Se connaître, c'est connaître son identité. Celle-ci désigne ce qui marque le caractère unique et distinct des autres êtres, mais aussi ce qui reste identique en l'homme malgré les changements du temps, ou encore ce qui fait l'unité des différentes caractéristiques de l'homme malgré ses contradictions.

Or, pour ces raisons, le moi est insaisissable selon Pascal. Il argumente sa thèse dans les Pensées en prenant l'exemple de l'expérience amoureuse. En effet, si l'on aime quelqu'un c'est uniquement pour ses qualités, physiques ou morales, car le jour où ses qualités disparaissent, l'amour s'étiole également. L'autre n'est jamais saisi dans sa totalité mais seulement à travers certaines de ses caractéristiques. Il n'y aurait pas d'identité fixe saisissable par une conscience. Mais même si l'on n'accède qu'à une connaissance partielle de soi , est-elle toujours souhaitable  ?

La question de l'identité reste en filigrane tout au long du devoir.

B. La possibilité de se mentir à soi-même

La tragédie d'Œdipe qui épouse sa mère et tue son père sans savoir à qui il a affaire, culmine dans la prise de conscience de ce qu'il vient de faire, lui révélant qui il est à travers la conscience de ses origines. La vérité sur ses parents est si insupportable qu'il s'en crève les yeux. Toute vérité n'est pas bonne à dire, mais une fois qu'on la connaît, on ne peut revenir à un état d'ignorance.

On peut préférer ne pas se connaître, car se connaître c'est aussi reconnaître sa misère et ses faiblesses et donc s'exposer à une humiliation. Par exemple, pour Kant, en morale, on peut se masquer à soi-même la volonté de se donner bonne conscience ou une peur peu flatteuse d'une sanction.

Pour Sartre, la « mauvaise foi » désigne une attitude où le sujet préfère se cacher ses motifs d'actions, se tromper en voilant ainsi ses responsabilités, plutôt que d'affronter l'angoisse qu'elles peuvent susciter. En ce sens, vouloir se connaître serait faire preuve d'une lucidité violente et inconfortable qui ne semble pas se justifier auprès de celui qui est dénué de morale.

Il est judicieux de contrebalancer la première partie par une thèse qui s'y oppose. Ici, la possibilité de ne pas vouloir se connaître soi-même.

Ainsi, on peut se demander pourquoi chercher à se connaître soi-même, dans la mesure où une connaissance exacte de soi semble vaine voire destructrice.

[Transition] Mais préférer s'ignorer, n'est-ce pas simplement accepter sa misère et même l'encourager ? Vouloir se connaître, même si ce n'est qu'un idéal, ne répond-il pas à une exigence d'évolution personnelle ?

3. La connaissance de soi est un idéal de recherche pour un sujet en construction

A. il n'y a pas de nature humaine.

Si la connaissance de soi semble vaine, c'est que l'homme est en perpétuelle évolution. Selon Sartre «  en l'homme, l'existence précède l'essence  », ce qui signifie que le sujet, à la différence d'un objet, a toujours la possibilité de devenir autre. À chaque instant, l'homme existe et a la possibilité de rester tel qu'il est ou de changer. Il est libre , il est même paradoxalement « condamné à être libre », dans la mesure où cette liberté le renvoie à ses responsabilités angoissantes.

Saisir ce qu'est notre moi avec toutes ses particularités individuelles implique de cerner le moi empirique comme un objet identifiable. Or, le propre d'un sujet n'est-ce pas précisément d'être libre de s'autodéterminer, et donc d'échapper à une définition et à toutes chosifications ? L'homme n'est pas un objet, il n'y a pas de nature humaine . La seule définition que l'on pourrait lui attribuer, c'est éventuellement d'être celui qui, à chaque instant, se redéfinit. Condamné à une infinie redéfinition, que peut bien vouloir signifier pour un homme « se connaître » ?

B. Vouloir se connaître c'est donner un sens à sa vie

Dès lors « se connaître » se présente davantage comme un idéal que comme une réalité. Le sujet ne se laissant pas objectiver, la connaissance de soi ne peut être du même ordre qu'une connaissance scientifique, expliquant un objet extérieur, ou distinct du scientifique. Dans la connaissance de soi, sujet et objet de la connaissance se confondent, et vouloir donner une explication de soi par soi comme dans une science de la nature c'est prendre le risque de manquer son but en étant subjectif. La méthode ne peut donc être explicative , mais seulement interprétative . La connaissance de soi se fait alors de manière rétrospective. Elle constitue une entreprise qui cherche, non pas à expliquer en donnant une signification, une définition unilatérale du sujet sur lui-même, mais à interpréter, à comprendre ou à donner du sens au sujet.

Il faut bien maîtriser le repère « expliquer/comprendre ».

Pour ce faire, il faut d'abord reconnaître qu'il existe une part d'inconnu dans le sujet. Ainsi Freud affirme l'existence d'un inconscient psychique qui échappe à l'analyse volontaire d'une conscience déchiffreuse. Seule l'intervention d'une autre conscience (celle du psychanalyste) peut permettre à l'analysé, par une libre association d'idées, de retrouver des pulsions refoulées conditionnant son identité.

Pour Ricœur, dans la Philosophie de la volonté , la psychanalyse est une guérison par l'esprit dans la mesure où, en plus d'anticiper une maladie à venir par la connaissance de soi, elle permet de restaurer la liberté du sujet qui se trouve alors réconcilié avec son corps, lorsque celui-ci n'impose plus de puissances involontaires au psychisme. Le patient peut alors se retrouver dans des conditions « normales » où sa liberté peut s'exprimer sans contradiction avec le réel , ce qui constitue le présupposé de toute conduite éthique .

Avec la question « pourquoi chercher à se connaître soi-même ? », on pose d'abord la connaissance de soi comme condition pour exister en tant qu'individu. Mais, paradoxalement, cette connaissance se heurte à l'impossibilité métaphysique et morale pour un sujet d'être l'objet d'une explication. Le sujet peut même ne pas vouloir se connaître dans la mesure où l'angoisse peut le conduire à un lâche aveuglement . Dès lors la connaissance de soi ne peut se présenter que sous la forme d' idéal régulateur dans la vie d'un homme à la recherche de son humanité, c'est-à-dire de sa liberté donnant sens à son existence. Vouloir se connaître est une fin en soi , au même titre que le bonheur et la liberté.

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Plan détaillé pour le sujet "peut-on se connaître soi-même ?"

Résumé du document.

On pense généralement que l'on se connaît, que l'on sait ce que l'on est, qui on est. Cela vient du fait que l'homme existe, c'est-à-dire qu'il a conscience de vivre, d'être. Si on est conscient de ce qu'on est cela veut dire qu'on a une réflexion sur nous-mêmes, qu'on se connaît. Pourtant, il arrive que l'on agisse, qu'on dise des choses qui nous surprennent nous-mêmes, que l'on ne comprenne pas. L'esprit ne serait pas formé que de la conscience mais aussi de l'inconscient que l'on ne connaît ni ne contrôle pas mais agit sur nous, sur ce que l'on est. Nous voici donc confrontés à un problème : l'Homme se connaît-il lui-même car il a conscience d'être, d'exister et on a donc une réflexion sur nous-mêmes, ou au contraire, aurions-nous une partie de l'esprit dont nous ne connaissons pas le contenu, que nous ne contrôlerions pas, appelée l'inconscient : peut-on se connaître soi-même ?

  • On peut se connaître soi-même
  • Analyse de l'exemple
  • Conséquences philosophiques
  • Première étape de l'argumentation
  • Seconde étape de l'argumentation
  • Troisième étape de l'argumentation

[...] IV) Conclusion Nous nous sommes donc demandé si on pouvait se connaître soi-même. L'homme est libre et responsable, il se fait, il est comme il s'est choisi, il se connaît donc lui même. Mais cette responsabilité est remise en cause par la théorie de l'inconscient, partie de l'esprit que nous ne contrôlons pas et que nous ne connaissons pas. Cependant, elle est remise en cause par la mauvaise fois qui est créée par la liberté de l'homme. On peut donc se connaître soi- même, même si nous ne l'acceptons pas toujours. [...]

[...] Elle avait tout de suite refoulé ce sentiment, l'avait sorti de la mémoire, de sa conscience. Analyse de l'exemple Elle vivait le complexe d'Oedipe : elle était amoureuse de son père et voulait remplacer sa mère. Elle a ressenti une forte culpabilité en éprouvant du soulagement car ses parents lui avaient inculqué l'interdit de l'inceste (pression du surmoi). Elle a donc refoulé cette scène et ce sentiment mais inconsciemment. Cette scène refoulée est revenue sous forme déguisée et a entraîné cette violence. [...]

[...] Elle s'excuse en disant qu'elle se reconnaît plus, qu'elle était furieuse, qu'elle ne sait pas ce qui lui a pris. Or, selon Sartre, elle n'était pas furieuse mais elle s'est choisie furieuse. Elle était libre de son choix, elle ne s'est pas découverte violente mais s'est choisie violente. Transition : Pourtant, peut-il y avoir des raisons qui l'ont poussé à réagir de la sorte? La conscience ne serait-elle pas qu'une partie de l'esprit? N'y a-t-il pas de gestes, paroles, pensées que l'on ne contrôle pas? [...]

[...] Plan détaillé pour le sujet 'peut-on se connaître soi-même On pense généralement que l'on se connaît, que l'on sait ce que l'on est, qui on est. Cela vient du fait que l'homme existe, c'est-à-dire qu'il a conscience de vivre, d'être. Si on est conscient de ce qu'on est cela veut dire qu'on a une réflexion sur nous-mêmes, qu'on se connaît. Pourtant, il arrive que l'on agisse, qu'on dise des choses qui nous surprennent nous même, que l'on ne comprenne pas. [...]

[...] Pour lui, cette liberté totale crée une angoisse. C'est l'angoisse devant le rien, le néant, la mort, car si l'homme se choisit c'est d'abord qu'il n'est rien. Seconde étape de l'argumentation Selon Sartre, on fuit cette angoisse crée par nous-mêmes, ce est-ce qu'il s'appelle la mauvaise fois. On se crée des contraintes, des excuses pour éviter la responsabilité de ses choix que l'on ne veut pas assumer, car contraires à la morale ou à la loi. Troisième étape de l'argumentation La mauvaise fois peut alors se traduire par la théorie de l'inconscient. [...]

  • Nombre de pages 2 pages
  • Langue français
  • Format .doc
  • Date de publication 25/05/2009
  • Consulté 29 fois
  • Date de mise à jour 25/05/2009

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Série ES: Pourquoi chercher à se connaître soi même?

Avertissement : il ne s’agit ici que de pistes de réflexion et non d’une copie type nécessairement attendue par vos correcteurs. D’autres approches, d’autres thèses et arguments sont possibles.

Introduction / problématisation.

Dans son Apologie de Socrate , Platon rapporte que la Pythie, prêtresse du temple d'Apollon à Delphes, avait affirmé que Socrate était le plus sage des Grecs. Or, au fronton de ce même temple était gravée la formule : « Connais-toi toi-même ». Peut-on en déduire que Socrate avait tiré sa sagesse de la connaissance qu'il avait de lui-même ? Au fond, pourquoi se connaître soi-même ?  

L'intérêt que nous portons à nous-mêmes ne fait guère de doute : Le goût du miroir, des arbres généalogiques, des réseaux sociaux où nous nous affichons, montre assez que nous sommes pour nous-mêmes un intérêt majeur. Mais ce rapport insatiable à soi relève-t-il bien de la connaissance ? Ne s'agit-il pas plutôt d'une tendance au narcissisme ? Comment donc démêler dans les causes qui nous incitent à nous observer nous-mêmes celles qui sont subies et celles qui sont choisies ? Au fond, il s'agit de savoir si la connaissance de soi peut servir un but louable ou si elle ne fait que nous enfermer dans notre être au point, paradoxalement, de nous y aliéner. Ou, pour le dire autrement : Quelle valeur attribuer à l'introspection ?

On se demandera par conséquent si la quête de la connaissance de soi est naturelle, pourquoi elle peut être aliénante et comment elle peut être valorisée.

Première partie. Une démarche introspective est-elle possible?

S'interroger sur la cause et le but de la démarche introspective suppose d'abord qu'une telle démarche est possible. Or, il ne fait pas de doute que la conscience humaine n'est pas seulement immédiate, orientée vers le monde extérieur mais aussi réfléchie, c'est-à-dire capable de se tourner vers le sujet et de l'observer. Mais d'où vient cette capacité de se prendre soi-même pour objet d'étude ? Sans spéculer sur la possibilité qu'auraient certains animaux d'en faire autant, on peut soutenir que cette capacité est non seulement naturelle à l'homme mais qu'elle est pour lui un moyen de se conserver. Les stoïciens considèrent à cet égard que le premier devoir de l'homme est de se familiariser avec soi-même, de prendre soin de soi-même, de « s'approprier ». Ainsi se connaître est une injonction de la nature elle-même. Mais cela peut-il suffire ?

Non bien sûr, car la possibilité d'introspection de l'homme, le souci de soi, ne vise pas simplement la survie. Ce qui fait notre humanité ne se réduit pas à la connaissance de notre caractère, à ce que le philosophe Paul Ricœur appelle notre identité-idem, c'est-à-dire à cette constance observable par les autres qui nous reconnaissent à notre physique, à nos habitudes. Se connaître soi-même, c'est bien davantage se reconnaître dans ses propres choix, dans la manière de les assumer en étant capable, par exemple, de tenir ses promesses. La connaissance de soi met alors à jour notre identité-ipsé, c'est-à-dire notre dignité morale qui nous élève au-delà de ce que la nature fait de nous. Chercher à se connaître sert donc rien de moins que la réalisation de notre humanité. La conscience de soi, disait Ricœur, n'est pas une donnée immédiate mais « une tâche à accomplir ». Cependant ce long travail introspectif n'est-il pas sans danger ?

Deuxième partie. Le risque d'une certaine forme de narcissisme.

Il est évident qu'en cherchant à se connaître, le sujet prend le risque de tomber dans une certaine forme de narcissisme. On peut facilement le montrer en soulignant ce que dit Freud à propos du « transfert » dans la pratique psychanalytique, phénomène dont il avait décelé le danger. Lorsque l'analysant se raconte afin de mettre à jour ses déterminations inconscientes, qui pour la plupart lui viennent de l'éducation qu'il a reçue durant son enfance, il s'adresse à une oreille bienveillante, qui ne le juge pas et qu'il finit par aimer. Il transfère ainsi sa libido sur le psychanalyste. Mais il ne s'agit bien souvent que d'un amour indirect qu'il éprouve vis-à-vis de lui-même. Or cette « renarcissisation » n'est pas nécessairement un gage de bonheur : une fausse confiance en soi peut ainsi être générée par un travail introspectif. Comment échapper à ce travers de la recherche de la connaissance de soi ?

Conscient que le travail introspectif risque bien d'être sans fin, Montaigne dans ses Essais opte pour une solution radicale : s'observer soi-même peut être fort plaisant dès lors qu'on ne cherche pas à se masquer ses propres faiblesses. « Je m'épie, je me love en moi-même », écrit Montaigne, non pas par narcissisme mais pour « goûter » l'humaine condition avec tous ses défauts. Se prendre soi-même comme objet d'étude revient paradoxalement non pas à s'aliéner mais au contraire à prendre suffisamment de recul sur soi pour en rire. Il y a une manière de se connaître qui préserve de l'aliénation par autodérision. Pourtant, on ne manquera pas de reprocher à Montaigne une certaine complaisance vis-à-vis de lui-même : Pascal, Malebranche retiendront surtout de leur lecture des Essais une incapacité à s'oublier soi-même. L'autodérision à leurs yeux ne protège pas de l'orgueil. Faut-il alors renoncer à se connaître soi-même ?

Troisième partie. Rechercher non pas ce qui nous particularise mais ce qu'il y a d'universel dans le sujet.

Probablement pas mais pour que cette quête ne tourne pas en rond et pousse, comme ce fut le cas pour Montaigne, au scepticisme, il est légitime, dans le travail introspectif, de rechercher non pas ce qui nous particularise mais au contraire ce qu'il y a d'universel dans le sujet. Alors que rien ne paraissait stable aux yeux de Montaigne, Descartes affirme au contraire dans ses Méditations qu'il y a en nous une dimension métaphysique dont la découverte permet de donner un gage de fermeté à toutes les connaissances. Se connaître soi-même comme sujet universel, comme point d'Archimède, devient alors la condition sine qua non de tout progrès possible dans les connaissances les plus rigoureuses. Mais dire cela n'est-ce pas accorder une toute puissance à la raison humaine et retomber, de manière détournée, dans le piège d'un narcissisme orgueilleux ?                                                                                         

Peut-être bien, mais le mérite des philosophies dites du « sujet » est d'avoir su reprendre le travail introspectif pour mieux connaître les possibilités réelles de la connaissance. C'est le cas, par exemple, de Kant dont le projet critique a justement été de délimiter les facultés de connaissance du sujet et d'établir notamment que si nous pouvons légiférer sur les phénomènes, il nous est impossible de connaître les noumènes. Ainsi, les affirmations métaphysiques, comme il le montre dans la Critique de la raison pure , sont indécidables.

Conclusion.

Chercher à se connaître soi-même n'est donc pas une invitation au narcissisme mais à l'humilité. Une humilité fertile puisqu'elle permet d'approfondir une enquête anthropologique dont Socrate avait été le premier initiateur. 

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Peut-on se connaître soi-même ? Corrigé dissertation

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Présentation du document :

Dissertation de philosophie avec un plan en 3 parties dont la problématique est : Peut-on se connaître soi-même ? Corrigé entièrement rédigé à télécharger en pdf, docx et odt.

Description du document :

Extrait de la dissertation :, auteurs et œuvres cités dans la dissertation :, sommaire du document :, i. les obstacles à la connaissance de soi, ii. les moyens d'accéder à la connaissance de soi, iii. la possibilité d'une connaissance de soi approfondie, liste des avis.

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Iv. le sujet « faut-il…  », le sujet en question ouverte, dans la pratique….

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La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?

Corrigé complet fait par l'élève.

« Prendre conscience de » signifie constater, entrer en contact avec un objet. « Prendre connaissance de » implique un certain travail de l'intelligence, débouchant ainsi sur la possession de concepts, donc de contenus essentiels. La conscience de soi est alors un fait, un point de départ mais aussi une incitation à la recherche de soi- même. On se résume donc à savoir si d'une part, le « moi » peut faire l'objet d'une connaissance, et si d'autre part cette connaissance peut se résumer à la conscience de soi ou du moins consister à un approfondissement de la conscience de soi. La conscience de soi peut-elle être alors objet de connaissance ou bien est-ce que la subjectivité de chacun empêche ce rapport à la conscience de soi ? En d'autres termes, la conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?

On pourrait se demander en premier ressort, si la conscience de soi peut jouer le rôle de connaissance objective. "Connais-toi toi-même ", inscription placée sur le fronton du temple de Delphes et attribuée à Socrate, philosophe occidental du Ve siècle avant J.C., était un encouragement à une connaissance psychologique de soi, à une nécessité pour l'âme de connaître les valeurs d'après lesquelles elle se détermine. Même à cette époque, la connaissance de soi était la condition ultime d'une maîtrise de son ego, de ses origines et de ses volontés. Il n'y avait donc pas de recherche de vérité sans un travail de réflexion de la pensée sur elle-même et cette hypothèse est encore vérifiée aujourd'hui, au XXIe siècle. Pour les philosophes grecs, la connaissance de soi-même est synonyme de sagesse. Elle permettrait en effet à l'individu de prendre conscience de ses propres limites, de se libérer de ses défauts, de développer ses qualités, et, en faisant abstraction de tout ce qui dans le " je " n'est pas personnel, de prendre conscience de sa véritable identité et, enfin de compte, de sa liberté. La devise delphique laisse entendre que nous ne nous connaissons pas réellement, que la connaissance de soi n'est pas une donnée immédiate de la conscience. Elle nous invite donc à entreprendre une recherche, une descente dans les profondeurs de notre intériorité pour trouver l'essence de notre être. Or, cette recherche passe d'abord par la découverte et l'affirmation de notre moi. Cette affirmation est le fondement de la philosophie cartésienne en même temps que celui de toute entreprise de recherche de sa propre identité. Pour approfondir la connaissance que nous avons de nous-mêmes, il faut donc se demander s'il est légitime de parler du soi par soi et quels en seraient les moyens et les conditions. On voit par là quel est l'enjeu véritable d'une connaissance de soi : conformer l'homme à une idée de lui-même, permettre un contrôle et une maîtrise de soi. Et on voit aussi comment cette exigence prend comme pur point de départ la conscience de soi : c'est bien le mouvement de réflexion, de la pensée sur elle-même qui à la fois donne l'idée d'une connaissance de moi-même et m'ouvre la voie d'une telle connaissance.

C'est d'ailleurs dans cette voie que s'engagea Descartes, un des premiers philosophes modernes du XVIIe siècle, recherchant à ce sujet une vérité absolue. Sa célèbre citation : « Je pense, donc je suis » issue de la quatrième partie du « Discours de la Méthode » est tout simplement l'affirmation que je suis en toute certitude « une chose qui pense », un sujet doué de conscience. L'essence, ou encore le fondement substantiel de « je » est ainsi descriptible sous forme d'un objet conceptualisable: une « substance pensante » dont le caractère de substance permet de déduire des caractères essentiels : unité, immortalité . Descartes, à la recherche des vérités premières, décide de faire table rase de tout ce qu'il a appris jusque-là. Il veut faire régner le doute systématique sur toutes les évidences. Mais il a beau douter de tout ce qu'il voit, de tout ce qu'il pense, il a beau imaginer que quelque diable rusé le fait se tromper toujours, la réalité de sa propre pensée s'impose à lui comme une évidence absolue. Son doute est provisoire et a pour but de trouver une certitude entière et irrécusable. Quoique je pense, je ne puis nier ce que je pense, et donc que j'existe au moment même ou je pense : « Cette proposition : je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce, ou que je la conçoit en mon esprit » conclura t-il dans ses « Méditations métaphysiques ». Le sujet conscient de soi est alors posé comme ce que la pensée ne saurait éliminer sans se mentir a elle-même. Avec le « je pense donc je suis », Descartes place ainsi la conscience, le sujet, à la racine de toute connaissance possible. Cependant les premiers lecteurs de Descartes ne comprirent pas ce que signifiait sa citation. Ainsi le philosophe français Pierre Gassendi lui écrivit : « Vous pouviez inférer la même chose de quelque autre que ce fût de vos actions. » et dire par exemple : « Je mange, donc je suis », ou bien encore « Je me promène, donc je suis ». Descartes lui répondit qu?il a évoqué, en doute, tous les actes que nous connaissons par nos sens, parce qu?ils peuvent être illusoires. (je puis rêver, immobile dans mon lit, que je suis entrain de manger ou de me promener). Ainsi, il ne faut pas dire : « Je me promène, donc je suis » mais bien « Je pense que je me promène, donc je suis ». L'existence de mon propre corps est remise ainsi en question par l'argument du rêve. Pendant que je rêve, je suis persuadé que ce que je vois et sens est véritablement vrai et réel, et pourtant ce n'est qu'une illusion. La présence de ma pensée à elle-même est la seule certitude qui résiste à l'épreuve du doute car la pensée est inhérente à l'acte même de douter. La pensée et donc la conscience sont par conséquent la première des vérités de l'homme sur laquelle toutes les autres se basent. Nous sommes (à priori) les mieux placés pour nous connaître : par l'introspection, nous pouvons accéder à une certaine connaissance de nos sentiments, de nos qualités, de nos défauts, de nos motivations et de nos convictions. Mais accède-t-on à un niveau particulier de la réalité mentale par l'introspection, ou cette méthode tend-elle à susciter l'objet même auquel elle prétend accéder ? Le paradoxe de l'introspection est que le sujet se confond avec l'acte de s'observer lui-même. De même l'introspection est normalisée par le langage. Il n'en reste pas moins que l'idée de « savoir » ce qu'on est soi-même, sa propre connaissance, soulève des difficultés de principe : en quel sens emploie-t-on « savoir », s'il s'agit d'intériorité ? Comment peut-on se connaître vraiment si c'est ancré au plus profond de nous ? Les conclusions qu'approuve Descartes sur l'essence du moi ne laisse pas impassible certains philosophes comme Emmanuel Kant, philosophe allemand du XVIIIe siècle, qui va remettre en cause leur fondement dans son livre : « Les critiques de la raison pure ». En effet, « connaître », c'est connaître un objet, en cerner un concept. Prenons l'exemple du triangle : je le connais comme étant une figure géométrique dotée de trois angles dont la somme est égale à 180 degrés. On peut alors se poser la question suivante : la conscience de soi peut-elle se définir vraiment comme un objet ? Permet-elle de se prendre comme objet et de connaître ce que l'on est vraiment ? Peut-être, mais encore faudrait-il distinguer deux cas ou plutôt deux niveaux de conscience : la conscience de soi, comme « je », la connaissance qu'un sujet prend de lui-même ; mais aussi la conscience réflexive ou un sujet prend connaissance de son propre état corporel. Pour la première, le « je pense, donc je suis » révèle la certitude du « je » mais ne dit rien sur ce que je suis. Tandis que pour la seconde, Jean-Paul Sartre disait par exemple : « prendre conscience que je suis timide, c?est ne plus être timide [?] aussi simplement, aussi ingénument ». En effet, il y a le « moi » qui est timide et le « je » qui sait que le moi est timide. Tandis que les choses sans conscience (livres, chaises, tables') existent massivement, sont en soi (elles ne sont ce qu?elles sont), l'homme, qui est conscient de ses propres états de conscience, se voit condamné par là à ne être jamais ce qu?il est, à ne jamais coïncider exactement avec soi. A partir du moment où l'enfant commence à parler de lui à la première personne, moment décisif et irréversible, il se saisit lui-même comme sujet pensant et conscient. Cette faculté de conscience à se prendre elle-même pour objet, que l'on appelle « la réflexibilité » de la conscience, fait de l'être humain une personne, c'est-à-dire chez Kant, un sujet moral responsable constituant une fin en soi. La conscience réflexive est le retour sur son soi et donc permet de prendre pour objet la vie psychologique qui constitue le moi. De plus, la conscience dite « psychologique » se prolonge en conscience morale quand le sujet juge de la valeur morale de ses propres intentions ou de ses propres actes. Pour Rousseau, « philosophe des lumières » au XVIIIe siècle, c'est par la conscience morale « principe inné de justice et de vertu », que l'homme peut s'élever au-dessus des bêtes et se rendre «semblable a Dieu ».

Toutefois, lorsqu'un sujet doté de pensée propre, de conscience s'étudie lui-même, il ne le fait pas en tant qu'objet, certes pas, mais en tant que sujet : c'est la thèse de la psychologie clinique (par opposition à la psychologie expérimentale qui étudie la conscience de soi en tant qu'objet). On pourrait alors se demander s'il est possible d'objectiver la conscience. En effet, comme nous l'avons vu, la conscience peut-être objective mais tout être qui pense, le fait de manière subjective. On pourrait même soupçonner la conscience de soi d'être facteur d'illusion sur soi. Comme l'affirmait Spinoza, philosophe et grand penseur néerlandais du XVIIe siècle qui prolongea en un certain sens le raisonnement déscartien : « la conscience est le lieu d'une illusion, elle ignore les causes. Nous subissons les objets extérieurs et sommes déterminés par les causes extérieures que nous subissons sans les comprendre ». Peut-être nous croyons-nous libre puisque nous ignorons les causes qui nous déterminent ? Quoiqu'il en soit, l'homme en tant que sujet ne peut pas avoir une connaissance objective de la conscience qu'il a de lui-même, elle lui échappe tant bien que mal. Il paraît difficile d'avoir une connaissance objective de nous-mêmes : la connaissance que nous pouvons avoir de nous par l'introspection passe à travers le filtre de l'opinion que nous nous faisons de nous. Ainsi, nous pouvons être tentés d'exagérer, d'amoindrir ou de taire certains de nos défauts. Cette idée initiée par Kant puis par Hegel, sera reprise par Edmund Husserl, philosophe allemand du début du XXe siècle, dans sa théorie phénoménologique (science qui étudie les phénomènes) sur la conscience. Dans cette théorie, il récusera le primat accordé à la conscience réfléchie. Le concept d'intentionnalité (contenir quelque chose, pas forcément réelle, à titre d'objet, être à propos de quelque chose, avoir un objet immanent) en découlera et donnera un rôle central à l'élaboration de sa théorie phénoménologique. Le célébrissime psychanalyste Sigmund Freud introduira même l'existence de l'inconscient psychique comme barrière de sa propre conscience. Manipulés par autrui, nous sommes influencés, et nous ne sommes pas maîtres de nos choix, de nos actes, de nous-mêmes. Selon lui, il se produit en nous des phénomènes psychiques dont nous n'avons pas même conscience, mais qui déterminent certains de nos actes conscients. Ainsi nous croyons nous connaître, mais nous sommes incapables de dire pourquoi nous ne pouvons supporter la vue de tel ou tel animal pourtant inoffensif (un serpent, une araignée?), pourquoi nous faisons des rêves si délirants' Nous croyons nous connaître, mais il y a en nous comme un étranger qui se manifeste de temps en temps dans nos manies, dans nos rêves ou dans nos actes manqués, et qui s'évertue à se dérober a nos regards introspectifs. Pour contourner cet obstacle qui nous obstrue le chemin de notre connaissance intérieure peut-être est-il nécessaire de passer par autrui, dans l'analyse, pour accéder à sa propre conscience de soi ? Peut-être que je ne peux que me connaître que grâce à autrui, grâce aux autres et l'image que je représente ? En effet, avoir conscience de soi et des autres apporte une meilleure connaissance de soi car on a alors une base de comparaison et l'on peut faire un retour qui nous permet de nous positionner, car tout seul dans l'absolu, on ne peut pas se connaître. Dès qu'on pense à des qualités ou à des défauts, il faut avoir des valeurs qui nous viennent de la Société. Mais, les autres n'ont pas forcément connaissance de notre éducation mais aussi de notre expérience personnelle, qui influence considérablement notre psychisme. De leurs places, il ne voit qu'une facette, qu'une manifestation de notre personnalité, certainement influencée par leur présence. Le regard de l'observateur modifie déjà l'objet d'observation : alors quand cet objet est un sujet capable de se modifier lui-même, cela nous entraîne dans un jeu de miroirs peu propice à l'observation.

Le désir de se définir, mais aussi l'impossibilité d'achever cette définition en une essence fixe et définitive, constitue précisément l'essence paradoxale de l'homme. Avoir conscience de soi est certes une étape indispensable à la connaissance de soi, mais ni sur le plan métaphysique de ce qu'est le « je », ni sur le plan psychologique du « moi », la conscience de soi est apparue comme la connaissance de soi. N'y a-t-il pas alors la nécessité de passer par l'autre pour se connaître soi-même, même si cela parait tellement difficile, la connaissance de soi impliquant toujours la reconnaissance de l'autre ?

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Les 3 piliers de l'estime de soi selon le psychiatre Christophe André

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Le psychiatre Christophe André publie "S'estimer et s'oublier", un ouvrage crucial sur l'estime de soi. Il explique comment cette notion évolue avec le temps et impacte les souffrances psychiques modernes telles que les phobies et l'anxiété. Retour sur une notion clé de la psychologie contemporaine.

Qu'est-ce que l'estime de soi ?

C. A. :  C'est le rapport intime que nous entretenons avec nous-mêmes et qui répond à trois questions : comment je me vois ? Comment je me juge ? Comment je me traite ? Nos réponses à ces trois questions expliquent la plupart des variations de l'estime de soi , d'une personne à l'autre, mais aussi d'un moment à l'autre de notre vie. Le regard sur soi peut se focaliser sur nos forces ou nos faiblesses, ne voir que nos qualités ou que nos défauts - deux manières de se tromper sur soi !

Mais ce regard sur nous-mêmes n'est jamais neutre et impartial, il est toujours un jugement de valeur, et même une qualité peut être considérée comme banale ou sans importance, et un défaut bénin être jugé gravissime. Il nous est impossible de ne pas nous juger, c'est une fonction cérébrale qu'on ne peut éteindre ! Mais il est nécessaire d'apprendre à avoir conscience de ces jugements, pour adopter recul et discernement envers eux.

Et en ce qui concerne la manière dont nous nous traitons ?

C. A. :  L'objectif c'est « être en amitié avec soi-même », selon la belle expression de Montaigne. Cette notion de bienveillance envers soi est importante. Certaines quêtes sont dangereuses : il est normal de vouloir améliorer ses compétences, ses connaissances, son apparence, mais anormal de se punir quand on n'y arrive pas, ou même de se violenter par des autocritiques incessantes et excessives, du repli sur soi, des conduites de mise en échec…

L 'autocompassion et la bienveillance vis-à-vis de soi, le respect de ses souffrances, de ses limites, sans qu'il s'agisse pour autant de renoncer à changer ou à agir, sont des pistes plus intéressantes pour élever et stabiliser l'estime de soi. C'est pour cette raison que dans mon livre précédent consacré à ce sujet [ Imparfaits, libres et heureux , ndlr], j'avais mis l'accent sur le fait que la bonne estime de soi ne se limitait pas à être performant et parfait, mais à progresser sans se violenter. Depuis, beaucoup de choses ont changé dans notre société, des incitations à l'égoïsme et au narcissisme ont surgi, ce qui m'a conduit à vouloir aujourd'hui insister sur l'importance de savoir s'oublier.

Pourquoi faudrait-il savoir s'oublier ?

C. A. :  Parce que c'est l'une des caractéristiques de la bonne estime de soi : on est allégé, libéré de soi !

Les personnes capables de porter un regard stable et équilibré sur elles-mêmes, un regard lucide mais bienveillant sur leurs qualités, leurs défauts, sont libérées de la peur du regard des autres, des notions de performance sociale, des injonctions à la réussite. Leurs exigences de progrès personnel ne sont pas tyranniques.

Toute tentative d'être parfait physiquement, intellectuellement, relationnellement est une forme de défense stressante par rapport aux peurs de ne pas être estimé par autrui. Dans la bonne estime de soi, il y a une liberté par rapport au jugement social : si on me critique, ça m'intéresse ! Soit la critique est juste, et je vais apprendre quelque chose ; soit elle est fausse, et je vais comprendre pourquoi on me voit ainsi.

“Il nous est impossible de ne pas nous juger, c'est une fonction cérébrale qu'on ne peut éteindre !”

Faut-il avoir confiance en soi pour une bonne estime de soi ?

C. A. :  C'est lié, mais la confiance en soi décrit plutôt un sentiment d'aptitude spécifique dans telle ou telle situation : j'ai confiance dans le fait que je suis capable de parler en public, de rencontrer des inconnus, de ne pas perdre mes moyens en situation de compétition… L'estime de soi est un sentiment plus vaste et global sur notre valeur en tant que personne, au-delà de nos capacités dans tel ou tel domaine.

D'où ce paradoxe : certaines personnes sont assez confiantes dans leurs capacités (« Je sais faire rire les gens » ; « Je suis plutôt un bon enseignant »), mais elles ne se jugent pas positivement (« Je ne suis pas quelqu'un de bien » ; « Si les gens savaient tout ce qui n'est pas réglé en moi, je les décevrais » ; « Si je les décevais, est-ce qu'ils resteraient à mes côtés ou s'écarteraient ? »). Ce que nous avons constaté, c'est qu'une bonne estime de soi se construit d'abord sur un plan global et qu'elle permet ensuite d'acquérir une certaine assurance dans ses compétences spécifiques, la confiance en soi sur le plan scolaire, sentimental, etc.

Quels sont les piliers de l'estime de soi ?

C. A. :  Ils sont nombreux mais voici les trois principaux :

1. Le regard amical sur soi :  « Ne renonce pas à changer mais sois toujours bienveillant avec toi. Prends goût à tes progrès plus qu'à tes succès, car seuls les premiers dépendent de toi. »

2. Le juste lien aux autres :  « Tu ne peux pas te passer des autres. Mais tu n'as pas besoin d'être toujours admiré, même si c'est agréable. En revanche, tu as besoin d'être aimé, apprécié, d'avoir une place auprès des autres. »

3. L'ouverture au monde :  « L'estime de soi n'est pas le but, c'est le moyen pour savourer ta vie et ne pas être encombré par toi. » C'est un peu comme un moteur de frigo : il faut qu'il fasse son boulot sans faire de bruit, sans attirer l'attention. Le marqueur d'une bonne estime, c'est l'oubli de soi ! Quand je rencontre quelqu'un, je ne suis pas focalisé sur moi (suis-je à la hauteur ?) mais sur lui (que va-t-il m'apprendre ?). Quand j'arrive dans un endroit, je ne suis pas focalisé sur moi mais je me demande : qu'est-ce qui se passe d'intéressant ici ? Je peux m'ouvrir au monde autour de moi si je me sens en sécurité, si j'ai pacifié mon intériorité. L'estime de soi est un outil indispensable, mais le but, c'est la vie heureuse et curieuse.

Vous dites que nous sommes tous victimes du syndrome de la photo de groupe. Qu'est-ce que cela signifie ?

C. A. :  Que notre ego sera toujours là ! Chaque fois que je figure avec d'autres sur une photo, qui est-ce que je regarde en premier ? Ma tête ! C'est inévitable. L'idéal bouddhiste de dissolution de l'ego est à mon avis inatteignable psychologiquement, surtout pour nous, Occidentaux.

L'humain est un animal social. Ce que nous apprennent les éthologues, c'est qu'il y a des espèces solitaires, des espèces grégaires et des espèces sociales. Les tigres et les orangs-outangs, espèces solitaires, peuvent très bien vivre seuls ; les poissons, les fourmis, espèces grégaires, vivent groupés mais font partie d'un troupeau d'individus anonymes et interchangeables ; chez les espèces sociales, les individus dépendent les uns des autres, apprennent les uns des autres, se font du bien ou du mal ; le groupe ne sert pas qu'à les protéger, mais aussi à les transformer, les enrichir, les épanouir.

CHRISTOPHE ANDRÉ

Écrivain, psychiatre et psychothérapeute né en 1956 à Montpellier, il s'est d'abord intéressé au soin psychique après avoir lu Freud. Il a exercé pendant des années à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris, où il a été le premier à introduire la méditation laïque.

Il est l'auteur et le coauteur de plus d'une trentaine d'ouvrages, dont une trilogie consacrée à l'estime de soi publiée chez Odile Jacob :  L'Estime de soi , avec François Lelord ;  Imparfaits, libres et heureux  ; et le troisième,  S'estimer et s'oublier .

Quelles sont les conséquences de cette sociabilité humaine ?

C. A. :  Beaucoup de bienfaits, nous venons d'en parler, et une grande fragilité : la peur du rejet ! Toutes les études scientifiques démontrent que les humains sont hypersensibles au rejet social, que c'est une blessure terrible de penser qu'on n'est pas apprécié par autrui, fût-il un inconnu. Pour faire souffrir quelqu'un psychologiquement, il n'y a rien de tel que de lui laisser croire ou lui montrer qu'on l'aime moins, qu'il n'a pas sa place, qu'il ne représente rien pour les autres, qu'on ne l'estime pas… Et, a contrario, chaque fois qu'un individu se sent non pas forcément admiré mais apprécié, aimé, il se sent plus heureux, et se montre moins stressé, moins agressif, moins menacé dans des situations de compétition, d'examen, d'évaluation.

Le fait d'être apprécié de ses congénères offre de la résilience face aux échecs, et de la modestie face aux succès. Une bonne estime de soi ne consiste pas à se trouver génial, mais à se trouver aimable, elle est le marqueur du sentiment que j'ai de mon acceptation sociale. Et cette acceptation a plutôt intérêt à être basée sur l'amour que sur l'admiration, si l'on doit choisir entre les deux.

“Une bonne estime de soi ne consiste pas à se trouver génial, mais à se trouver aimable”

Comment se manifeste(nt) le ou les troubles de l'estime de soi ?

C. A. :  Les personnalités dépendantes affectivement, qui souffrent d'angoisses d'abandon, de perte de liens, qui sont convaincues de ne pouvoir exister sans l'autre, ont des difficultés avec leur estime de soi. Elles ne sont pas capables d'en autoproduire, de se dire : « OK, tu es quelqu'un de bien, même si là, actuellement, tu es soumis à des échecs, de la solitude, une traversée du désert. » Nos sociétés très compétitives et narcissiques mettent à nu les fragilités de l'estime de soi. Par exemple, dans l'anxiété de performance, une peur de ne pas être à la hauteur dans la vie relationnelle, sentimentale, professionnelle… Certains vont se mettre dans des situations d'échec pour ne pas être jugés : « Je suis étudiant, j'ai peur de ne pas être capable d'avoir mes examens, donc à tout prendre, je ne vais rien faire. Comme ça, mon échec sera attribué non pas à ma personne (incompétence) mais à mon comportement (manque de travail). »

Plus l'estime de soi est basse, plus les interactions sociales vont être perçues comme des épreuves et des moments où je vais être jugé : on m'invite à prendre un café, vais-je savoir quoi dire, ne pas paraître bizarre ? On me propose un nouveau boulot, une promotion, vais-je être capable d'assumer ces nouvelles fonctions ? C'est une souffrance qui se retrouve dans la plupart des troubles psychologiques. Anxiété, comportements d'évitement, phobie sociale, troubles dépressifs, addictions sont aussi en lien avec des problèmes d'estime de soi. Les patients doutent beaucoup, se dévalorisent, ce qui peut conduire à l'autodestruction. Ainsi, la mésestime de soi est un des facteurs de risque qui peuvent prédire la survenue d'une dépression dans les dix ou quinze ans à venir. Et puis, il y a le narcissisme, une pathologie en plein essor, qui est en fait une manière de construire son estime de soi en se mettant en avant en permanence, en dévalorisant les autres, en refusant la critique…

Vous parlez aussi des fluctuations liées à l'âge…

C. A. :  Les études montrent en effet, ce qui n'étonnera personne, un fort fléchissement de l'estime de soi à l'adolescence. Il y a les transformations du corps qui ne vont pas dans le sens attendu, les pressions sociales : la place dans la tribu, le look… Le regard des parents se met à peser beaucoup moins lourd que celui des congénères, des pairs. C'est une période de tourmente : on se demande sans cesse si on a bien sa place. C'est là d'ailleurs que les profils se dessinent : ceux qui ont peur de l'échec, social, scolaire, sentimental, et qui se tiennent en retrait ; et ceux qui se lancent quand même dans les aventures incertaines de la vie de groupe, de la scolarité, de l'amour.

Et quand on vieillit ?

C. A. :  On se retrouve dans le ressenti que décrivait en riant Groucho Marx : « Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé. » Plus sérieusement, avancer en âge peut être douloureux pour l'estime de soi : nous devenons moins puissants, moins séduisants. Si nous ne devenons pas aussi plus intelligents, alors l'estime de soi va souffrir ! L'important, c'est d'avoir cultivé une variété des sources d'estime de soi. Si nous avons surtout investi dans notre apparence physique ou notre pouvoir professionnel, ce sera très douloureux de les voir refluer. Il est capital de disposer de plusieurs nourritures de l'estime de soi : plaisir professionnel, amitiés solides, soin de son apparence physique mais sans avoir besoin que les gens se retournent sur nous dans la rue, loisirs gratifiants, passions que l'on partage en groupe…

C'est la variété de ces assises qui va faire de l'avancée en âge une période plus douce et acceptable. Car on gagne plein de choses en vieillissant : on a une vie pleine d'expériences, d'informations ; on se connaît mieux ; on perd moins de temps à s'énerver sur des bêtises ; on sait mieux détecter les gens qui nous font du bien et ceux qui sont toxiques ; on comprend que ce n'est pas la peine d'être dur, violent avec soi. C'est ce que disait Montaigne, encore lui : « De toutes nos maladies, la plus sauvage est celle de mépriser notre être. » Ça s'appelle la sagesse !

“C'est la variété des assises qui va faire de l'avancée en âge une période douce”

Le climat d'insécurité actuel peut-il retentir sur notre estime de soi ?

C. A. :  Oui, toutes les informations sur la violence du monde élèvent notre niveau d'anxiété. Or, l'anxiété accroît les besoins en estime de soi, comme le fait aussi la peur de la mort. C'est très étrange mais les études montrent que l'estime de soi est un moyen inconscient pour lutter contre ses fragilités, ses doutes, sa condition de mortel ; un outil pour nous rassurer face à ce qui nous rappelle nos vulnérabilités. Et comme l'insécurité ambiante active nos peurs, elle accroît nos besoins d'estime de soi.

Avec le risque de faire de mauvais choix en la matière : si l'insécurité nous semble venir du dehors, alors nous aurons tendance à nous replier sur nous. L'angoisse augmentant, notre insécurité risque de rapetisser notre univers, de fermer notre regard. Restons informés (mais attention à la surdose d'infos) ; restons aussi ouverts (aux nouvelles d'espoir) ; restons enfin liés à nos semblables de bonne volonté, c'est-à-dire la plus grande part de l'humanité !

S'estimer et s'oublier de Christophe André

Le style, c'est l'homme, dit-on. Si l'on devait qualifier celui de Christophe André, ce serait sans doute celui d'une liberté cultivant et approfondissant avec bonheur une subtilité paradoxale. Dans ce dernier opus consacré à l'estime de soi, dont il creuse le sillon depuis plus de vingt-cinq ans maintenant, l'auteur a choisi de faire passer ses idées sous la forme dense et légère d'un abécédaire.

Qu'y trouve-t-on dans le fond ? Une réflexion existentielle qui fait indubitablement penser à celle du philosophe Clément Rosset dans  Loin de moi  et qui pourrait être résumée par cette maxime : « Pour être heureux, sors de toi ! » D'« acceptation » à « vu autrement », les entrées multiplient les approches kaléidoscopiques de l'estime de soi en invitant le lecteur à s'alléger de lui-même, de sa culpabilité, y compris de celle de cette omniprésence des « petites braises de l'ego […] toujours là » en soi, « sous les cendres du détachement tranquille ». Z comme zen.

S'estimer et s'oublier  (Odile Jacob).

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Deux éléments cruciaux sont à prendre en compte avant de parler.

Doit-on dire à son partenaire qu'on l'a trompé ?

Un dilemme de taille. L' infidélité est un sujet complexe, délicat, qui soulève de nombreuses questions. L'une des plus difficiles est sans doute celle de la révélation : faut-il avouer à son partenaire qu'on l'a trompé ? Les avis divergent et les conséquences d'une telle confession peuvent être lourdes. Émeline Loader, thérapeute de couple, nous éclaire sur le sujet.

Avant toute chose , lorsque l'on trompe son partenaire, il est essentiel de faire le point sur sa relation : "Pourquoi en suis-je arrivé là ?".  Tentez d'analyser la situation, la qualité de votre vie à deux, vos envies et vos besoins puis faites un choix.  "Voulez-vous quitter votre partenaire ou bien sauver votre couple ?"  À partir de là, la question de la révélation entre en jeu. 

Selon Émeline Loader, tout dépend de l'état du couple avant l'infidélité. "Si la relation était déjà très difficile, est-ce que cette crise avec le fait d'être allé voir ailleurs, ne pourrait pas être une opportunité pour le couple de repartir sur de nouvelles bases ?".  Comme un déclic pour mieux se reconstruire. A l'inverse, la révélation peut aussi aggraver les fragilités du couple et provoquer des crises répétées.  "Ça peut être terrible et difficile de s'en remettre",  avertit l'experte. Un couple trop installé dans la routine ou un couple qui manque peut être de passion mais pour autant sans conflits ni de crises particulières dans la relation peut aussi connaître l'infidélité. Le couple aura alors besoin de remettre à plat et travailler la relation afin de comprendre là où les besoins de chacun ne sont pas satisfaits et peut-être jamais abordés par peur de ne pas être compris. 

Pour la spécialiste, deux éléments cruciaux sont à prendre en compte pour faire le choix de cet aveu :

► Le premier concerne votre conscience.  "Êtes-vous capable de vivre avec ce fardeau ? Pouvez-vous continuer à être sincère dans votre relation, après ça ? Vous sentez-vous capable de continuer à vivre en cachant cette vérité ? Cela vous pose-t-il un problème de conscience ?"  interroge la thérapeute. Si vous êtes en accord avec cela, libre à vous de garder le secret. 

► Deuxièmement, il est impératif d'évaluer la capacité de votre partenaire trompé à encaisser une telle révélation.  "Il y a évidemment un risque de blesser son partenaire, que celui-ci ne comprenne pas ce qu'il se passe et qu'il se sente très touché" , prévient Émeline Loader.  "Et cette douleur peut avoir de graves répercussions sur la relation, voire sur l'ensemble de la famille. On ne peut jamais savoir comment va réagir l'autre."  Elle rappelle également  que "ça peut être un gros traumatisme qui va remettre en question la relation depuis son début. La révélation peut entraîner une grande dépression , un choc intense, des crises de larmes incessantes et un repli sur soi. La personne trompée peut aussi perdre le goût de la vie, et pour certains, mener à de la violence ou des idées suicidaires ". Ainsi, pour elle,  "si on voit que la personne trompée n'arrivera pas à supporter l'infidélité, parfois, il peut être préférable de le dire à un autre moment de la vie" .

"L'idée est de mettre l'accent sur la douleur que cette révélation va provoquer"

Le choix des mots est important lors de la confession, il est essentiel de préparer son partenaire en annonçant la nouvelle avec tact : "Je vais dire quelque chose qui risque d'être très douloureux pour toi et j'en suis désolé(e)" pourrait être une façon d'introduire l'aveu, selon la thérapeute. "L'idée est de mettre l'accent sur la douleur que cette révélation va provoquer, tout en expliquant les raisons qui ont conduit à l'infidélité."  Par ailleurs, il est impératif de dire toute la vérité et d'assumer les conséquences de ses actes. "Il ne faut pas minimiser la situation"  recommande la spécialiste. Si l'objectif est de sauver votre couple, "écoutez la douleur de l'autre et respectez le temps qu'il lui faudra pour se reconstruire. Le piège, c'est de chercher à se justifier sans arrêt au lieu de se concentrer sur la douleur du partenaire trompé. C'est important de prêter attention à sa tristesse et sa colère"  ajoute Émeline Loader.

Dans certaines situations, il peut être préférable de consulter un thérapeute avant de décider de révéler ou non l'infidélité : "Un thérapeute peut aider à trouver les bons mots, anticiper les réactions possibles du partenaire et offrir un cadre sécurisé pour la révélation, si tel est le souhait de la personne. Cette démarche peut venir en aide au couple pendant cette période difficile, qu'il s'agisse de mettre fin à la relation ou de la reconstruire", conclut-elle.

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Peut-on se connaitre soi-même ?

Par Anne Gaëlle Marette   •  30 Septembre 2017  •  Dissertation  •  1 057 Mots (5 Pages)  •  19 065 Vues

PEUT ON SE CONNAÎTRE SOI MÊME ?

Introduction :

Nous sommes amenés à cohabiter avec nous mêmes durant toute notre vie. Est cependant assez pour apprendre à se connaître soi même ? Connaître signifie habituellement connaître l’état psychologique de notre propre individu. Or, se connaître est savoir ce que l’on est précisément, ce qui dépasse la simple dimension psychologique. Pour les philosophes grecs, la connaissance de soi-même est synonyme de sagesse. Elle permettrait en effet à l'individu de prendre conscience de ses propres limites, de se libérer de ses défauts, de développer ses qualités, de prendre conscience de sa véritable identité et donc de sa liberté. Cependant, le Moi en tant que tel peut il se connaître lui même et comment ? Dans un premier temps nous verrons que l’homme peut se connaître lui même. Ensuite nous montrerons que la connaissance de soi par soi est illusoire et enfin, nous verrons qu’autrui peut nous aider dans cette tâche de connaissance.

Tout d’abord, l’homme peut se connaitre lui même. En effet,  nous sommes les mieux placés pour nous connaitre. Nos pensées et nos choix sont personnels et nous sommes les seuls en possession de l’intégralité de nos idées. Notre vécu et notre passé forgent le « moi » et expliquent certaines réactions ou comportements incompris par les autres. Ajoutez à cela que nous nous connaissons depuis le début de notre existence donc bien plus longtemps qu’autrui.

De plus, l’homme possède une conscience qui peut l’aider à se connaitre. Elle fait de lui un sujet qui peut s’introspecter (du latin regarder à l’intérieur). On peut faire un retour sur soi ce qui suppose de s’envisager soi-même de manière réflexive. L’homme peut chercher à savoir qui il est en utilisant sa conscience réfléchie. Du latin, cumscienca elle permet donc le savoir et la perception du monde. Elle nous permet de prendre conscience de ce qui nous entoure et l’homme dépasse ainsi la perception : il s’apercoit. Il s’apercoit en se dédoublant lui même : son moi et son moi-même. Cette conscience qui s’apparente à notion d“âme serait l'expression de notre MOI, notre marque d’identité. Cette capacité à se contempler soi même est propre à l’homme car les animaux ne peuvent atteindre ce niveau d’auto-identifiation. Pour réaliser cette exploration de soi par soi, il faut pratiquer la méditation. Elle implique de penser à soi de manière isolée. En pratiquant cette méthode, Descartes se retrouve confronté au doute : il se demande alors si il existe au moins une connaissance dont il est certain. Il fait donc table rase de ses connaissances et en arrive à la conclusion qu’il est certain de douter donc de penser donc d’exister. Ainsi il prouve que la conscience existe et prouve que „Je pense donc je suis“ (cogito ergo sum). Par cette phrase, Descartes fait de la conscience le fondement de la vérité.

Ainsi, nous sommes les mieux placés pour nous connaitre et notre conscience est un outil à cette connaissance de soi. Pour autant, n’y a t-il pas un risque à surestimer notre conscience ?

La connaissance de soi par soi peut s’avérer être une illusion car notre conscience n’est pas une chose mais une activité. C’est une fonction qui comme précédemment expliqué, distingue l’homme du reste de la nature. Ainsi elle peut se révéler créatrice d’illusions. Nous manquons d’impartialité et de neutralité. Nous pouvons en effet être très dur avec nous mêmes ou alors au contraire nous surestimer. Il est très dur de se juger soi même et se considérer comme seul réalité existante (solipsisme) peut nous amener a l’isolement et a la folie (ex : seul au monde).

COMMENTS

  1. Peut-on se connaître soi-même

    On ne peut pas se connaître soi-même. a) Critique de l'expérience des sens. On ne peut pas se connaître soi-même, car l'expérience des sens nous en empêche. En effet, nos sens sont trompeurs et sont considérés comme une source d'illusion, d'incertitude, car ils nous détournent de notre pensée.

  2. Dissertation : peut-on vraiment se connaître soi-même

    Depuis l'Antiquité, de nombreux philosophes, psychologues et penseurs se sont penchés sur cette interrogation fondamentale : peut-on réellement se connaître soi-même ? Dans cette dissertation, nous allons examiner les différentes perspectives théoriques et les arguments qui entourent cette question, en explorant les limites ...

  3. Peut-on se connaître soi-même

    Le résultat de ce retour sur soi, de cette auto-analyse sera le cogito « je pense donc je suis ». Ainsi, en se prenant soi-même comme objet de connaissance, on parvient à se connaître, à connaître sa nature. C'est la « pensée », la conscience qui nous définit.

  4. dissertation "peut-on se connaître soi-même

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  5. Peut-on se connaître soi-même ?

    Se connaître soi-même, c'est d'abord faire l'expérience de soi ainsi avoir conscience de soi. C'est donc une conscience réfléchie, qui se pense elle-même et prend conscience de son existence, on fait donc référence ici au « cogito ergo sum » qui signifie « je pense donc je suis ».

  6. Peut-on se connaître soi-même

    Dans ces encadrés bleus des propositions de consignes à adapter. Partie 1 : Certes, OUI : on peut se connaître soi-même. - Son identité : âge, nationalité, adresse, nom, prénom, sexe... - Ses goûts : alimentaires, esthétiques, amis, convictions... - Son existence, sa conscience : le cogito.

  7. Peut-on vraiment se connaître soi-même

    Peut-on vraiment se connaître soi-même ? Cette question fondamentale a tourmenté les esprits philosophiques et psychologiques pendant des siècles. Elle intrigue et captive, évoquant une quête intérieure infinie à la recherche de la vérité sur notre propre identité.

  8. Puis-je me connaître

    Dissertation entièrement rédigée en trois parties. Dernière mise à jour : 11/10/2021 • Proposé par: boudrac (élève) Il semble évident que j'ai une connaissance de moi, intuitive et première : connaissance de mes émotions, sentiments, perceptions.

  9. Pourquoi chercher à se connaître soi-même

    A priori personne d'autre que soi-même n'est le mieux placé pour se connaître, puisqu'il n'y a que soi pour accéder à sa propre pensée. Pourtant, on est toujours curieux de savoir ce que les autres pensent de soi, et on est souvent surpris du jugement d'autrui. Mais pourquoi vouloir se connaître ?

  10. Peut on se

    Dans ce cas, peut-on véritablement se connaître soi même si nous ne sommes pas toujours conscients de nos actes ou bien s'agit-il de notre inconscience qui amène notre conscience à faire des choix? On peut aussi se demander si l'inconscience existe réellement. Pour répondre à ces différents problèmes, nous expliquerons d'abord ...

  11. Plan détaillé pour le sujet "peut-on se connaître soi-même

    On peut se connaître soi-même; L'inconscient nous empêche de nous connaître nous-mêmes. Analyse de l'exemple; Conséquences philosophiques; Réponse Finale. Première étape de l'argumentation ; Seconde étape de l'argumentation; Troisième étape de l'argumentation

  12. Peut-on ne pas être soi-même

    Se connaître soi-même est une impossibilité, une farce que la philosophie rationalise pour se donner un sens. Être soi-même est une quête sans fin car nous n'avons jamais de rapport réel avec notre identité propre. - Ainsi, d'une certaine façon, Nietzsche affirme que l'on ne peut pas être soi-même. Et cette posture identitaire ...

  13. PDF Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même

    Le lien établi entre les thèmes de l'amitié et de la confidence permet de dépasser la certitude que l'on a de se connaître soi-même. est-à-dire ce qui paraît relever essentiellement de son intériorité. D'où un pre-mier enseignement que l'on doit tirer, à savoir que le comportement et l'extér.

  14. Série ES: Pourquoi chercher à se connaître soi même?

    Se connaître soi-même, c'est bien davantage se reconnaître dans ses propres choix, dans la manière de les assumer en étant capable, par exemple, de tenir ses promesses. La connaissance...

  15. Peut-on se connaître soi-même ? Corrigé dissertation

    Dissertation de philosophie avec un plan en 3 parties dont la problématique est : Peut-on se connaître soi-même ? Corrigé entièrement rédigé à télécharger en pdf, docx et odt.

  16. Peut-on vraiment se connaître soi-même

    Elle peut être suffisamment plaisante pour que nous n'ayons nulle envie d'aller voir quelle vérité se tient au-delà. D'ailleurs, le faut-il vraiment ? « Ce qu'on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver comme un destin », menace Jung dans son Autobiographie.

  17. Peut-on se connaître soi-même ?

    Il n'y a pas d'identité substancielle immuable. Toute identité personelle est une construction historique, il y a une idée de permanence. On peut se narrer soi-même tout en conservant une permanence du sujet. Selon lui, l'identité narrative représente la manère de se connaître de l'individu.

  18. Les sujets de dissertation

    Exemple 1 : « Peut-on se connaître soi-même ? » - Dans ce sujet, il n'y aurait aucun sens à penser le terme de pouvoir sur le plan de l'autorisation, car personne n'interdit de se connaître. C'est donc une question de capacité qui demande d'interroger les obstacles et les moyens d'accès à la connaissance de soi.

  19. La conscience de soi est-elle une connaissance de soi

    Pour approfondir la connaissance que nous avons de nous-mêmes, il faut donc se demander s'il est légitime de parler du soi par soi et quels en seraient les moyens et les conditions. On voit par là quel est l'enjeu véritable d'une connaissance de soi : conformer l'homme à une idée de lui-même, permettre un contrôle et une maîtrise de soi.

  20. Peut On Se Connaitre Soi Meme ?

    Pour certains, la quiétude intérieur ne peut-être obtenue que par une bonne connaissance de soi-même. Mais peut-on réellement se connaitre soi-même ? Cette recherche de connaissance entraîne le sujet à réfléchir et à prendre conscience de certaines de ses réactions ou émotions qu'il tente par la suite d'expliquer. Se pose alors le ...

  21. Dissertation : Pourquoi chercher à se connaître soi-même

    Se connaître soi-même. L'expression renvoie à un savoir objectif, nécessaire et universel sur soi-même, au fait d'avoir une représentation claire et juste de ce qu'on est. Dégager la problématique et construire un plan. La problématique.

  22. Peut-on se connaitre soi-même ?

    Dans la discussion de cette méthode, Descartes nous a montré par une expérience personnelle d'auto-examen que nous pouvons nous connaître par la conscience de soi. Pour réaliser cette conscience de soi, il a d'abord démobilisé la conscience immédiate (externe) en doutant de toute la connaissance sensible que nous apportent les sens.

  23. Les 3 piliers de l'estime de soi selon le psychiatre Christophe André

    C. A. : Ils sont nombreux mais voici les trois principaux : 1. Le regard amical sur soi : « Ne renonce pas à changer mais sois toujours bienveillant avec toi. Prends goût à tes progrès plus qu'à tes succès, car seuls les premiers dépendent de toi. 2. Le juste lien aux autres : « Tu ne peux pas te passer des autres.

  24. Doit-on dire à son partenaire qu'on l'a trompé

    L' infidélité est un sujet complexe, délicat, qui soulève de nombreuses questions. L'une des plus difficiles est sans doute celle de la révélation : faut-il avouer à son partenaire qu'on l'a trompé ? Les avis divergent et les conséquences d'une telle confession peuvent être lourdes. Émeline Loader, thérapeute de couple, nous ...

  25. Peut-on se connaitre soi-même ?

    En effet, nous sommes les mieux placés pour nous connaitre. Nos pensées et nos choix sont personnels et nous sommes les seuls en possession de l'intégralité de nos idées. Notre vécu et notre passé forgent le « moi » et expliquent certaines réactions ou comportements incompris par les autres.